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Les deux interviewes de Mgr Franceschini

L'archevêque de Smyrne a donné deux versions assez différentes du meurtre: l'un pour AsiaNews, l'autre à paolo Rodari, pour Il Foglio (15/6/2010)

Mgr Ruggero Franceschini, Evêque de Smyrne, et que le Pape vient de nommer vicaire apostolique en Anatolie en remplacement de Mgr Padovese a accordé (au moins) deux interviewes, qui ont été abondamment reprises par la presse (pas la française!).
L'une à l'Agence Asia News. L'autre à Paolo Rodari, pour Il Foglio.
Elles ont l'air de dire la même chose. Mais elles sont complètement différentes. Et c'est troublant.
Dans la première (10 juin) Mgr Franceschini parlait d'un mode opératoire destiné à manipuler l'opinion publique:
"À mon avis [lui et son père] ont été un instrument dans la main d'autres.
L’usage du rituel islamique sert à faire dévier les interprétations: c’est comme suggérer que la piste est religieuse et non pas politique. En outre en forçant l’interprétation religieuse, d’un conflit entre l’islam et les chrétiens, on arrive à enflammer l’opinion publique dans un environnement dans lequel nous sommes faiblement crus et dans lequel nous n’avons aucune force
".
Dans la seconde (daté du 11 juin, cf ci-dessous), dès le titre, le discours est très différent.
Le Pape aurait été "mal conseillé". Et surtout, il semble ne plus faire aucun doute qu'il s'agit d'un homicide religieux: "Rien à voir avec le gouvernement turc. Rien à voir avec Ankara. Rien à voir avec la motivation personnelle. Cela a uniquement à voir avec l'Islam".
Si l'on admet que Paolo Rodari, qui est un bon journaliste, a correctement rapporté les propos du prélat, on peut se poser la question: que s'est-il passé entre le 10 et le 11 juin, qui l'ait fait changer d'avis?
Article ici: http://www.ilfoglio.it/soloqui/5382



Pour l'évêque de Smyrne, c'est un assassinat religieux.
"Le pape mal conseillé"
Entretien avec Mgr. Ruggero Franceschini: "Ankara ne contrôle pas la situation, l'islam radical progresse"

"Je pense qu'au Vatican aussi, ils se sont rendus compte que c'est moi qui ai raison: l'assassinat de Padovese a uniquement des motifs religieux. L'assassinat montre en effet des éléments explicitement islamiques. Rien à voir avec le gouvernement turc. Rien à voir avec Ankara. Rien à voir avec la motivation personnelle. Cela a uniquement à voir avec l'Islam. Je sais, le pape a dit avant de décoller pour Chypre (?) que "ce n'est pas un assassinat politique ou religieux", mais "qu'il s'agit d'une chose personnelle. Je pense qu'il a été mal conseillé. Certaines choses, ce n'est pas le Vatican qui va nous les apprendre certaines choses pour nous".
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Lorsque Mgr Ruggero Franceschini, Evêque de Smyrne, parle de la mort de Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique en Anatolie, président des évêques turcs, qui a été assassiné il y a huit jours à son domicile à Iskenderun des mains de son chauffeur, Murat Altun, il sait de quoi il parle: Avant Padovese, il était l'évêque Vicaire d'Anatolie.
Il explique à Il Foglio:

" Je connais l'Anatolie comme ma poche. Je connais les difficultés des chrétiens dans la région. Ankara ne contrôle pas la situation. La situation est entre les mains de l'Islam".

- De qui, exactement?
"Difficile de répondre. Disons qu'il y a des groupes de fanatiques islamistes qui tiennent tout sous contrôle. Ankara ne parvient pas à les neutraliser. Ce sont des gens pour qui la seule et unique religion du livre est la leur. Cette religion vient avant tout le reste.Ce sont des gens qui agissent envers et contre tous. Ce sont des fanatiques. Ils ont des professeurs qui enseignent dans les écoles. Qui incitent au mal. En Anatolie, ils attaquent les Chrétiens et chaque attaque est au nom de leur religion. Les écoles sont également fréquentés par quelques enfants chrétiens présents. Ils sont constamment bafoués. À Smyrne, il y a moins fanatique qu'en Anatolie. Mais il y a quelques enseignants lourdauds"

Franceschini poursuit: "Je vais vous raconter quelque chose: un jour, un garçon a été contraint de passer toute la journée à l'école à genoux en face de ses camarades avec l'accusation qu'il ne savait rien de la vraie religion du livre. Quelle religion? La leur. "

- Comment est mort Padovese?
" Murat Altun a tout prémédité. C'est évident. Il a attaqué Padovese à la maison. Il l'a poignardé à plusieurs endroits. Padovese a réussi à se libérer et est sorti dans le jardin. Mais il était affaibli. Altun l'a frappé d'un coup violent à la gorge. Il l'a presque décapité. Le cou est resté attaché à la tête par un petit morceau de chair. On ne tue ainsi que pour une seule raison: pour montrer ce que c'est, un musulman radical. "

- Vous connaissiez Murat Altun?
"Très bien. C'est moi qui l'ai fait embaucher par Padovese. Je connais sa famille. C'est une famille musulmane. Altun n'a jamais été converti au catholicisme. Ceux qui écrivent cela mentent. Il n'a jamais été baptisé. Il est musulman, comme toute sa famille. Avec le recul, je me dis que ç'a été une erreur de l'embaucher. C'est toujours un risque d'embaucher des musulmans sur place. Maintenant, nous l'avons appris à nos dépens. "

- Pourquoi Murat Altun a t-il tué Padovese?
"Dans le passé, quand j'étais à Iskenderun, j'ai eu quelques disputes avec sa famille. Son oncle était jusqu'à récemment le maire de la ville. Nous avons eu des désaccords, parce que je cherchais à garder en vie, ouvertes, les églises catholiques. Mais ici, c'est interdit interdite. Dire, cependant, que c'est la raison pour laquelle Altun a tué Padovese est difficile. Aussi parce que relier au meurtre certaines querelles que sa famille a eu dans le passé avec l'Église catholique est injustifié. Mais il semble évident que tout était prémédité. Altun n'est pas fou. Ce n'est pas un malade mental. Il a été poussé à l'action par quelqu'un. Il a essayé d'obtenir un certificat pour démontrer sa folie. Mais il n'y a pas réussi. Pour l'instant, de toutes façons, la police turque semble déterminée à ne pas avaler ses mensonges. Nous verrons. "

- Le chemin du dialogue en Turquie est-il possible?
" Nous essayons. Il y a un peu d'espoir. Nous avons planté quelques graines. Mais il est difficile de poursuivre parce qu'avec les Turcs, il est à peu près impossible d'avoir une relation d'amour. Il y a du respect, mais pas d'amour. Ils disent qu'ils sont pour l'égalité. Pour les droits garantis à tous. Ce n'est pas le cas. La situation la plus difficile est dans les zones intérieures. Les parents arrangent encore les mariages de leurs enfants. L'islam est souvent vécu de façon radicale. Malgré tout, je reste là. Je ne m'en vais pas. "

Paul Rodari

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