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L'humilité de savoir perdre

Coupe du monde de football. Il s'agit des "rouges" en Espagne, mais la leçon de ce prêtre espagnol vaut aussi pour "nos" bleus. Traduction de Carlota. (19/6/2010)

Carlota

Je vous adresse un article de circonstances. Il est paru sur le blogue du Père Juan García Inza.
Je le cite assez souvent.
Le père Juan parle de son pays bien sûr, mais sans gros effort, on doit pouvoir le comprendre de l’autre côté des Pyrénées !

Original ici.

L’humilité de savoir perdre

Je n’ai pas l’habitude d’écrire sur ce genre de sujet, et encore moins sur le football auquel je ne connais rien. Mais je veux faire un commentaire sur la continuité de la déroute de la sélection espagnole au Mondial d’Afrique du Sud.

La façon dont on nomme la sélection ne m’a jamais plu. « La Rouge » résonne mal à mon esprit. Je ne sais pas si on l’appelle ainsi parce qu’ils portent un maillot rouge ou parce que la gauche, depuis toujours, a voulu s’approprier l’équipe de tous. Je préfère le nom de toujours. Quand l’Espagne jouait contre une quelconque équipe étrangère, j’aimais me coller à la radio ou à la télé pour vibrer avec nos couleurs. J’avais mal quand on perdait, ce qui arrivait parfois, et je me sentais heureux et encore plus espagnol quand on gagnait. Depuis qu’on appelle la sélection « La rouge », j’ai perdu mon enthousiasme. Je n’ai même pas vu la partie mercredi. Et quand j’ai appris qu’elle avait perdu, je l’ai regretté pour l’Espagne, mais je me suis réjoui que « La Rouge » n’ait pas gagné.

Dans ce premier échec, je contemple une leçon d’humilité. Le pays était presque paralysé. Tous pariaient pour une victoire au but. Il paraît que nous étions les meilleurs. La Suisse était peu de chose pour « La Rouge ». Certains parlaient d’un duel entre le capital et le prolétariat. Beaucoup de politiques avaient mis leurs espérances sur cet écran de fumée « rouge » qui pendant quelques instants allait cacher le tragique tableau de la question sociale (ndt on parle en Espagne d’un enfant sur quatre qui vit sous le seuil de pauvreté). Au moins pour quelques minutes les chômeurs allaient être entretenus.

Mais le coup a été fort. L’humiliation grande. Il ne s’agit pas de luttes idéologiques, mais sportives, et il en a résulté que la Suisse n’est pas si chétive que cela en matière de foot, comme on le croyait. Les Espagnols ont dû baisser la tête et encaisser le coup inattendu. À nos maux politiques et économiques s’est ajouté un certain mal sportif.

C’est vrai que ce n’est pas pareil, mais quand on monte à ce point, quand on met sur un tel piédestal des professionnels du ballon, au point qu’ils ressemblent à des demi-dieux, une chute est une bonne leçon. Et une réflexion est toujours bienvenue si elle nous réveille de ce nouvel opium qu’est le match quotidien.
Je ne suis pas contre le football, mais contre cette tentative de le convertir en une nouvelle religion et un grand négoce. Nombreux sont les millions en jeu sur la verte scène des stades. Il y a de l’argent pour acheter les joueurs et répondre à leurs exigences. Il n’y a pas d’argent pour favoriser la recherche, rendre plus digne l’enseignement, créer des postes de travail, améliorer la santé, rajeunir nos monuments, etc. Les nouvelles cathédrales du foot accueillent chaque semaine des milliers de fans de chaque équipe. Il paraît qu’il n’y a rien de plus important. Et dans les gradins combien de fois se perdent la dignité, l’éducation, l’honneur. Il faut y réfléchir un peu plus. On ne peut nous empêcher de penser. Cette affaire de pain et de cirque, dans ce cas du football, ne doit pas nous aveugler, au point que nous ne voyons pas l’essentiel de la vie. Nous sommes sur terre pour faire quelque chose de plus que de donner des coups de pied dans un ballon.
Vous ne croyez pas ?
Bon, je n’ai rien d’autre à dire. Que chacun en tire ses conclusions et découvre en quoi il pourrait marquer des buts. Parce que le match de la vie, il faut le gagner.

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Remarques :
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L’archevêque de Mexico aurait, d’après les journaux sportifs en langue espagnole, bien sûr recommandé les 23 joueurs de l’équipe mexicaine, avant leur départ pour l’Afrique du Sud, à la Vierge de Guadalupe en précisant néanmoins que le meilleur gagne. Je n’ai pas eu le temps de rechercher le texte officiel sur le portail de l’archidiocèse !

L’accueil de la prochaine coupe d’Europe de football en France (2016) va surtout rapporter aux entreprises de travaux publics (construire, mise aux normes) plutôt qu’aux terrassiers et aux Français en général. Mais où en seront la France et l’Europe dans six ans ?

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