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8 juillet
Cours de rattrapage pour journalistes.
Lu sur le remarquable site de réflexion ESCHATON de Julien Gunzinger, "catholique jurassien"

J'avais relevé ici l'aspect positif d'une dépêche de l'AFP (Quand Benoît XVI impose son style), tout en m'interrogeant sur la dernière phrase. Eh oui, bien entendu, il y avait un "os", et j'aurais dû davantage me méfier! C'était trop beau...
Voici une réponse bien argumentée, à la question de la
collégialité dans l'Eglise, imprudemment invoquée par l'auteur de l'article de l'AFP.
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Qui aura la charité d'organiser des cours de rattrapage pour journalistes?

Le Quotidien jurassien ne pouvait pas me faire un plus beau cadeau, le 6 juillet, jour de mon anniversaire, il a en effet publié un article puissamment inspiré, comme chaque fois qu'il traite un sujet relatif à l’Eglise catholique. La journaliste de l'AFP, après avoir relevé les récentes nominations à la curie, conclut en se demandant si Benoît XVI a vraiment la volonté d’appliquer le programme de décentralisation et de collégialité voulue par Vatican II. Se blotissant derrière l’autorité d’un autre journaliste, Giancarlo Zizola , Catherine Jouault écrit « Pour M. Zizola, les récents mouvements «sont un pas en avant» dans la «nécessaire réforme générale de la curie romaine». Mais il en faudra d’autres pour que Benoît XVI soit «le pape qui a fait les modifications définies par le Concile Vatican II (1962-1965) que Jean Paul II n’a pas eu le courage de faire», à savoir: «réduction de la curie, décentralisation du pouvoir et gouvernement collégial de l’Eglise».

Les journalistes sont généralement totalement incultes en matière religieuse, ne faisant que propager les modes de l’air du temps, jouets dociles des réels forgeurs d’opinion.
Ainsi, Vatican II a été l’objet de l'une des plus grandes manipulations médiatique de ces 40 dernières années. Rapidement il a été instrumentalisé pour lui faire dire le contraire de ce qu’il développait et pour le détourner des intentions qui étaient les siennes. L’esprit grégaire qui anime beaucoup de journalistes - qu’ils prennent étrangement pour un trait de « progressisme » - a largement contribué à cette manœuvre.
Ils ont ainsi cherché à imputer la même signification à la collégialité dont parle Vatican II qu’à celle qui est au principe du mode de fonctionnement de certaines institutions politiques ( comme c’est le cas en Suisse), à savoir un système de gouvernement où les décisions procèdent d’un organe collectif dont les membres ont des pouvoirs égaux. Or, s’ils s’étaient donné la peine d’aller voir dans le texte de la constitution dogmatique de l’Eglise, Lumen Gentium, ils auraient compris que cela n’a jamais été le sens que l’Eglise donne à la collégialité.
Le prétendre c’est croire que Vatican II aurait aboli Pastor Æternus, ce qui ne fait qu’attester encore plus l’incompétence de ceux qui le soutiennent. C’est ainsi qu’avant de nous raconter des sornettes, le journaliste auquel le QJ ouvre ses colonnes (mais la rédaction du QJ tout autant) aurait pu constater en lisant Lumen gentium que le pouvoir du souverain pontife ne se dilue dans aucune collégialité. En effet, Lumen gentium rappelle que le pape a la plénitude de juridiction sur l’Église entière, et c’est là, conformément donc à la Constitution Pastor Aeternus de Vatican I, un pouvoir direct, plénier et immédiat sur l’ensemble des évêques, des diocèses et des fidèles. C’est ce qui est rappelé dans la note explicative de Lumen Gentium. « Quand l’action du chef fait défaut, les évêques ne peuvent pas agir en tant que collège, ainsi qu’il ressort de la notion de « collège ». Cette communion hiérarchique de tous les évêques avec le Souverain Pontife est certainement habituelle dans la Tradition. » Ainsi dans l’Eglise il n’existe qu’un pouvoir suprême qui appartient en propre au successeur de Pierre.

La théologie que promeut Lumen gentium est celle du cardinal Journet : « Le pouvoir de régir l’Église universelle réside d’abord dans le Souverain Pontife, puis dans le collège épiscopal qui lui est uni… Il peut être exercé soit, uniquement par le Souverain Pontife, soit solidairement par le Souverain Pontife et le Corps épiscopal : le pouvoir du Souverain Pontife uni au collège apostolique constituant non pas deux pouvoirs adéquatement distincts, mais un seul pouvoir suprême considéré d’une part dans la tête de l’Église enseignante, où il réside tout entier et comme dans sa source, d’autre part à la fois dans la tête et dans le corps de l’Église enseignante, auquel il se communique et dans lequel il trouve son sujet plein et intégral. » (L’Église du Verbe incarné)
Le pouvoir suprême réside donc dans le saint Père comme dans sa source, et dans l’épiscopat uni à lui comme dans son terme.

