Le Pape présente la prochaine encyclique
en des termes si clairs qu'il n'est pas nécessaire de lire des synthèses! Discours samedi devant les membres de la CAPP. Source OR (14/6/2009)
Le Pape parle de sa prochaine encyclique sociale devant les participants du Congrés de la Fondation CAPP (Centesimus Annus Pro Pontifice).
(source: Osservatore Romano 14 juin, ma traduction)
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Une cohabitation humaine vraiment libre et solidaire
Une encyclique dans laquelle sont mis en évidence les objectifs à poursuivre et les valeurs à promouvoir et à défendre infatigablement « afin de réaliser une cohabitation humaine vraiment libre et solidaire ».
Benoît XVI a défini ainsi sa nouvelle encyclique - à paraître bientôt - qui, comme on le sait, est dédiée « au vaste thème de l'économie et du travail ».
Le Pape en a parlé à l'occasion de l'audience accordée samedi matin, 13 juin, aux 300 participants de la rencontre internationale sur le thème « Valeurs et règles pour un nouveau modèle de développement » organisée par la Fondation vaticane Centesimus Annus Pro Pontifice.
Discours du Pape.
Vénérés Frères dans l'Episcopat et dans le Sacerdoce,
Illustres et chers amis !
Merci pour votre visite, qui se place dans le contexte de votre réunion annuelle.
Je vous salue tous avec affection et je vous suis reconnaissant pour ce que vous faites, avec une générosité éprouvée, au service de l'Église.
Je salue et remercie le Comte Lorenzo Rossi di Montelera, votre Président, qui a interprété vos sentiments avec une fine sensibilité, exposant à grands traits l'activité de la Fondation. Je remercie aussi ceux qui, en différentes langues, ont voulu me présenter l'attestation de leur commun dévouement. Notre rencontre d'aujourd'hui assume un sens et une valeur particulière à la lumière de la situation que vit en cet instant l'humanité entière.
En effet, la crise financière et économique qui a frappé les Pays industrialisée, ceux émergés et ceux en voie de développement, montre de façon évidente combien il faut repenser certains paradigmes économico-financiers qui ont été dominants depuis quelques années.
Votre Fondation a donc bien fait d'affronter, dans la rencontre internationale qui s'est déroulée hier, le thème de la recherche et de la détermination de ce que sont les valeurs et les règles auxquelles le monde économique devrait se conformer pour proposer un nouveau modèle de développement plus attentif aux exigences de la solidarité et plus respectueux de la dignité humaine.
Je me réjouis d'apprendre que vous avez examiné, en particulier, les interdépendances entre institutions, société et marché à partir - en accord avec l'encyclique Centesimus annus de mon vénéré Prédécesseur Jean Paul II - de la réflexion selon laquelle l'économie de marché, entendue comme « système économique qui reconnaît le rôle fondamental et positif de l'entreprise, du marché, de la propriété privée et de la responsabilité consécutive pour les moyens de production, de la libre créativité humaine dans le secteur de l'économie » (n. 42), ne peut être reconnue comme un progrès économique et civil que si elle est orientée au bien commun (cf. n. 43).
Cependant, une telle vision doit aussi s'accompagner de l'autre réflexion selon laquelle la liberté dans le secteur de l'économie doit être être dans le cadre « d'un solide contexte juridique qui la mette au service de la liberté humaine intégrale », une liberté responsable « dont le centre est éthique et religieux » (n. 42). Opportunement l'encyclique mentionnée affirme : « Comme la personne se réalise pleinement dans le libre don d'elle-même, ainsi la propriété se justifie moralement en créant, dans les modalités et les temps convenables, des occasions de travail et de croissance humaine pour tous » (n. 43).
Je souhaite que les études menées dans vos travaux, s'inspirant aux éternels principes de l'Évangile, élaborent une vision de l'économie moderne respectueuse des besoins et des droits des faibles.
Comme vous le savez, mon encyclique dédiée précisément au vaste thème de l'économie et du travail sera prochainement publiée: elle mettra en évidence ce qui constitue pour nous chrétiens les objectifs à poursuivre et les valeurs à promouvoir et à défendre inlassablement, afin de réaliser une cohabitation humaine vraiment libre et solidaire.
Je prends également acte avec plaisir de ce que vous accomplissez en faveur du PISAI (Pontificio Istituto di Studi Arabi e d'Islamistica), aux buts duquel, comme vous, j'attribue une grande valeur pour un dialogue interreligieux toujours plus fécond.
Chers amis, merci encore pour votre visite; j'assure pour chacun de vous un souvenir dans ma prière, tandis que de tout coeur je vous bénis.
(©L'Osservatore Romano - 14 juin 2009)