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Interviewe du Père Lombardi

Dans Le Parisien du 11 avril.
Information transmise par MFB
(Source)
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Avec un peu de retard, certains medias français font leur travail.
On voit bien que ce n'est pas la communication du Vatican, qui est en cause, mais ce qui en est fait après......



EXCLUSIF. Le porte-parole du pape se confie

Intégristes, Shoah, préservatif: Federico Lombardi, l'homme de confiance de Benoît XVI, répond enfin aux critiques visant le pape, au moment des célébrations de la fête de Pâques. Nous publions cette interview exclusive dans son intégralité.

Propos recueillis par Philippe Baverel | 11.04.2009

Porte-parole du pape et directeur de Radio Vatican, le père Federico Lombardi a succédé en juillet 2006 à Joaquin Navarro-Valls, qui fut pendant plus de vingt ans le grand communicant de Jean-Paul II. Du dossier des intégristes à la Shoah, de l'avortement au préservatif, ce jésuite de 66 ans a accepté en exclusivité de revenir de façon très pédagogique sur les grands sujets qui, depuis deux mois, sèment le trouble.

Quel est le sens de la fête de Pâques ?
Federico Lombardi
. Pâques, c’est évidemment l’annonce de la mort et de la résurrection du Christ pour le salut et l’espérance de l’humanité. C’est le message fondamental qui ne doit être ni oublié ni voilé. Maintenant en Italie on vit l’expérience terrible du tremblement de terre. Le Pape a tout de suite manifesté sa douleur et sa volonté de se rendre sur place aussitôt que possible. On a vécu le Vendredi Saint en union avec les souffrants et on veut les aider à retrouver l’espérance.

A propos de la levée de l'excommunication des évêques intégristes, Mgr André Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris, a évoqué la semaine dernière les «dysfonctionnements évidents du Vatican». Quels sont ces dysfonctionnements ?
Le pape a écrit une lettre à tous les évêques, et a procédé avec une extrême sincérité, à l’examen de ce qui n’avait pas bien fonctionné à lors de la levée de l’excommunication des évêques fidèles à Mgr Lefebvre. Il nous a donné un exemple d’humilité en réagissant ainsi aux tensions dans l’Eglise. Si nous étions tous capables de suivre son exemple, nous ferions de nombreux pas en avant, et pas uniquement au Vatican.

Si le pape n'était pas informé des déclarations négationnistes de l'un de ces évêques, Mgr Richard Williamson, pourquoi le cardinal chargé des négociations avec les intégristes, ne l'a-t-il pas prévenu ?
Après le passage de l’interview de Williamson à la télévision suédoise, il semblait que tout le monde devait être au courant de ses idées. Ce n’est pas vrai. Et une recherche sur Google n’aurait pas suffi. Tenons compte de deux choses : les échanges avaient lieu avec le supérieur de la fraternité Saint Pie X (NDLR: qui regroupe les intégristes lefebvristes), c’est à dire Mgr Fellay, et pas Williamson. Quant à l’excommunication, elle concernait une décision disciplinaire vieille de 20 ans, suite à une ordination faite par Mgr Lefebvre contre la volonté du Pape, et ne portait pas sur les idées des évêques ordonnés.

Ne s'agit-il pas aussi, d'un problème de communication ?
Nous pouvons progresser dans le domaine de la communication, utiliser un langage accessible pour expliquer notre message. Si celui-ci est repris partiellement ou altéré, personne ne pourra le comprendre. Aujourd’hui la communication rencontre de sérieux problèmes, elle a beaucoup changé ces dernières années : elle est en ligne 24heures/24, et il existe d’innombrables sites et blogs dont la crédibilité est invérifiable. Des énormités se disent en un éclair.

La main tendue aux intégristes ne risque-t-telle pas d'aboutir à une remise en cause du concile Vatican II (liberté religieuse, dialogue avec les autres religions...) ?
Beaucoup ont manifesté cette crainte, mais le Pape a très clairement dit que ce n’était pas son intention. Dans sa lettre, Benoit XVI écrit : «On ne peut pas congeler l’autorité magistérielle de l’Eglise en 1962 (NDLR: avant le Concile Vatican II), ceci doit être bien clair à la Fraternité saint Pie X».

La levée de l'excommunication des quatre évêques intégristes est maintenue mais Mgr Richard Williamson qui nie la Shoah, a-t-il sa place dans l'Eglise catholique ?
L’Eglise et le Pape condamnent la Shoah, il n’y a aucun doute là-dessus. Sur le cas Williamson, la note du 4 février de la Secrétairerie d’Etat affirme que « pour une admission à des fonctions épiscopales dans l’Eglise, (il) devra prendre ses distances publiquement et sans équivoque avec ses propos concernant la Shoah ». Pour ma part, la Shoah constitue pour la conscience contemporaine la plus évidente manifestation du mal au monde.