Quant à la façon dont le pouvoir collégial doit fonctionner, la note précise « Pour régler, promouvoir et approuver l’exercice collégial, le Souverain Pontife procède suivant sa propre discrétion, en considération du bien de l’Église. ».
On ne saurait être plus clair. Tous ceux qui prétendent que Vatican II a changé le mode de gouvernement de l’Eglise, introduit la démocratie dans l’Eglise, sont soit des vils faussaires, soit des ignares. On peut comprendre le désarroi de nos progressistes manipulateurs, manipulés- ignares, mais il n’y a eu aucune révolution dans l’Eglise à Vatican II. L’Eglise reste égale à elle-même, telle que le Christ l’a voulue, une institution « monarchique et hiérarchique » ainsi que l’a affirmé Paul VI dans son discours après la promulgation.

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6 juillet: Jean Madiran, dans "Présent" (grâce à l'aimable autorisation de la directrice)
Création d’un 21e dicastère romain
Les nations apostates à ré-évangéliser
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Benoît XVI annonçait mardi la création d’un conseil pontifical pour une nouvelle évangélisation des anciennes nations chrétiennes. Le nouveau conseil vient s’ajouter aux neuf congrégations et aux onze conseils constituant la curie romaine. Cette annonce a immédiatement provoqué une inquiétude suspicieuse parmi quelques Importants, clercs ou laïcs, moniteurs en France ou à Rome de l’opinion catholique.

L’envoyé spécial permanent à Rome de La Croix, Frédéric Mounier, s’est fait l’écho de cette inquiétude dès 12 h 50 mardi, en exprimant la crainte que ce nouveau dicastère soit « un instrument au service d’un catholicisme intégral de contre-culture, dénonciateur inflexible, affirmant son identité » (cf http://rome-vatican.blogs.la-croix.com/.. ). L’ennemi en l’occurrence n’est donc plus seulement un intégrisme caricatural et extrémiste, mais bien le catholicisme intégral en tant que tel. Le contraire d’« intégral », voyez le Robert, c’est « incomplet », c’est « partiel ». Mounier se fait le porte-parole d’un catholicisme incomplet ?

Cependant, non moins immédiatement, les Importants ont changé de stratégie:La Croix de mercredi annonçait au contraire « une bonne nouvelle » en éditorial de première page et la détaillait en assurant qu’« appartenir à la communauté des disciples du Christ » ne sera plus une « question de convenance sociale » mais, par l’action (magique ?) du nouveau conseil pontifical, ce sera « désormais un choix d’hommes et de femmes libres ». Tiens donc.

Isabelle de Gaulmyn, que l’on a connue beaucoup moins mal inspirée (ou alors elle le cachait bien) veut elle aussi nous faire voir dans la création de ce 21e dicastère l’assurance de « la fin d’un certain modèle de chrétienté (…), celui où l’appartenance religieuse, en l’occurrence chrétienne, se faisait par simple filiation : on devenait chrétien parce que ses parents l’étaient ». Ce n’est plus le cas : « aujourd’hui on ne naît plus chrétien » ; « l’initiation chrétienne ne passe plus par la transmission classique, à savoir les familles ». A l’appui de quoi Isabelle de Gaulmyn nous donner à méditer l’appréciation d’un « sociologue des religions » qui nous montre « l’aspect positif » de la sécularisation (c’est-à-dire de la déchristianisation) : « L’adhésion au christianisme n’est plus, comme dans la société de chrétienté, un conformisme social, quelque chose que l’on reçoit à la naissance et que l’on ne soumet pas à sa propre réflexion. »

Il s’agit là d’une tentative d’annexion médiatique du nouveau conseil pontifical, qui aurait pour mission, selon Isabelle de Gaulmyn, d’« inviter l’Eglise du Vieux Continent à une révolution copernicienne ». Voilà bien une « instrumentalisation », comme dirait Frédéric Mounier, tentée par notre vieille connaissance, cette religion MK héritée de Michel Kubler, qui se résume dans l’aphorisme impérieux : « Passer d’une foi héritée à une foi choisie. » (..)
Choisir ! En adulte, on choisit d’être franc-maçon, d’être communiste, d’être démocrate-chrétien, on choisit son chapeau ou son menu, et par son vote on choisit ou plutôt on essaie de choisir son député. Ni enfant ni adulte on ne choisit d’être chrétien. La foi est un don surnaturel. On l’accepte, on l’approfondit, on le refuse ; on ne peut pas la choisir ; quand on l’imagine, c’est autre chose que l’on a choisi.

Je ne sais si l’éditorialiste Guillaume Goubert, si Isabelle de Gaulmyn, si son sociologue des religions comprennent bien ce qu’ils disent, s’ils comprennent bien ce qu’implique ce qu’ils disent. A les entendre vouloir passer d’une foi héritée dès l’enfance à une foi choisie à l’âge adulte, il faudrait supprimer le baptême à la naissance et la première communion vers la septième année ; ou alors tenir ces deux sacrements pour un décorum conventionnel. Lorsqu’elle parle de devenir chrétien « par simple filiation », Isabelle de Gaulmyn oublie, ou omet de préciser, que cela veut dire par le baptême des enfants.

