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A DEUX SEMAINES DES JMJ
 

Les pronostics de Tornielli: le Pape va proposer, et non polémiquer. Et les indignés veulent monter en ligne contre le Pape. L'organisateur: les JMJ ne sont contre personne, vous êtes aussi invités. La violence ne résout pas les problèmes. (3/8/2011)




 

Les indignés

Andrea Tornielli

En Espagne, le pape Benoît va choisir, une fois encore, la voie de la proposition et non celle de la polémique
(Texte en italien)
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La décision du Premier ministre Zapatero de quitter prématurément la scène vient à un moment emblématique. L'annonce d'anticiper le vote, d'abord prévu pour Mars de l'année prochaine, arrive à quelques jours de la venue à Madrid, Benoît XVI, le Pape défenseur de la vie, qui dans la capitale espagnole, rencontrera les jeunes des JMJ.
Zapatero, ces dernières années - en Italie plus encore qu'en Espagne - est devenu le symbole d'une gauche en mesure de proposer et dans certains cas, d'adopter des lois telles que le mariage homosexuel ou l'euthanasie dans un pays considéré comme "très catholique". La confrontation avec l'épiscopat espagnol, qui en plus d'une occasion n'a pas manqué d'appeler les fidèles dans la rue pour défendre la vie et la famille, a contribué à consolider l'image d'un Premier ministre ennemi de l'Église catholique. Les relations avec le Vatican n'ont pas été faciles, du moins initialement. Et beaucoup avaient prévu qu'en Juillet 2006, mettant le pied en Espagne pour la première fois en tant que Pape, à l'occasion de la rencontre mondiale des familles, le Pape presserait l'accélérateur de la la dénonciation contre la politique du gouvernement socialiste. Zapatero, à cette occasion, a déserté la messe papale à Valence et le porte-parole du Vatican, à l'époque Joaquin Navarro-Valls avait dit que Fidel Castro lui-même n'en avait pas fait autant, lorsque Wojtyla était allé à Cuba.
Ratzinger a choisi, au contraire, la ligne douce: il a parlé de la famille de façon positive, sans invectives contre le gouvernement socialiste. La même chose s'est répétée en Novembre dernier, quand Benoît XVI est revenu pour la deuxième fois en Espagne, pour une visite-éclair à Saint Jacques de Compostelle et à Barcelone, où il consacra la basilique dédiée à la Sagrada Familia.
Sur le vol de Rome, répondant aux journalistes, le pape avait souligné combien, en Espagne, se manifestaient "une laïcité, un anticléricalisme, un sécularisme forts et agressifs", appelant au contraire la rencontre et non pas l'affrontement entre foi et laïcité. Au cours de cette deuxième visite aussi, cependant, ses paroles ont été prudentes, sans mention polémique directe contre le gouvernement, contrairement à ce que les secteurs les plus extrémistes auraient espéré.
Le Pape sait bien en effet, que la sécularisation galopante qui caractérise aujourd'hui l'Espagne n'a pas été causée par Zapatero et ses lois, même si l'Eglise les a critiquées et a essayé de les combattre comme elle pouvait. Tout comme Ratzinger sait que la sortie de scène d'un Premier ministre qui a rouvert les vieilles blessures de la guerre civile et exacerbé le conflit avec la hiérarchie ne suffira pas à rapprocher de la foi les espagnols sécularisés.
La troisième visite papale désormais imminente adviendra donc au crépuscule politique de Zapatero, à la veille de sa démission. Il n'est pas difficile de prévoir qu'une fois encore le Pape, rencontrant des centaines de milliers de jeunes choisisira la voie de la proposition et non de la polémique. D'autant plus que depuis quelques mois maintenant, depuis que la préparation des JMJ est entrée dans sa phase opérationnelle, les évêques ont reconnu que toutes les autorités, tant locales et nationales, travaillent afin que l'événement réussisse au mieux

© Copyright La Stampa, 30 juillet 2011, ma traduction




Les indignés et les JMJ

Espagne: les JMJ "expulsent" les Indignados
Source: vaticaninsider.lastampa.it/
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A Madrid, après trois mois et demi, le gouvernement et la Ville font expulser la place où campe le peuple de la protestation. Le mouvement accuse le Pape. Les organisateurs: "Les JMJ ne sont contre personne, les indignados aussi sont invités"
Bertrand Andres Alvarez
Madrid

