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Aux pieds de la Mère, entouré par son peuple.

Une synthèse lumineuse du voyage, un texte de toute beauté de José Luis Restàn, traduit par Carlota (un grand merci!) (15/5/2010)

Aux pieds de la Mère, entouré par son peuple
Par José Luis Restán sur www.paginasdigital.es 14 mai 2010
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Il est arrivé aux pieds de la Mère. Celle-là même à laquelle il s’est confié depuis le balcon de St Pierre, l’après-midi même de son élection en disant qu’elle « est toujours à notre côté ». Il est arrivé comme un pèlerin fatigué par les vicissitudes d’une histoire dramatique, mais avec une lumière dans les yeux qui défie toutes les tempêtes. Il a voulu apporter les douleurs et les espérances de l’Église et de l’humanité, et il est arrivé entouré de la belle multitude des simples de cœur, ceux à qui le Pape théologien sait parler avec des phrases presque d’enfant.

Le ciel radieux est comme l’horizon du monde pour cette matinée inoubliable sur l’esplanade de Fátima. Un ciel aussi bleu que l’Atlantique immense qui lui a servi de cadre à Lisbonne, quand il a senti la chaleur de son peuple, de ce peuple serré qui l’acclamait sans se fatiguer, qui le remerciait de tout cœur du témoignage de ces semaine, de sa paternité concrète, de sa main ferme et douce à la barre de l’Église. Là-bas il a parlé de l’Église qui ne manque pas de « fils réticents et même rebelles » mais dont nous pouvons reconnaître les traits véritables dans les saints. Et il lance l’avertissement sévère de ce que souvent « nous nous préoccupons avec ardeur des conséquences sociales, culturelles et politiques de la foi, en donnant pour fait acquis que la foi est là » et il reconnaît « qu’on a mis parfois une confiance excessive dans les structures et les programmes ecclésiaux, dans la distribution des pouvoirs et des charges mais que se passerait-il si le sel devenait insipide? ».


Et puis il conforte son peuple avec le seule remède possible : « il est nécessaire d’annoncer de nouveau avec vigueur et joie l’évènement de la mort et de la résurrection du Christ, coeur du christianisme, point central et fondamental de notre foi, support robuste de nos certitudes, vent impétueux qui dissipe toute peur et indécision, tout doute et tout calcul humain ».
Auparavant dans l’avion qui le transportait de Rome, il avait fait trembler les téléscripteurs de la moitié du monde en affirmant que « les attaques contre le Pape et l’Église, non seulement viennent de l’extérieur, mais que les souffrances de l’Église proviennent précisément de l’intérieur…que la plus grande persécution de l’Église ne provient pas des ennemis du dehors, mais naît du péché dans l’Église et que l’Église, par conséquent, a un profond besoin de réapprendre la pénitence, d’accepter la purification, d’apprendre d’une part le pardon mais aussi la nécessité de la justice ». Tous ceux qui l’ont attaqué avec acharnement se retrouvent maintenant sans voix et commencent à se demander qui est cet homme, à quelle source boit-il et que recherche-t-il. Eux, ils ne le comprennent pas, mais son peuple, oui.

Il a fait les comptes avec le mystère du mal présent aussi dans les fils de l’Église. Un mal qui l’a fait souffrir jusqu’aux larmes mais que lui sait qu’il doit assumer dans sa propre chair, car c’est pour cela aussi qu’il est Pierre. Mais maintenant, devant la multitude joyeuse du Terreiro do Paço de Lisbonne, il les réconforte: « La résurrection du Christ nous assure que aucun pouvoir hostile ne pourra jamais détruire l’Église ». Et puis il leur parle des désirs les plus profonds du cœur humain, des interrogations sur la souffrance, l’injustice et le mal, pour leur dire que seul le Christ peut répondre au besoin.

Transcendantal également le discours au monde de la culture dans ce qu’il approfondit le besoin d’une réconciliation active entre la tradition chrétienne et le meilleur de la pensée illustre et il interpelle les catholiques pour qu’ils apprennent une nouvelle forme d’être dans un monde pluriel. C’est un moment historique qui exige le meilleur de nos forces : audace prophétique et capacité pour exprimer avec de nouvelles formes l’expérience multiséculaire de l‘Église. Dans ce monde complexe et confus que s’éloigne de la sagesse héritée de la tradition chrétienne alors que l’échec de temps de fausses promesses est éprouvé, l’Église propose un dialogue sans détours et respectueux de tous les courants, pour ouvrir les portes vers la Vérité qu’elle annonce: le Logos incarné, le Dieu fait homme qui est mort et ressuscité. La forme de ce dialogue, de cette mission dans son sens le plus original, c’est quelque chose que l’Église elle-même est en train d’apprendre maintenant, dit Benoît XVI, avec une simplicité et une liberté qui désarment.

À Fátima le Pape fait allusion aux prêtres. Il leur parle comme un père et un frère, il leur rappelle l’immense dignité de leur vocation parce qu’il comprend leurs faiblesses, la tentation de la solitude et de la lassitude, les fausses illusions qui les guettent aussi. Il les prie de s’alimenter encore et encore à la source de la grâce, il leur demande de s’accompagner et de se soutenir mutuellement, qu’ils se resserrent autour du foyer de l’Église. Il leur rappelle le risque que Jésus a voulu assumer en confiant sa mission à des gens pauvres et faibles mais il les assure que cette pauvreté et cette faiblesse ne sont pas un empêchement pour celui qui se remet entièrement entre les mains du Christ et sous la protection de Marie au Cœur Immaculé auquel il les consacre.

Face à un demi - million de pèlerins Benoît XVI insiste sur le fait que ce serait une vaine illusion de penser que la mission prophétique de Fátima a déjà pris fin. Fátima parle de la souffrance qui accompagnera toujours le chemin de l’Église; Fátima parle du drame insondable de la liberté humaine, créée pour reconnaître Dieu avec amour mais capable de le repousser et de déchaîner un cycle de mort et de terreur comme nous en avons vu tant de fois dans l’histoire. Mais Fátima parle aussi et surtout d’un Dieu qui n’abandonne pas l’humanité, qui s’implique dans son histoire, qui sort pour assurer le sauvetage de l’homme égaré, qui fait se lever de nouveau l’Église prostrée. Fátima parle du repentir et de la pénitence qui jaillissent de celui qui reconnaît un Amour inconcevable qui le fait sortir de nouveau à sa rencontre. Le Pape évoque de nouveau la flamme de la foi qui peut s’étendre sur de vastes régions de la terre et il rappelle que la priorité est de rendre Dieu présent dans ce monde, faciliter l’accès des hommes au Dieu dont le visage nous a montré Jésus mort et ressuscité, l’unique qui peut engendrer l’humanité comme famille. Pour cela il est venu, pour cela souffre et travaille l’humble ouvrier de la vigne du Seigneur. Pour cela il s’est incliné aux pieds de Marie et lui a confié la douleur et l’espérance de ces semaines terribles, celles pendant lesquelles est semée la semence d’une rénovation dont il ne pourra peut-être pas contempler les fruits sur cette terre.



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