Ceux qui professent qu’appartenir à la communauté des disciples du Christ est désormais un choix, manifestent qu’en cela du moins, désormais comme jadis et comme toujours, ils ne sont pas chrétiens. A ses disciples, Jésus a dit le contraire (Jn XV, 16) : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; c’est moi qui vous ai choisis. »

JEAN MADIRAN
Article extrait du n° 7127 du Vendredi 2 juillet 2010

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3 juillet:
Je constate que le "texte inédit" a disparu. Il ne s'agit plus, désormais que d'une "analyse". Dont acte...

1er juillet

Lu sur le blog de Patrice de Plunkett:
Un texte "inédit" de Joseph Ratzinger, "L’Eglise et le peuple juif" (1994) ...présenté par Hervé élie Bokobza.

Un texte essentiel, en effet, pour comprendre comment le Saint-Père envisage le dialogue avec le judaïsme.
Sauf qu'il n'est pas inédit (à moins que je ne compte pour rien, sur le réseau...). Il s'agit en fait, de la traduction, par moi, d'une conférence donnée à Jérusalem par le Cardinal Ratzinger, lors d'une visite qu'il y fit en 1994.
L'Avvenire, le journal de la CEI, avait eu la bonne idée de l'exhumer avant la visite du Saint-Père en Terre-Sainte.
Ma traduction (et ma très modeste "présentation") ici: http://beatriceweb.eu/TerreSainte/...

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29 juin

Le Vatican, la Cour suprême et les tribunaux civils américains
Du blog Americatho, de Daniel Hamiche.
(cf L'immunité judiciaire du Pape )

« Revers pour le Vatican » écrivait hier l’Agence France Presse dans une dépêche de son service anglais de Washington. « Selon la Cour suprême américaine, le Vatican peut être tenu responsable », renchérit Le Monde ce soir.
De quoi s’agit-il ?
D’une décision prise hier par la Cour suprême des États-Unis de ne pas donner suite à la demande d’immunité sollicitée par l’avocat du Saint Siège aux États-Unis dans une pénible affaire de prêtre pédéraste. Cette décision n’était assortie d’aucun commentaire de la juridiction suprême.
Il faut rappeler brièvement que les relations diplomatiques entre le Vatican et les États-Unis n’ont été formellement établies qu’en 1984, et qu’en vertu du Foreign Sovereign Immunity Act de 1976, les tribunaux américains ne peuvent pas poursuivre des États.
Depuis une décennie, au moins dix procès ont été instruits par les tribunaux civils américains, dans lesquels le Saint Siège était poursuivi. La plupart de ces procès portaient sur des cas d’abus sexuels sur des mineurs par des membres du clergé, et les avocats des victimes (réelles ou alléguées) entendaient impliquer la responsabilité du Vatican, confondant sans doute l’Église du Christ avec le conseil d’administration d’une multinationale… Six de ces procès ont été jugé en faveur du Saint Siège, les juges s’étant déclarés incompétents du fait de l’immunité du Vatican. Quatre sont en cours.
Celui qui nous occupe, et qui a motivé la décision de la Cour suprême d’hier, a été initié en 2002.
Un plaignant anonyme de l’Orégon – John V. Doe – avait déposé une plainte cette année-là contre le Vatican pour avoir été à plusieurs reprises abusé sexuellement en 1965, alors qu’il était adolescent – vous avez dit “pédophilie” ? – par un prêtre, le P. Andrew Ronan, décédé en 1992. Ce prêtre pédéraste irlandais avait déjà tout un passé d’abus sexuels en Irlande et fut expédié d’abord à Chicago (Illinois) puis à Portland (Oregon) où il continua ses exactions.
On notera, sans faire de commentaires, que le plaignant a attendu 45 ans avant de porter plainte et qu’il l’a fait, le prêtre étant mort depuis 18 ans, non contre l’évêché de Portland où auraient eu lieu les abus sexuels, mais contre le Saint Siège tenu pour employeur du prêtre et responsable de ses changements de poste.
Le jeudi 24 juin, l’avocat du Saint Siège aux États-Unis, Jeffrey Lena, et l’avocat de John V. Doe ont séparément adressé à la Cour suprême un Amicus Curiæ, le premier pour demander à ce que la juridiction suprême statue en faveur de l’immunité du Saint Siège – ce qui était l’opinion de l’administration d’Obama –, le second pour qu’elle ne le fasse pas. La juridiction d’appel du 9ème Circuit avait elle préalablement estimé qu’il y avait des exceptions à la règle de l’immunité et qu’il y avait suffisamment de preuves, selon la loi de l’Orégon, pour estimer que Ronan était bien un employé du Vatican et que la responsabilité du Saint Siège pouvait être engagée dans l’affaire. Ce qui est une absurdité.
La Cour suprême a curieusement opiné dans le sens de la juridiction d’appel puisqu’elle n’a pas retenu l’argumentation de l’avocat Jeffrey Lena.
La cour d’appel peut donc poursuivre le jugement de cette affaire. Si elle jugeait le Vatican responsable, les avocats du Saint Siège devraient de nouveau se pourvoir devant la Cour suprême. Une sacrée bataille en perspective…

