La cupidité
Propos tenus lors de la catéchèse du 22 avril, sur Ambroise d'Aupert (24/4/2009)
Alors que l'on parle à nouveau de l'encyclique sociale (Des nouvelles de l'encyclique ), les propos du pape sont probablement issus de sa plus récente réflexion personnelle sur la nécessité de fonder l'économie sur la morale.
Texte en français Zenit
Evoquant un "petit traité d'ascèse", écrit par Ambroise Aupert, intitulé Conflictus vitiprum et virtutum (« Conflit entre les vices et les vertus »), et destiné à offrir aux moines "un point de référence auquel se confronter", Benoît XVI écrit:
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Dans une sorte d'affrontement, sont présentées 24 couples de combattants ; chaque vice cherche à tenter l'âme par de subtiles raisonnements, alors que la vertu respective combat ces tentations en se servant de préférence de paroles de l'Ecriture.
Dans ce traité sur le conflit entre vices et vertus, Aupert oppose à la cupiditas (la cupidité), le contempus mundi (le mépris du monde), qui devient une figure importante dans la spiritualité des moines. Ce mépris du monde n'est pas un mépris de la création, de la beauté et de la bonté de la création et du Créateur, mais un mépris de la fausse vision du monde qui nous est présentée et qui est insinuée en nous précisément par la cupidité. Celle-ci nous laisse croire qu'« avoir » serait la valeur suprême de notre être, de notre vie dans le monde en apparaissant comme importants.
Aupert observe ensuite que l'avidité du gain des riches et des puissants dans la société de son temps existe aussi au sein des âmes des moines, et il écrit donc un traité intitulé De cupiditate, où, avec l'apôtre Paul, il dénonce dès le début la cupidité comme la racine de tous les maux. Il écrit : « Du sol de la terre différentes épines pointues pointent de diverses racines ; dans le cœur de l'homme, en revanche, les piqures de tous les vices proviennent d'une unique racine, la cupidité » .
Une caractéristique qui, à la lumière de la présente crise économique mondiale, révèle toute son actualité. Nous voyons que c'est précisément de cette racine de la cupidité que cette crise est née.
Ambroise imagine l'objection que les riches et les puissants pourraient soulever : mais nous ne sommes pas des moines, pour nous certaines exigences ascétiques ne sont pas valables. Et lui répond : « Ce que vous dites est vrai, mais pour vous également, selon la manière propre à votre milieu et dans la mesure de vos forces, celle qui est valable est la voie escarpée et étroite, car le Seigneur n'a proposé que deux portes et deux voies (c'est-à-dire la porte étroite et la porte large, la voie escarpée et la voie aisée) ; il n'a pas indiqué de troisième porte, ni de troisième voie ». Il voit clairement que les façons de vivre sont très diverses. Mais pour l'homme de ce monde également, pour le riche aussi vaut le devoir de combattre la cupidité, le désir de posséder, d'apparaître, contre le concept erroné de liberté comme faculté de disposer de tout selon le libre arbitre. Le riche aussi doit trouver l'authentique voie de la vérité, de l'amour et ainsi, de la juste voie. Alors Autpert, en pasteur d'âme prudent, sait ensuite dire, à la fin de sa prédication pénitentielle, une parole de réconfort : « J'ai parlé non pas contre les avides, mais contre l'avidité, non pas contre la nature, mais contre le vice ».
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Sur cette catéchèse, voir ici: Audience du 22 avril