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Tempête sur un décret

Ce n'est plus tout à fait l'actualité, puisque cela remonte déjà au mois de janvier. Mais c'est si bon de lire un texte comme celui là, intelligent et sensible, pour réponddre au choeur des loups.
Editorial de l'Abbé le Pivain dans la revue Kephas de mars, signalé par mon amie Marianne. (29/5/2009)



Tempête sur un décret
Bruno le Pivain
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Peut-être n’avait-on pas lu, ou compris, les termes de ce décret de quelques phrases qui sembla tout à coup bouleverser la vie de l’Église, et bien au-delà de ses frontières visibles, le monde entier – épisode qui montre, si besoin est, la vérité de cette phrase du Cardinal Journet qui relevait que « les frontières de l’Église passent à travers notre cœur », comme le dérisoire d’une situation ubuesque dans ses outrances. Les voici donc :

Sa Sainteté Benoît XVI – sensible comme le serait un père au malaise spirituel manifesté par les intéressés à cause de la sanction d’excommunication, et confiant en leur volonté, exprimée dans la lettre citée auparavant, de ne ménager aucun effort pour approfondir, via des colloques nécessaires avec les autorités du Saint Siège, les questions qui restent en suspens afin de pouvoir parvenir rapidement à une pleine et satisfaisante solution au problème qui s’est posé à l’origine – a décidé de reconsidérer la situation canonique des évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta qui avait suivi leur consécration épiscopale.

Miséricorde et confiance, tels sont ici les sentiments clairement exprimés de Benoît XVI.
Dieu est Amour : c’est la première vérité que le Saint-Père a voulu proclamer à l’aube de son pontificat, expliquer, illustrer dans un monde où la haine et la rancœur semblent vouloir instaurer le règne du « mystère d’iniquité ».
C’est cette réalité qui le guide quotidiennement, celle que le peuple de France – et non seulement les catholiques – a pu découvrir dans sa visite pastorale à Paris et Lourdes. L’on nous avait décrit à l’envi un personnage de roman d’Inquisition, ce fut l’intelligence bienveillante, l’humilité rayonnante, la cordialité attentive qui se fondent dans la même expression d’un visage que les médias – qu’ils en soient remerciés [note de moi: humm... ils n'ont pas pu faire autrement, et beaucoup d'entre eux ont fait le service minimum, sinon pire] – ont permis au grand nombre de connaître.
De nouveau, les moralisateurs d’un monde sans Dieu – d’une morale sans conscience – montent au créneau pour protéger l’Église et l’humanité du danger que constitue cet homme libre (on note avec joie l’intérêt évident que suscite dans le monde la vie de l’Église, comme le Christ en son temps, au-delà de l’attitude elle aussi inconsciente de celui qui fut au cœur du scandale).
L’humanité : qui, aujourd’hui, parmi les coryphées du chœur des pleureuses, a vécu sous la botte nazie et en a subi en direct les humiliations et les persécutions ? Joseph Ratzinger l’a fait, ce qui n’empêche personne d’en découvrir l’horreur.
L’Église et son Magistère : qui, aujourd’hui, parmi les gardiens proclamés du dernier concile, a participé activement – et effectivement – à Vatican II et n’a cessé de l’illustrer avec une compétence lumineuse depuis plus de quarante ans, jusqu’à prendre cette « boussole fiable » comme guide de son tout nouveau pontificat ? Joseph Ratzinger l’a fait, en perpétuelle et étroite collaboration avec Jean-Paul II pour permettre à tous d’en découvrir la richesse.

On voudrait aujourd’hui opposer Benoît XVI et Jean-Paul II, dont on invoque désormais les mânes pour conjurer la réaction triomphante. Quelle étrangeté ! Il fallait voir, lors des cérémonies à Saint-Pierre de Rome, le pape Jean-Paul II s’arrêter un instant lors de la procession de sortie, saluer le doyen du Sacré Collège, le cardinal Joseph Ratzinger, et à côté de lui le vice-doyen, le Cardinal Bernardin Gantin, si proches l’un de l’autre, si proches tous les deux de Jean-Paul II le Grand, dans une complicité au service de l’Église si évidente ! Sans doute l’une des plus belles images de Rome.
Par trois fois, Joseph Ratzinger avait demandé à Jean-Paul II de le démettre de sa charge, si lourde à tous points de vue, pour retourner étudier, publier et prier dans sa Bavière natale. Trois fois, Jean-Paul II avait refusé.
Voici maintenant, pour un certain nombre, Jean-Paul II devenu la référence et le recours contre ce pape qui gêne. Après tout, quelle grâce, après les plus de 26 ans de pontificat où l’on se méfia de ce « retour en arrière » : son enseignement va enfin être reçu, sans tri scrupuleux ni silence embarrassé.
Sur le sacrement de pénitence, sur la liturgie, sur les droits de l’homme en Dieu, sur la justice sociale et l’économie, sur la laïcité, sur l’Eucharistie, sur la miséricorde, sur le primat de la grâce, sur l’œcuménisme, sur la Nouvelle évangélisation, sur la mission, sur le rôle du prêtre et sa spiritualité, sur la morale chrétienne, sur la défense de la vie humaine, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, sur l’écologie, sur tant d’autres sujets par lesquels vous complèterez cette liste, celle d’un pontificat dont la prolixité et la richesse sont encore à recevoir... Vatican II va pouvoir être reçu. Oui, quelle grâce !
... Quelle souffrance cependant ne doit pas être celle du Saint-Père aujourd’hui, livré comme Celui dont il est le vicaire, en « humble serviteur dans la vigne du Seigneur », à tant d’humiliation et d’ingratitude, quand sa vie, offerte depuis toujours, est ainsi conspuée et malmenée par des « loups » de toutes races et des rapaces d’origines bien variées !
Si votre revue a choisi le patronyme de Kephas, c’est pour une raison suffisamment claire que l’on peut retrouver dans la charte, disponible sur le site de la revue.
C’est aussi parce qu’elle a reçu les encouragements directs et précis de celui qui était alors le Cardinal Joseph Ratzinger qu’elle a pu naître; le temps a ensuite montré que le développement de la revue ne lui était pas indifférent. Au-delà de l’indéfectible reconnaissance et du devoir de fidélité qu’elle comporte, c’est aujourd’hui de fidélité à l’Église dont il s’agit. C’est une grâce supplémentaire d’y joindre une fidélité personnelle.
Laquelle ne bride pas l’intelligence, mais la nourrit, comme le fait le Magistère de l’Église.

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Le Pape présente la prochaine encyclique Doctrine sociale de l'Eglise et vraie écologie