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18 juin


Une année sacerdotale
Edito de Gérard Leclerc, dans
France Catholique

La conclusion romaine de l’Année sacerdotale a donné lieu à une magnifique intervention du Pape, dont la presse n’a retenu que la demande de pardon aux victimes et à Dieu pour « les abus à l’égard des petits ». Benoît XVI a tenu à s’exprimer sur ce sujet douloureux, mais il y aurait méprise, et même atteinte à l’honneur du sacerdoce, à ne retenir que ce passage de l’homélie du 11juin.
Devant les 15 000 prêtres rassemblés sur la place Saint-Pierre à Rome, c’est d’abord sa joie que le Saint-Père a exprimée. Laissant son texte écrit, il a préféré improviser pour répondre spontanément aux questions posées par les représentants du clergé des cinq continents.

Ce qui s’est passé en ces instants intenses reflétait la réalité intérieure la plus authentique de l’Église. Sous l’impulsion de Benoît XVI s’accomplit un mouvement universel d’approfondissement de la foi dont les prêtres sont les premiers témoins et les acteurs responsables. L’unanimité de ce clergé rassemblé fait plus que le suggérer. Nous sommes bien au-delà des controverses sur l’avenir du sacerdoce. Celui-ci est intimement vécu par des centaines de milliers d’hommes, qui ont reçu les marques sacramentelles de l’ordination et qui n’ont aucun doute sur la nature de leur mission. Beaucoup d’observateurs ont trente ans de retard sur les évolutions de l’Église. La question consiste désormais à reprendre de l’élan et à faire partager à la jeunesse chrétienne d’Europe la conviction que la Bonne Nouvelle peut rendre espoir à un continent fourbu.

Mais cette Année sacerdotale doit encore connaître son épilogue, avec des ordinations qui auront lieu pour la fête des saints Pierre et Paul. Certains diocèses, comme Paris et Lyon, ont choisi de donner une ampleur populaire à la célébration, en invitant largement les fidèles à remplir les parvis de leurs cathédrales. Comment mieux prolonger et accomplir cette Année, sinon en entourant les jeunes prêtres de 2010, en priant avec eux et conjurant le Seigneur de susciter les vocations nécessaires à la vitalité de notre Église et au salut des hommes ?
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Merci à Gérard Leclerc de ne pas avoir martelé le thème de la "repentance" et du mea culpa, nouveau lieu commun chéri des medias. Certes, le pape a demandé pardon pour les fautes réelles du présent, qui lui sont étrangères, mais dont il se charge comme pasteur de l'Eglise universelle. Ne voir que cela dans ses propos, c'est le trahir. Et si l'on écoute sa réponse à la question sur la pédophilie dans l'interviewe accordé à Giuseppe de Carli à la veille de son élection (Le cardinal Ratzinger interviewé par la Rai ) , il n'y a rien de vraiment nouveau dans son attitude.

Voici par exemple l'article d'Isabelle de Gaulmyn dans La Croix du 18 juin:
http://www.la-croix.com/La-repentance-de-Benoit-XVI/...

Comparant avec les repentances de JP II, elle convient, comme l'avaient fait avant elles plusieurs journalistes italiens, et notamment Sandro Magister (Benoît XVI assume les fautes d'aujourd'hui) que "une chose est de s’excuser pour des actes commis il y a plusieurs siècles. Autre chose est de pointer les fautes de l’Église aujourd’hui, dans une purification non pas de la mémoire, mais de comportements actuels.", avant de laisser la conclusion au jésuite François Euvé, signataire de la pétition initiée (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-I/.. par le Monde au plus fort du scandale des abus sexuels , sous le titre très agressif: Face aux abus sexuels, la désolation et le pardon du pape ne suffisent pas .
Un choix qui "signe" l'intention de l'article...
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(..)
En revanche, « alors que les repentances de Jean-Paul II s’étaient appuyées sur un important travail d’analyses historiques, pour délimiter et souligner les responsabilités, cette repentance-là n’a pas donné lieu à ce même travail », note le P. Euvé. D’où peut-être l’insatisfaction des victimes, tant que l’analyse des dysfonctionnements n’a pas été faite à à la lumière des sciences humaines. (note: Là, il y aurait sans doute à redire, sur la faillite des thérapeutes, et autres charlatans; mais cela ne concerne pas directement l l'Eglise, qui n'est pas experte en " sciences humaines", seulement en humanité)
Enfin, cette repentance porte la marque du théologien Ratzinger. Elle reflète, ajoute encore le P. Euvé, « la conception toute "augustinienne" d’une histoire où l’homme serait radicalement pécheur ». Une vision que l’on retrouve dans ses ouvrages. (note: je n'ai pas les compétences théologiques pour débattre ce point, mais il me semble que cela fait écho au prétendu "pessimisme" de Benoît XVI)
Peut-être faut-il y voir aussi la trace du poids tragique de l’histoire allemande. « Benoît XVI est un pape qui perçoit de manière particulière le mystère du péché », souligne encore Luigi Accattoli. Et notamment du péché dans l’Église, si l’on se souvient de sa méditation pour le Vendredi saint, en 2005, avant la mort de Jean-Paul II, où il avait fustigé « les vêtements et le visage souillés de l’Église ».