L'excommunication de la mère de la fillette brésilienne de 9 ans qui a avorté après avoir été violée par son beau-père, a choqué beaucoup de gens...
Sur ce cas dramatique, j’ai été surpris par la virulence des réactions en Europe de la part de personnes mal informées. Je pense que l’excommunication est un mot difficile à comprendre qui crée la confusion. C’est pourquoi, comme l'a dit l’Osservatore Romano (NDLR: le journal du Vatican), il ne fallait pas insister sur l’excommunication. Quant à l’avortement, l’Eglise, consciente qu’elle va à contre-courant, y est oppposée depuis toujours, car elle considère que c’est la mort d’un être innocent. Son devoir est de promouvoir la vie à naître pour le bien de l’humanité. Naturellement, le jugement moral sur des cas spécifiques dépend aussi des circonstances, mais l’Eglise continue à dire que l’avortement est un grave attentat à la vie, alors que la société a tendance à le considérer avec indifférence.

Benoit XVI a-t-il eu tort de condamner l'usage du préservatif dans dans l'avion qui l'emmenait en Afrique ?
Présent, j’ai très bien entendu la réponse du Pape. J’ai compris que le verbe «aggraver» pouvait faire l’objet de discussions, mais le sens de ses propos était clair. Il n’était pas en train de faire un traité sur la lutte contre le sida. Il répondait en quelques mots à une question, en plein vol, face à 70 personnes massées devant lui. La question reprochait à l’Eglise l’inefficacité de son engagement contre le sida. L’engagement de l’Eglise est principalement d’ordre éducatif, pour une sexualité responsable (abstinence et fidélité entre époux), l’assistance humaine et spirituelle des malades, et la gratuité des soins médicaux, demandée par le Pape au Cameroun.

Vous ne répondez pas sur le préservatif...
Beaucoup mettent l’accent principalement sur le préservatif comme solution «efficace» au problème. C’est cela que conteste le pape, estimant qu’on ne soutient pas ainsi la responsabilité personnelle, première clé de la solution. Je pense qu’il a tous les droits de le dire. Il s’agit d’une affirmation tout à fait raisonnable. Du reste, les recherches confirment que la mesure la plus efficace est la promotion de l’abstinence et de la fidélité, tandis que le préservatif n’est pas primordial. Maintenant, face à des rapports considérés comme inévitables et à haut risque, accepter ou non l’usage du préservatif comme solution de repli,c’est une autre question, à ne pas mélanger avec les lignes prioritaires exprimées par le Pape.

«Ce pape commence à poser un vrai problème», a affirmé l'ancien premier ministre Alain Juppé, à propos de ces déclarations de Benoît XVI. Que vous inspire cette déclaration ?
Il me semble plutôt que ce sont ces déclarations qui posent un vrai problème. Si des personnes qui ont eu, ou ont un rôle important dans la société, interviennent, mal informées sur le pape, sur ce qu’il dit ou fait, cela signifie qu’elles ne se rendent pas compte de son autorité morale dans le monde contemporain. Il faut être très attentif à ne pas démolir l’autorité de l’Eglise dans le cœur des gens. Le risque, c’est de laisser un grand vide.

On dit beaucoup de Benoît XVI qu'il est isolé, loin des réalites quotidiennes. Qu'en est-il ?
Le pape n’est ni seul ni isolé, et s’intéresse à ce qui se passe dans le monde. Il regarde les informations à la télé, lit les journaux, reçoit chaque matin une revue de presse, accorde une attention particulière aux nombreuses personnes du monde entier qu'il rencontre. Cela occupe une bonne partie de ses journées. Et peut-être que ce n’est pas si mal de ne pas trop dépendre des médias !

Ne craignez-vous pas que les catholiques déboussolés par les polémiques de ce début d'année, prennent encore plus leurs distances avec l'Eglise qui risquerait, selon la formule du théologien Hans Kung, de «devenir une secte» ?
Les catholiques doivent vivre leur vie de chrétien chaque jour, s’appuyant sur l’Evangile, leur relation à Dieu, et témoigner de leur foi dans une charité active. Les homélies du Pape, ses catéchèses, sont d’une immense richesse pour la formation spirituelle et culturelle des chrétiens. Le chrétien est souvent en porte à faux par rapport à la «culture du temps» traversée par le matérialisme, l’individualisme et l’hédonisme. Il ne doit pas s’en surprendre. Cela signifie que nous ne devons pas perdre notre identité chrétienne fondée sur l’Evangile.

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