Témoignage d'une consacrée de Regnum Christi
la branche laïque de la Légion du Christ. Du blog Relion en Libertad, trduction de Carlota (17/5/2010)
A propos des Légionnaires du Christ.
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Carlota a traduit le témoignage (vraiment très émouvant) d'une ex consacrée de Regnum Christi, la branche non sacerdotale de la Légion, laquelle se présente en ces termes sur son site français:
Regnum Christi est un mouvement apostolique au service de l’humanité et de l’Eglise. Fondé par le Père Marcial Maciel en 1959, le mouvement Regnum Christi inclut des laïcs, hommes et femmes, des diacres et des prêtres. Il contribue à répandre le message du Christ à l’humanité en entreprenant des activités apostoliques organisées et fondées sur des personnes. (source: http://www.regnumchristifrance.org/ )
Le témoignage est paru sur le site espagnol "Religion en libertad". Il tranche avec ceux qu'on peut lire sur La Vie (n° 3376, du 13 au 19 mai), plutôt à charge, le premier venant d'un membre masculin, Antoine, se disant en "crise profonde", et l'autre d'une certaine Agnès se plaignant que les prêtres de la légion tenaient les femmes pour quantité négligeable.
Carlota
Je sais que bien des remarques circulent sur la toile concernant les Légionnaires du Christ et le mouvement de laïcs du mouvement Regnum Christi. C’est pour cette raison qu’il me semble intéressant de vous adresser ce témoignage d’une jeune Mexicaine de 23 ans paru sur le site espagnol « Religión en Libertad » (Original ici http://www.religionenlibertad.com...). Il serait bien sûr formidable de trouver des écrits que ce niveau, rédigés par des francophones ...
Le but de cet article est de dire toute la vérité et non pas à moitié et manipulée comme dans différents articles récents parus dans les medias. Les gens ont le droit d’écouter toute la vérité et quand je dis TOUTE LA VÉRITÉ je fais référence aux bonnes choses comme aux mauvaises. Les mauvaises, la majorité des personnes les connaissent déjà puisqu’elles leur ont été données à connaître par le communiqué officiel qu’envoyèrent les Légionnaires, en lien avec le communiqué du Saint Siège d’il y a quelques jours.
Maintenant je veux parler des bonnes choses de la vie consacrée.
Je suis une ex-consacrée du Regnum Christi, aussi je sais ce dont je parle parce que je l’ai vécu à la première personne. J’ai été un membre consacré libre et j’ai décidé de quitter la vie consacrée parce ce n’était pas ce que Dieu me demandait. J’ai été très heureuse pendant 4 ans et je suis très reconnaissante d’avoir pu profiter de cette expérience et d’avoir connu les consacrées de plus près.
Je vais parler de mon expérience qui est quelque chose de subjectif puisque c’est personnel mais je veux mentionner les Statuts et Règlements du Regnum Christi, pour me baser aussi sur des faits objectifs.
J’ai quitté la vie consacrée avec un diplôme universitaire de l’Université Anáhuac (ndt prestigieuse université privée mexicaine créée par la Légion du Christ, http://www.anahuac.mx) et j’ai un master en marketing et communication, j’ai 23 ans. Les premières 4 années de la vie consacrée ont été dédiées aux études, à la préparation INTÉGRALE, mais surtout à tout ce qui est intellectuel. Il y avait des matières comme la philosophie, la métaphysique, la doctrine sociale de l’Église, l’histoire des arts, entre autres. Et cette préparation, ces heures et ces heures d’étude étaient motivées par un désir très grand de pouvoir nous parler de la vérité, de pouvoir nous éclairer et de pouvoir nous donner des raisons. Une fois encore, ils le font en pensant à nous.
Les femmes consacrées ne sont pas des pantins fabriqués, ce sont des femmes comme n’importe quelle autre femme dans le monde, qui ont des sentiments, qui pleurent, qui rient, mais surtout qui ont un cœur très grand capable de tout laisser pour aider les autres. Elles aident, mais que signifie cette aide ? Elle signifie le don de soi, elle signifie le sacrifice, elle signifie la prière en silence, elle signifie l’écoute, elle signifie la patience, elle signifie la compréhension, elle signifie l’affection. Elle signifie aussi des luttes, des chutes, se relever, apprendre, se dépasser…Mais ces choses-là malheureusement ne sortent pas dans les journaux. Tout cela je le dis parce que c’est ce que j’ai reçu et appris d’elles et je peux mettre mes mains au feu qu’il y en a des milliers comme moi qui pourraient dire la même chose.