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15 juin.

Repentance...: l'éditorial de La Vie (il ne faudrait pas que cela devienne une habitude des medias, dictant l'agenda du Pape et réinterprétant ses propos à leur convenance!)
http://www.lavie.fr/...

Pédophilie - Benoît XVI et la repentance
Jean Mercier - publié le 15/06/2010
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Assumant pleinement son rôle, le pape a demandé pardon pour les crimes des prêtres pédophiles, dans un message puissant lors de la clôture de l'année sacerdotale...
A l'occasion de l'homélie que le pape a prononcée le vendredi 11 juin à Rome lors de la clôture de l'année sacerdotale, le pape a tenu un discours particulièrement émouvant et fort en demandant instamment pardon pour les péchés des prêtres qui se sont rendu coupables de pédophilie .

Jamais sans doute un pape n'était allé si loin dans une démarche de pénitence. L'an 2000 avait été l'occasion pour Jean Paul II de demander pardon pour les fautes du passé lointain commises par les catholiques, en particulier liées à l'Inquisition, aux protestants et au peuple juif. Mais il s'était seulement exprimé à deux reprises (Rome puis Jérusalem, au Mur des lamentations). Derrière cette repentance se trouvait le cardinal Ratzinger, qui avait aussi ajouté – sans doute très lucide sur les péchés de l'Institution - que « La confession des péchés des autres n’enlève pas notre devoir de reconnaître les péchés du présent, elle sert à réveiller notre conscience et à ouvrir, pour nous tous, la route de la conversion. » (conférence de presse du 7 mars 2000).

Dix ans plus tard, Benoît XVI demande pardon pour des fautes plus récentes, dans un contexte très tendu par l'emballement médiatique. Depuis le début du mois de février, le pape a multiplié les déclarations fortes pour apaiser les victimes et reconnaître sans ambiguité la gravité des crimes commis. En particulier lors de ses voyages à Malte (où il a pleuré avec les victimes) et Fatima où il axé tout son message sur la pénitence. La nouveauté du discours du Rome est la dimension affective (le pape parle des « petits » enfants) et l'engagement solennel à veiller au recrutement des futurs prêtres.

La repentance de 2010 est aussi différente de celle de 2000 dans sa réception. Le geste de Jean Paul II avait suscité l'ire de l'aile la plus traditionnelle qui estimait que l'autocritique, même justifiée, affaiblissait l'Eglise. Cette fois, Benoît XVI ne se voit guère opposer de résistance . Il appelle à une conversion de l'Eglise toute entière, et notamment dans ses structures, et si l'on veut lire les événements en termes plus stratégiques, appelle à une sorte de refondation de l'Eglise. Ce fut aussi le sens des paroles du cardinal Ouellet,(archevêque de Québec) qui, intervenant lors de la clôture de l'année sacerdotale, a appelé de ses voeux une « Nouvelle Pentecôte » sur les croyants.
....

[L'auteur de l'article reproduit ici un passage bien précis de l'homélie de la messe de conclusion de l'année sacerdotale, mettant en gras des passages non moins précis. C'est son choix... Dommage qu'il ait oublié la houlette du pasteur... et le bâton.]

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11 juin.

Le Père Dominique Rimaz, du blog Le Suisse Romain, assistait à la veillée papale du 10 juin, et nous offre un merveilleux reportage, ainsi que sa propre synthèse des "questions/réponses" entre le Saint-Père et les prêtres.
Pour avoir suivi la soirée en direct sur KTO, je dois dire que je suis époustouflée par la qualité de sa synthèse. Bravo, et merci!
http://lesuisseromain.hautetfort.com/..
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Benoît XVI en artiste et musicien de la foi devant 15 000 prêtres

Magnifique soirée romaine sur la place Saint Pierre à la veille de la clôture de l’année sacerdotale. En présence de 12000 (?) prêtres, Benoît XVI, souriant, ému et détendu a su encore une fois, en vrai poète, faire vibrer la foi en sculptant et ciselant chaque mot.

En communion avec Ars, Jérusalem, Hollywood et les favelas de l'Argentine, un séminariste, une famille nombreuse, un prêtre et une soeur contemplative ont aussi su témoigner en parlant au coeur de tous les présents.

Rondement menée, la veillée a sans aucun doute eu un premier sommet lorsque le Pape a répondu, sans discours préparé, simplement en laissant parler le cœur de sa raison. Il excelle dans ces situations et provoque toujours un doux enchantement. C'est la douce ivresse de l'écoute et ce Pape sait jouer de la théologie comme de son piano. La foi naît bien de l'écoute. Le Saint Père a ensuite laissé toute la place au Saint Sacrement, au rayonnement du Christ réellement présent sous le voile de l'Eucharistie.

5 questions, de prêtres provenant des cinq continents, ont été posées à l’héritier de Pierre. Le risque du fonctionnalisme (Amérique), l’importance de la théologie (Afrique), le défi du célibat (Europe), l’importance du culte (Asie) et la chute des vocations (Océanie).

