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ITALIE: TIR RADICAL-MAÇONNIQUE CONTRE L'EGLISE
 

A propos de ses prétendus "privilèges fiscaux" (30/8/2011)




 

Belgicatho (http://belgicatho.hautetfort.com) cite La Croix:




 



 

Richard Cascioli, sur La Bussola, propose un éclairage fort intéressant.
Article ici: http://www.labussolaquotidiana.it/...

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Le Grand Maître et ses disciples
Riccardo Cascioli
30/08/2011
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C'est probablement un hasard, une curieuse coïncidence, mais l'offensive dans la presse et au Parlement contre les privilèges présumés de l'Église catholique en matière de fiscalité s'est déclenchée immédiatement après la prise de position de la Franc-Maçonnerie. En effet, le 19 août, Gustavo Raffi, Grand Maître du Grand Orient d'Italie, s'est lancé dans les déclarations pleines de compassion pour le peuple italien, contraint à de graves sacrifices à cause de la crise économique. Raison pour laquelle on ne peut plus permettre "les exemptions féodales, ou les privilèges de caste qui ont le goût d'une véritable insulte à la pauvreté des millions d'Italiens qui luttent chaque jour pour faire face aux difficultés de tout genre."

Et qui bénéficierait d'exonérations féodales et de privilèges de caste?
Pour commencer, le Grand Maître cite les politiques et les footballeurs, mais il devient vite évident que c'est seulement un écran parce que le communiqué pointe directement la véritable cible, l'Eglise catholique, à laquelle il faut supprimer l'exonération de l'ICI (ndt: imposta comunale sugli immobili, taxe foncière) "pour les biens immobiliers non destinés au culte", et également geler "le 8 pour mille (1) pendant trois ans, jusqu'à atteindre un budget équilibré".
"Nous ne sommes pas nostalgiques de la loi Siccardi qui a aboli les privilèges du clergé (ndt: 1850) - s'excuse presque Raffi - ni pris de la fureur jacobine, mais nous réclamons la justice et l'équité sociale. Ceux qui ont le plus doivent ouvrir les cordons de la bourse, et donner l'exemple".

C'est peut-être un hasard, disions-nous, mais dans le même temps se déchaînent sur Internet les "indignados" contre les privilèges supposés de l'Eglise. Comme nous l'avons déjà abondamment prouvé dans de précédents articles consacrés à l'ICI, les arguments de ces nouveaux pharisiens sont manifestement faux. Mais de facile attrait populaire. Et ainsi se propagent et se font les mentalités.

Évidemment, les grands journaux et les politiciens habituels font la course à qui sera au premier rang dans l'attaque de l'Eglise.
Bien sûr, c'est toujours juste une coïncidence, mais le même jour, le 19 août, les radicaux annoncent un amendement visant à «exclure toute exemption de l'ICI pour les biens immobiliers destinés à des activités commerciales, indépendamment de toute finalité de culte". En substance, c'est la proposition de Raffi, dite autrement. Et derrière , il y a une grande partie du Parti démocrate (ndt: gauche).

Bien sûr, toujours par hasard, le 20 août, La Repubblica, donnant un grand relief à l'initiative des radicaux, consacre un long article pour expliquer que "l'Église garde 3 milliards d'euros". Encore plus insidieux: l'article en accompagne un autre , qui donne un compte rendu de la plainte contre l'évasion fiscale par le président des évêques italiens, le cardinal Angelo Bagnasco. Comme pour dire: non seulement voleurs, mais en plus hypocrites.

Évidemment, la Repubblica ne s'arrête pas là: étant un journal populaire, le lendemain - le 21 août - il nous informe de la façon dont le "peuple" de Facebook tout entier souhaite la même chose. Le titre dit tout: "Impôts, le Web en révolte contre l'Eglise." (ndt: QUI est populiste, dans le pire sens du terme?)

Après la Repubblica, et, comme dans un concert bien organisé, c'est au tour du Corriere della Sera , bien que très différent dans le style, comme il sied à un journal de haute lignée. Et ce n'est pas un journaliste quelconque, qui écrit, mais un de ses éditorialistes de prestige, Aldo Cazzullo qui - mettant dans le même panier les impôts, les Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid et le meetig de Rimini (ndt: la rencontre annuelle de Communion et Libération, qui se déroule ces jours-ci) - demande à l'Eglise de faire le grand geste et de renoncer à ses privilèges. Évidemment, le but est de donner encore plus de force au témoignage de l'Eglise dont nous avons tous tant besoin.

L'article de Cazzullo est à 90% destiné à exalter le "leadership moral du cardinal Bagnasco", "l'autorité" de ses interventions. Des dénonciations partagées, dont l'Italie a besoin, dit Cazzullo. Mais bien sûr, l'appel "serait encore plus fort s'il s'accompagnait d'un geste".
Et c'est là qu'on voulait en venir: «Il est indéniable que l'Eglise en Italie bénéficie d'un régime fiscal préférentiel, y compris dans certaines de ses activités commercfiales, dont certaines sont légitimes, mais inévitablement en concurrence avec de petits entrepreneurs qui doivent payer des impôts". Et si celui qui le dit est quelqu'un qui admire tant l'Eglise, il faut le croire. N'attendez pas que ce soit l'Etat qui décide, dit Cazzullo, ce serait tellement inélégant et humiliant: il vaut mieux faire un geste volontaire, une sorte d'euthanasie. Au fond c'est le rêve de tous les tyrans: que les opposants se suppriment d'eux-mêmes, se suicident.

C'est vraiment curieux de voir comment tant de journalistes et de politiciens importants sont si mal informés sur l'ICI et le 8 pour mille. S'ils sont toujours aussi bien préparés quand ils écrivent et légiférent, il y a de quoi avoir peur. Et c'est vraiment curieux comment certains articles et propositions de lois coïncident avec les mots du Grand Maître.

Eh oui, au fond c'est normal: s'il y a un Grand Maître, il y a forcément aussi des disciples.


Note
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(1) La loi Huit pour mille a été créée à la suite d'un accord, en 1984, entre la République italienne et le Saint-Siège.
En vertu de cette loi italienne les contribuables déclarent que 0,8 % (huit pour mille) de leur impôt va à une confession religieuse ou, à défaut, à un programme d’aide sociale géré par l'État italien. Les gens ne sont pas tenus de déclarer un bénéficiaire ; dans ce cas, la loi dispose que ce montant déclaré est réparti entre les bénéficiaires habituels de ces impôts en proportion de ce qu'ils ont déjà reçu de déclarations explicites. Seule l'Église catholique et l'État italien sont agréés pour recevoir cette partie de la taxe. (Wikipedia)




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