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Encore un déséquilibré

En plein office, à Séville, un « perturbé » s’est jeté contre la statue du Christ, a détruit sa tunique et lui a arraché un bras. C'est le vocabulaire convenu, lorsqu'il s'agit d'attaques à la religion (catholique). Réflexion de Carlota, et un article de la presse espagnole traduit par elle (25/6/2010)

[L'acte me rappelle l'agression "sacrilège" contre le saint-Père, la nuit de Noël 2009. Ce n'était pas grave, avait-on entendu dire, car il ne s'agissait que d'une "déséquilibrée"!]

Carlota


L’épidémie de « déséquilibrés » gagnerait-elle aussi l’Andalousie, mais pour l’instant et heureusement, à un degré moindre ?

Lu dans la presse : Hier (l'article date du 21 juin) dans la Basilique sévillane de Notre Seigneur du Grand Pouvoir (place St Laurent), en plein office, à 20h30, un « perturbé » s’est jeté contre la Statue du Christ, a détruit sa tunique et lui a arraché un bras, devant des fidèles stupéfaits. Les personnes qui assistaient à la messe se sont jetés sur l’individu et l’ont maintenu (notamment deux policiers en civil, non de service ) en attendant que la Police arrive sur les lieux. Le responsable de la confrérie a déclaré : "L’agression s’est produit avec beaucoup de violence. La messe se terminait et quand j’étais en train de partir, j’ai entendu des gens criés alarmés, je me suis retourné et j’ai vu que le Seigneur était en train de se balancer et qu’un homme été en train de le tirer par le bras. C’était horrible".

* * * * *

Discrimination « négative » de part et d’autre des Pyrénées ?
(Carlota, 25 juin)
Il y a quelques jours un fonctionnaire espagnol de 37 ans (de l’administration pénitentiaire et employé à la prison de Huelva), pendant l’office, quelques minutes après l’eucharistie, s’est jeté sur une statue du Christ (haute de près de deux mètres et datant de quatre siècles) dans la Basilique de Saint Laurent à Séville. Il a été maîtrisé par les fidèles en attendant les renforts de la police. Appelé « Notre Seigneur du Grand Pouvoir » , ce Christ en bois sculpté qui date de 1620, vêtu des plus beaux habits, fait bien sûr partie des grandes processions de la Semaine Sainte et il est particulièrement vénéré. L’homme qui semble être un déséquilibré, pourrait être condamné pour avoir dégrader un objet du patrimoine historique. Il aurait déclaré en se jetant sur la statue du Christ, lui déchirant ses habits et lui arrachant un bras qu’il était le représentant de l’esprit du Christ et que ni lui ni Jésus n’avaient besoin d’être représenté par une statue de bois (Bien sûr nous n’avons pas tous les éléments de cette affaire, mais l’on peut se poser des questions sur la folie très sélective de ce fonctionnaire, et ses notions précises de l’image du Christ).

Évidemment l’évènement a fait grand bruit (tout au moins dans la sphère catholique espagnole. Le journal conservateur ABC dans son édition locale a constaté qu’en près de quatre cents ans aucun déséquilibré n’avait commis un tel acte et que la seule action d’irrespect (lancement d’œufs) contre le Christ du Grand Pouvoir avait eu lieu durant la procession de la Semaine Sainte de 1932, alors que Sde République espagnole était en train de sombrer dans une anarchie qui allait provoquer la Guerre Civile (1936-1939).

Ce qui m’a aussi choquée comme beaucoup d’autres dans cette pitoyable affaire c’est le délit que semble avoir retenu le juge, « dégradation du patrimoine », qui montre que l’Église Catholique, n’est vraiment pas traitée tout à fait comme les autres religions.
Mais ce jugement peut se rapprocher de ce qui a été décidé par la justice française au sujet du récent festival de « métalleux » de Clisson (près de Nantes), le fameux Hellfest où des groupes qui ont l’habitude d’éructer (certes dans un anglais incompréhensible à la plupart des spectateurs) des chants exhortant leurs « disciples », pardon leurs fans, à brûler des églises, à empaler le Christ et à tuer du chrétien (ou quelques barbaries du même genre). D’ailleurs un député, avec un humour du meilleur cru, s'est étonné dans le journal «Le Monde » qu’ils ne soient pas passés à l’acte, pour bien montrer qu’il ne s’agissait que de phrases pour s’amuser. Des braves petits finalement ! D’autres cependant, comme Bernard Debré, ont réagi très différemment, parlant notamment d’une discrimination sélective .

Pour en revenir à l’Andalousie et à ce symbole catholique outragé, voici une réaction très imagée qui peut faire sourire, mais qui pose cependant avec justesse les bonnes questions. Elle est parue dans la page « opinions » du journal ABC (déjà cité: cf La vie quotidienne du Pape ) , le 23 juin 2010.
Elle est signée Antonio Burgos (original ici).