Les réponses méditées et profondes du Pape seront publiées tout prochainement et
personne n'est mieux qualifié que Benoît XVI pour commenter Benoît XVI, elles doivent être lues et reprises en prière, tout humblement à genoux devant le tabernacle, là où Dieu parle en silence.

La veillée de la foi
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Voici une toute petite synthèse:

- Le sacerdoce n’est pas un job, mais une vocation qui tourne autour de trois axes fondamentaux, pour le Bon Pasteur : l’Eucharistie, l’annonce de la parole et l’amour envers les plus petits et les malades, la « Caritas ». La relation personnelle, le colloque intime avec Dieu est essentiel, notamment par la prière du Bréviaire. La prière n’est pas une chose marginale. Le prêtre doit aussi veiller sur sa propre âme et doit aussi accepter ses propres limites et doit avoir le courage de se reposer.
- La théologie n’est pas une science isolée de la foi de l’Eglise. Elle s’exerce à l’intérieur de la foi de toute l’Eglise. Le Pape, et les évêques en communion avec lui, garantissent la présence de Dieu dans le monde. Cela n’empêche pas une saine attitude critique, mais il est important d’être des amis intimes de la Parole. Benoît XVI recommande l’étude du catéchisme de l’Eglise catholique. La théologie ouvre sur l’infini.
- L’arrogance de la raison n’est qu’un abus de la théologie. Elle ne nourrit pas mais obscurcit Dieu. La vraie théologie consiste à aimer Dieu davantage pour chercher une plus grande intimité avec le Christ. Et Benoît XVI de remercier les théologiens. Lorsque Joseph Ratzinger a commencé à étudier la théologie, en 1947, il a vu par la suite que les idées des années 1970-80 qui semblaient être à l’avant-garde semblent maintenant quelque peu ridicules. La vraie raison, la grande raison est ouverte vers Dieu, en union avec la foi de l’Eglise de tous les temps, avec la majorité de tous les saints.
- Le célibat n’est pas un "non" égoïste, un vivre pour soi, mais consiste à se laisser prendre en main par le Christ. Le célibat s’appuie sur le oui du mariage et même le confirme. Le mariage, entre un homme et une femme, s'il venait à disparaître, marquerait la fin de la culture. Nos péchés obscurcissent ce don, mais le célibat est le grand signe de la présence de Dieu.
"Le célibat est, pour notre monde, le grand scandale: il y a tant de médisances malsaines. Or, ce grand scandale de la présence de Dieu doit illuminer et purifier les autres scandales"
Le prêtre peut utiliser le « moi du Christ », celui qui nous attire, qui nous tire à Lui. Ainsi, le célibat est une présence du futur, une anticipation. Le Christ nous attire à Lui.
- Le cléricalisme est un grand danger dans l’Eglise. Mais lors de la liturgie, Dieu sort de Lui-même et laisse sa propre gloire. C’est le mystère de Dieu qui se laisse lui-même pour être avec nous. C’est le mystère de l’humilité de Dieu qui se donne à nous. La Messe, l’Eucharistie libèrent les chrétiens de leur moi afin d'entrer dans le Pain Unique. Mère Teresa, qui fut, à l’image du Curé d’Ars, pauvre, sut se laisser elle-même; elle a toujours comme première condition la présence d’un tabernacle dans ses maisons.
- Pour l’avenir des vocations sacerdotales, il faut renoncer à prendre nous mêmes les choses en main. Le prêtre ne fait pas un job, ce n’est pas une profession normale. L’Ancien Testament évoque la tentation de faire le sacrifice par soi-même; vu qu’il n’y avait personne, Saül eut la tentation de faire alors lui-même le culte et le sacrifice. Or il faut frapper au cœur de Dieu et le supplier.
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Le coeur de Jésus reste à jamais ouvert, et si l'année sacerdotale touche à sa fin, l'aventure sacerdotale s'ouvre vers l'infini.


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18 mai:
Un beau résumé de la visite au Portugal, par Laurent Dandrieu, dans Valeurs Actuelles.

La visite du pape à Fatima, Lisbonne et Porto, du 11 au 14 mai

Devant les foules portugaises, Benoît XVI en appelle à une Église renouvelée et missionnaire
Laurent Dandrieu le samedi, 15/05/2010
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À l’image des 500 000 fidèles réunis à Fatima, les catholiques portugais ont réservé un accueil enthousiaste au pape, qui a rappelé que l’Église souffrait avant tout de ses propres manquements.