L'appel du Pape à la jeunesse du monde comprend aussi les "indignados", les jeunes qui ont créé le mouvement confus et désespéré du 15-M à Madrid. Le «peuple» de la protestation est également invité à assister aux Journées mondiales de la jeunesse, parce que, comme l'a dit Yago de la Cierva, directeur des JMJ, les catholiques partagent également un diagnostic négatif sur la crise sociale.
Par ces mots, le directeur a répondu aux dizaines de personnes qui ont été expulsés le 2 août de la Puerta del Sol de Madrid, où, depuis le 15 Mars, ils avaient monté un campement de protestation. Tandis que la police bouclait la place, les manifestants ont innondé les réseaux sociaux de messages contre Benoît XVI, qui, selon eux, doit être considéré comme coupable de "l'expulsion" .
"Culpabiliser le Pape parce qu'au bout de trois mois et demi, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et la municipalité du Parti populaire (PP) se sont mis d'accord pour dégager une place publique, c'est un peu fort", a affirmé Yago de la Cierva. Qui précise: "Ce serait comme accuser le Pape parce qu'une une personne qui aurait essayé de faire quelque chose d'illégal serait arrêtée: nous n'avons jamais promu aucune manifestation publique contre quelqu'un. Les JMJ ne sont contre personne".

A 15 jours de l'arrivée du chef de l'Eglise catholique à Madrid, les forces de l'ordre ont donc dégagé une des principales zones de la ville, qui doit accueillir un certain nombre d'événements publics, sous la bannière des JMJ (16 au 22 août ).

Durant la semaine, certaines associations liées au mouvement du 15-M, ont déclaré qu'elles participeraient à une manifestation appelée par des groupes laïques dans la soirée du 17 août contre le voyage de l'évêque de Rome. Leur motivation? Le coût de la visite apostolique. Ils n'ont pas cru les assurances répétées des organisateurs: "Les JMJ n'ont pas entraîné de frais pour les institutions publiques, parce que c'est un événement autofinancé".
Même si, il faut le rappeler, le "indignados" envisagent le rassemblement des jeunes comme une opportunité pour revitaliser le mouvement.

"Nous - a dit Yago de la Cierva - nous n'avons aucune inquiètude au sujet de marches de protestation, nous sommes plus préoccupés par la question des tensions sociales, parce que nous ne sommes contre personne; en outre, l'invitation du Pape à la jeunesse du monde est adressée aussi à eux."
"De nombreux thèmes chers aux "indignados" - a poursuivi de la Cierva - sont aussi partagé par nous. Je pense, par exemple, à la situation difficile dans laquelle se trouve le pays, et pas seulement du point de vue économique, mais aussi en termes de crise des valeurs, de crise politique, de corruption dans les institutions ou de manque de représentativité".
"Les catholiques, a expliqué le directeur des JMJ, ne partagent pas leurs façon de traiter le problème; si les "indignados" on raison, quand ils décrivent la réalité de cette façon, la position chrétienne n'est pas de protester, mais de se demander quoi faire pour se sortir du pétrin, toujours dans le cadre constitutionnel.

La réponse, en somme, consiste à éduquer les gens à exiger que les politiciens respectent la loi. Les citoyens devraient être particulièrement durs avec les politiciens qui ont violé les règles et qui devraient être expulsés de la politique. Le message chrétien exige que les impôts soient payés et que les autorités soient respectées, mais dans le même temps, impose d'être exigeant avec ces mêmes autorités.
"Il nous semble - a conclu Yago de la Cierva - que la situation est très difficile, mais il y a une sortie; les JMJ veulent mettre en évidence la nécessité du travail, pour que l'espoir devienne réel, parce qu'on peut sortir des problèmes, mais pas en protestant, pas en faisant des graffitis sur les banques, mais en transformant les institutions financières de manière à ce qu'elles changent leurs politiques économiques. Ceci ne s'obtient pas par la violence , en empêchant les autres de travailler, mais en collaborant"




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