Oui, ce sont des femmes normales, libres, qui auraient pu fonder une famille mais qui ont rencontré un Dieu amour qui les a amenées à donner leur vie pour que d’autres fassent cette même expérience. Et je peux dire que moi et beaucoup d’autres avons fait cette expérience, et grâce à elle ma vie, et la vie de beaucoup d’autres, a changé complètement. Des vies ont changé parce que nous sommes tellement aveugles et parce que nous ne pouvons comprendre et donner une valeur à ce qui signifie la phrase changer une vie? Lequel d’entre nous a changé la vie de quelqu’un ?
J’ai vécu pendant 4 ans dans un centre de formation, grâce à Dieu ma famille a des moyens financiers et durant 4 ans mes parents ne payèrent pas un peso pour subvenir à mes frais. C’est vrai qu’on suggère de le faire et si la famille peut aider sa fille pourquoi pas ? Oui, les consacrées comme n’importe qui mangent, dorment, étudient et vivent dans une maison où il y a la lumière, l’eau, le gaz…
Maintenant je fais parler des Statuts et Règlements du Regnum Christi, « La vie en équipe doit être animée par toutes les manifestations de charité afin d’aider à satisfaire les besoins essentiels de la personne en ce qui concerne la sécurité, la réalisation personnelle et l’équilibre affectif ». Mon équipe, chacune de mes compagnes de vie consacrée ont été une amie et une sœur. Leurs amitiés profondes, vraies et désintéressées. Ce qui les unit et ce qui m’a unie à elles est une affection que je ne pourrais décrire avec des mots. Elles m’ont aidée dans les moments difficiles et elles ont partagé avec moi les moments heureux. Elles m’ont motivée et m’ont rendue meilleure
Au sujet de “ l’inflexible normativité” dont parle un article, je pourrais citer des milliers et des milliers de cas où des exceptions se font à la règle mais je commente les miens: J’ai fait l’expérience et j’ai vécu avec les directeurs un traitement personnalisé. Seulement pour ne citer que quelques cas. Je suis rentrée deux fois chez mes parents en un an alors que je vivais à l’étranger. Parfois j’ai appelé ma famille jusqu’à deux fois par semaine parce que j’en avais besoin et non parce que nous avions besoin d’argent. Enfin, c’est un fait et pas des mots, dans la vie consacrée, on nous traite comme des personnes et non pas des robots et nos directeurs veillent au bien personnel de chacune d’entre nous. Qu’ils ont échoué peut-être quelques fois, je n’en doute pas car ce sont des hommes mais je sais que leur intention a toujours été de faire le bien. Et finalement quel père, quelle mère n’a pas commis d’erreurs avec ses enfants?
Un article que j’ai lu il y a peu de temps fait mention de l’interdiction d’utiliser les moyens de communication; c’est vrai qu’on nous recommande de les utiliser avec prudences mais ce serait quelque chose à recommander pour tout le monde et pas seulement pour les religieux. Et oui ils ont accès aux moyens de communication. Moi je lisais le journal et regardais les nouvelles tous les jours.
Enfin je pourrais continuer à écrire, mais pour conclure je voudrais dire deux choses.
La première, je voudrais demander aux personnes qui ont écrit ou parlé des fautes, défauts et mauvaises choses de la vie consacrée qu’ils ouvrent les yeux et acceptent aussi les qualités et tout le bien que font les femmes consacrées. Elles ont déjà accepté ce qu’elles n’ont pas bien fait même si leur intention a été de faire le bien. Maintenant il faut accepter aussi qu’avoir remis leur vie à Dieu et aux autres n’a pas été en vain. Il faut accepter que dans ce monde nous avons besoin de femmes comme elles qui nous parlent de l’amour de Dieu, qui nous accompagnent et nous conseillent dans les moments difficiles, qui guident les jeunes sur le chemin de la vérité et qui nous rappellent que tous nous avons une mission dans la vie. Elles ont toujours été là pour nous, c’est à nous maintenant qu’il nous revient de les accompagner dans leur douleur.
Deuxièmement, je voudrais motiver toutes les personnes qui ont reçu un bien des consacrées qu’elles ne restent pas muettes. Ce sont des moments durs et difficiles pour elles et quel meilleur moment pour les remercier de tout le bien qu’elles nous ont fait. Je les invite à les accompagner dans ces moments-là et les motiver pour qu’elles continuent à aller de l’avant. Normalement le mal est beaucoup plus bruyant que le bien, mais dans ce cas, le BIEN qu’ont fait les consacrées est beaucoup plus grand. Parlons-en et demandons beaucoup à Dieu pour elles. Lui qui un jour les a appelées, se chargera de les soutenir et de les rendre fortes pour qu’elles poursuivent leur indispensable mission dans ce monde.