Rien de tel qu’un bon voyage pontifical pour remettre les choses en place. Alors que les commentateurs, depuis des semaines, brodent sur le thème d’un pape coupé des fidèles, entraînant l’Église sur la voie du repli sur soi et d’un inéluctable déclin, l’accueil chaleureux et massif que lui ont fait les catholiques portugais vient à point nommé pour rappeler que le ressenti des fidèles n’est pas celui des médias.
À Fatima, en réunissant plus de 500 000 fidèles, Benoît XVI s’est même offert le luxe de faire “mieux” que son prédécesseur, le “grand communicateur” Jean-Paul II, qui n’avait pas rassemblé une telle foule lors de sa précédente visite, en 2000. « Les chrétiens ont voulu envoyer un message et dire que le pape, et celui-ci en particulier, est très aimé », a déclaré le père Morujao, porte-parole des évêques portuguais, qui a poursuivi : « En ce qui concerne la crise et les scandales, le peuple a voulu montrer qu'il sait faire la distinction entre les exceptions et la très grande majorité des prêtres » . De retour à Rome, le pape s'est senti « réconforté » par cet accueil, selon le porte-parole du Saint-Siège Federico Lombardi, qui a ajouté : « La présence de nombreux fidèles est un signe d'affection que le pape a bien sûr apprécié et je dirais aussi que cela a démontré la vitalité de l'Eglise. »

Fidèle à lui-même, le pape a pourtant délivré un message sans concession, donnant le ton dès l’avion qui l’emmenait de Rome, lors de son traditionnel entretien avec les journalistes le 11 mai : « Les attaques contre le Pape et contre l’Église, a-t-il déclaré, ne viennent pas seulement de l’extérieur, mais les souffrances de l’Église viennent proprement de l’intérieur de l’Église, du péché qui existe dans l’Église. Ceci s’est toujours su, mais aujourd’hui nous le voyons de façon réellement terrifiante : que la plus grande persécution de l’Église ne vient pas de ses ennemis extérieurs, mais naît du péché de l’Église et que donc l’Église a un besoin profond de réapprendre la pénitence, d’accepter la purification, d’apprendre d’une part le pardon, mais aussi la nécessité de la justice. Le pardon ne remplace pas la justice. En un mot, nous devons réapprendre cet essentiel : la conversion, la prière, la pénitence et les vertus théologales. » Un discours exigeant qui n’est pas une nouveauté chez un homme qui, lors du chemin de Croix de 2005, quelques jours avant son élection au trône de Pierre, n’avait pas hésité à parler des « souillures dans l’Église », et, dans sa lettre aux évêques sur le levée des excommunications lefebvristes, en 2009, avait insisté sur les divisions internes à l’Église qui poussaient certains à se comporter comme des loups, prêts à « mordre et dévorer » leurs coreligionnaires ; mais jamais Benoît XVI n’avait exprimé avec une telle force les fautes et les manquements de certains membres de l’Église à leurs devoirs. Le pape n’a pas hésité à relier ces souffrances et cette « Passion de l’Eglise » au troisième secret de Fatima, révélé en 2000, dont il estime qu'il les annonçait.

L’occasion de ce voyage était en effet le dixième anniversaire de la béatification de deux des petits voyants de Fatima, Jacinta et Francisco (si tous deux moururent très jeunes, emportés par la grippe espagnole en 1918 et 1919, la troisième des enfants à qui apparut la Vierge, Lucia, n’est décédée qu’en 2005). Et puisque le message de la Vierge aux enfants comprenait une vive invitation à la pénitence, le pape en a profité pour appeler à une Église « renouvelée » et « transfigurée par la grâce de Celui qui fait toutes choses nouvelles », une Église qui puisse préluder à un « authentique renouveau catholique ». « Celui qui penserait que la mission prophétique de Fatima est achevée se tromperait », a précisé Benoît XVI.

Ce renouveau de l’Église passe évidemment par « de saints prêtres », aptes « à ne jamais trahir cette sublime vocation ». Dans un acte d’une profonde solennité, le pape a procédé à la consécration des prêtres du monde entier à la Vierge Marie.
Rencontrant auparavant des prêtres et des diacres, le pape avait tenu à leur « exprimer l’estime et la reconnaissance de l’Église […] pour [leur] témoignage […] qui n’est en rien facile [et pour leur] fidélité à l’Évangile et à l’Église », mais il les avait aussi invités à ancrer davantage leur « fidélité sacerdotale » dans « la fidélité du Christ ». Pour le pape, c’est d’abord la prière et l’enracinement théologique qui permettra aux prêtres d’éviter les « situations d’affaiblissement des idéaux sacerdotaux ». Le pape a également mis en garde contre une forme de sécularisation du prêtre, qui le conduirait à « se consacrer à des activités qui ne s’accordent pas complètement avec ce qui est le propre d’un ministre de Jésus Christ ».