« Le Christ du Grand Pouvoir n’est pas une Vénus »

Qu’est ce qui se passerait si un fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, moitié écervelé, moitié maboule, à la fin d’un acte solennel devant la « Maison des Assemblées » prenait la tronçonneuse qu’il portait dans son sac à dos et coupait l’arbre de Guernica ? (1).
Une fois qu’on l’aurait retenu dans sa folie et arrêté, de quoi l’accuserait-on ? D’un attentat écologique peut-être? Non, pour le moins on l’accuserait d’avoir offensé les sentiments du peuple basque, d’avoir injurié son histoire, de s'être attaquer à un symbole. On argumenterait que, avec cet arbre de Guernica, sacré pour tant de citoyens, on avait voulu couper bien plus qu’un tronc et des branches.
Eh bien à nous, Sévillans, on nous a coupé l’arbre de notre foi, le symbole de notre religiosité populaire, comme dans le final de la « Saeta » de Centeno: « Tronc de la Mère notre Église et arbre du Paradis » (2). Et de quoi on va l’accuser le fou, ou quelque chose de pire que fou pour avoir arraché un bras à Notre Père, Jésus Christ du Grand Pouvoir ? D’un attentat sacrilège? Non. D’une offense au sentiment religieux de tout un peuple? Non toujours pas. D’injure à des symboles sacrés. Non plus. D’un acte de vandalisme contre la liberté religieuse? Encore moins. À l’agresseur on impute, retenez votre indignation et votre stupéfaction, un délit contre le patrimoine historico-artistique!

J’explique mieux la chose, si vous n’avez pas bien compris: arracher un bras au Christ du Grand Pouvoir, et avec lui, les sentiments de foi et de dévotion du peuple qui sait qu’il est le Fils de Dieu, c’est la même chose que lorsque le Real Madrid a gagné la coupe, ses supporters ont décidé de célébrer cette victoire sur la Place de La Cybèle (3) un exalté est monté sur la fontaine et tout à sa joie en accrochant son cache-nez blanc et violet aux couleurs de son équipe, il a cassé un bras en marbre de la déesse romaine.
Je m’explique encore, si vous n’avez pas bien compris et que vous continuez à ne pas comprendre avec qui nous jouons nos places et jusqu’à quel niveau est monté l’eau dans cette horrible inondation du laïcisme et de l’agnosticisme, quand il ne s’agit pas de persécution de l’Église et tout se qui a l’odeur d’un sentiment religieux. Arracher un bras au Christ du Grand Pouvoir c’est la même chose que de donner deux coups de pied à une mosaïque et de se ramasser une demi douzaine de fragments. C’est comme entrer dans le Musée de Mérida (4) et bousiller une Vénus (5). Arracher un bras au Christ du Grand Pouvoir, à Celui que tant de mères prient, devant Qui tant de pères pleurent la perte d’un fils, c’est comme celui qui est entré dans la Bibliothèque Nationale avec une lame de rasoir, a coupé les feuilles d’un incunable et les a ramenées chez lui.

Ainsi comme vous le savez déjà, pour peu que vous soyez parfaitement intégrés dans la- modernité-et-le-progrès du respect que méritent ici les sentiments religieux, toujours, bien sûr quand ils ont en rapport avec une burqa, un Coran, une djellaba et une babouche ; parce que dans le cas contraire, tout ça ce sont des histoires de types de l’extrême-droite, de rétrogrades, de vieux jeux, même si c’est la foi depuis des siècles de tout un peuple. Vouloir détruire la statue du Christ Sauveur du Grand Pouvoir n’a rien à voir, mais pas du tout, avec la religiosité, ni n’est contre la foi. C’est un attentat contre le patrimoine. C’est peut-être un truc de Mahomet, ce Christ du Grand Pouvoir ? Ainsi donc, ce sont des envies de semer la discorde et de renier l’époque des hypocrites, que de dire que couper un bras au Christ du Grand Pouvoir c’est injurier la foi d’un peuple, c’est l’offenser dans ses convictions religieuses les plus profondes, c’est s’attaquer à l’héritage de croyances de nombreuses générations. Le Christ du Grand Pouvoir, pour que vous compreniez bien, ce n’est qu’une sculpture d’un très grand mérite artistique. Comme la Vénus de Milo, à qui elle aussi, au fait il manque un bras. C’est cela. Il faut que vous sachiez qu’ici ils ont déjà rendu obligatoirement agnostique jusqu’au Code Pénal. (Comme ça, pas d’attentat contre le patrimoine immatériel de la foi de tout un peuple…)

Notes


(1) « La Casa de Juntas », édifice où se réunissait sous l’Ancien Régime en Espagne l’équivalent du parlement basque. Sur la place de cet édifice se trouve le fameux Arbre de Guernica, symbole des droits coutumiers reconnus aux Basques par les Rois d’Espagne, et qui depuis la Guerre Civile est devenu le symbole de la résistance contre le « fascisme ».

(2) Manuel Centeno était un très célèbre chanteur gitan. La « Saeta » est un chant généralement improvisé qu’un fidèle très pieux, entonne a capella, dans un silence complet de la foule, tandis que la procession s’arrête. Ce chant qui est un véritable cri d’amour mystique s’adresse au Christ,- ou à la Vierge, porté par les pénitents à travers la ville.

(3) Célèbre place de Madrid où se trouve une fontaine avec la déesse Cybèle sur son un char.

(4) Très belle ville du sud-ouest de l’Espagne avec d’importants monuments et vestiges romains.

(5) L’auteur fait référence à des faits réels

Etat de l'Eglise en Belgique La croix glorieuse