Mais pour Benoît XVI, cette fidélité est évidement l’affaire de tous les chrétiens, et pas seulement des prêtres. Dans ce Portugal très fervent dont le président, Anibal Cavaco Silva, catholique pratiquant, va promulguer d'un jour à l'autre une loi autorisant le mariage homosexuel, le pape a aussi appelé les laïcs à plus de cohérence dans leur engagement : « Il faut d’authentiques témoins de Jésus Christ, a-t-il déclaré lors de sa rencontre avec les évêques portugais , surtout dans ces milieux humains où le silence de la foi est plus grand et plus profond : les hommes politiques, les intellectuels, les professionnels de la communication qui professent et promeuvent une orientation culturelle unique, en méprisant la dimension religieuse et contemplative de la vie. Dans ces milieux, il y a des croyants honteux de leur foi qui prêtent leur concours au sécularisme, qui fait obstacle à l’inspiration chrétienne. »

Tiédeur, qui pour le pape, ne peut procéder que d’un manque d’enracinement spirituel. Et Benoît XVI de citer son prédécesseur Jean-Paul II : « C’est de la sainteté que naît tout renouveau authentique de l’Église, tout enrichissement authentique de l’intelligence de la foi et de la suite du Christ, une réactualisation vitale et féconde du christianisme dans la rencontre avec les besoins des hommes, une forme renouvelée de présence au cœur de l’existence humaine et de la culture des nations. » C’est à cette condition seulement, estime Benoît XVI, que l’Eglise pourra maintenir vivante sa « dimension prophétique ».

C’est sur cette base que, concluant son voyage à Porto , le pape a appelé, devant près de 200 000 fidèles, à un nouvel élan missionnaire : « Il faut que vous deveniez avec moi des témoins de la résurrection de Jésus. En effet, si vous, vous n’êtes pas ses témoins dans votre milieu de vie, qui le sera à votre place ? » Témoignage humble, qui passe par le respect et le dialogue : « Nous n’imposons rien, mais nous proposons toujours ». Mais témoignage à l’enjeu colossal, puisque pour Benoît XVI, il ne s’agit pas moins que « de renouveler la face de la terre en partant de Dieu, toujours et seulement de Dieu ! »
Laurent Dandrieu

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8 mai

Jesus is my boss
Sur le site Polemia (bravo! c'est bien vu!): http://www.polemia.com/article.php?id=2871
De la forme prise par la ridicule campagne de pub pour le "recrutement" de prêtres, initiée par la CEF, on a déjà beaucoup parlé (voir ici, par exemple).
Plus surprenante, une pétition irréprochable, signée par plusieurs associations de défense de la langue française.
C'est vrai quoi, nous a-t-on assez dit que la difficulté de la messe en latin résidait dans le fait que personne n'y comprenait rien. Il est vrai que le sabir franglais utilisé par les agences de "com" n'a plus grand chose à voir ni avec Shakespeare, ni avec Racine.
Humour...
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« Jésus is my boss » - L'Eglise de France remplace-t-elle le latin par l'anglais ?
Les catholiques qui ont cliqué ici, plus généralement les lecteurs du Parisien du mardi 20 avril 2010, ont découvert une publicité « soutenue par la Conférence des évêques de France », incitant au recrutement de prêtres. Sur la page d’accueil donnant accès à divers textes épiscopaux, un charmant jeune homme porte au revers de sa veste verte, au lieu d’une croix, un macaron proclamant «Jesus is my boss», commenté par les mots « Why not ?» qui s'étalent sur sa poitrine. L’auteur de cette surprenante image réalisée pour la Journée mondiale de prière pour les vocations du 25 avril est l’agence de communication Bayard Service. Le « chevalier sans peur et sans reproche » serait-il de l’avis d’un ministre qui déclara en 1997 : « l’anglais n’est plus une langue étrangère en France » ? Aurait-il pris sur lui de substituer à la « langue universelle de l’Eglise » la langue prétendument universelle des affaires ?

Les associations soussignées osent espérer que les évêques de France, dont on connaît le souci de n’utiliser dans les offices de l’église qu’une langue « vernaculaire » intelligible par tous les fidèles, auront à cœur de prier leur « webmaster » (sitemestre) de réparer cette bévue. D’autant plus que l’Eglise de France est concordataire, donc officielle, en Alsace et Moselle et doit y respecter la Constitution : « La langue de la République est le français »…

Le Dieu des chrétiens ou celui des musulmans – imaginez aussi « Allah is my boss »… - dégradé au statut de « boss », vous paraît-il vraiment, dans cette défroque, plus apte à attirer davantage de « vocations sacerdotales et religieuses » ? Avec des prophètes devenus DRH ?

Les jeunes que vous visez là, voyant l’Eglise considérer que chez nous le français n’est plus à la page et doit céder la place à l’anglais, ne risquent-ils pas d’appliquer la « modernité » - pourtant soumise à question par le Pape ! - aussi au corps et à l’esprit de la tradition et des dogmes catholiques ? Et, dans cette veine, de vous demander de vrais emplois, avec des rémunérations fixes confortables, des primes et boni, des «
stock options », des avantages en nature, des voitures avec chauffeurs, l’abandon des vœux de chasteté, des crèches (au sens actuel) pour leurs enfants auxquels ils ne sauraient alors renoncer…

Nous sommes persuadés que ce qui nous paraît être une malheureuse erreur de « Qom » (communication) ne saurait être que condamnée et promptement réparée par la Conférence des Evêques de France, sans qu’icelle et d’autres personnes concernées et consternées, aient besoin d’en appeler au Vatican.

Veuillez agréer l’expression de notre confiance en la solidité d’une Eglise de France qui a toujours su surmonter victorieusement ses périodes d’affaiblissement et de perte de ses repères.