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Berlusconi, l'homme à abattre

La presse italienne de gauche se déchaîne contre lui. La presse française se comporte en perroquet. C'est le moment de rappeler certains faits. (22/1/2011)

Berlusconi

Capture d'écran (Google)


Je ne commencerai pas en disant, comme le font les gens les mieux intentionnés: "(...) loin de moi l'idée de défendre Berlusconi, mais cependant...".
Je voudrais dire au contraire: "j'ai envie de défendre Berlusconi, quoique....".
Pas par esprit de contradiction: de toutes façons, il n'a pas besoin de moi!
Pas non plus parce que j'approuve ses moeurs (si elles sont vraiment ce qu'on nous en dit, ce dont je doute, ne serait-ce que par l'incongruité de prouesses sexuelles attribuées à un homme de 74 ans!!) mais parce que j'éprouve une certaine sympathie pour l'homme haï par les medias.
Et surtout parce que je trouve insupportable qu'on donne un avis uniquement motivé par l'étrange unanimité de la presse ennemie.
Je me souviens de son attitude, lorsqu'après le sommet du G20, il avait fait en sorte de saluer le Saint-Père, en transit vers la République tchèque, en septembre 2009: "j'ai couru dans le ciel, Saint-Père", avait-il dit alors (http://benoit-et-moi.fr/2009/...).
On l'avait accusé, comme c'est systématique à chaque fois qu'un homme politique ne crache pas publiquement sur le Pape et l'Eglise, d'opportunisme politique.
Est-cela qu'on ne lui pardonne pas?
Il est certain que le gouvernement du sulfureux Berlusconi est plus proche de l'Eglise que celui de l'impeccable Professeur Proddi...
Il est non moins certain que le pape, qui a peut-être de la pitié pour le pécheur, a de la sympathie pour lui
Je n'ai pas suivi de très près les tomberaux d'ordure que ses ennemis déversent sur lui depuis deux ans (les mêmes sont d'une grande indulgence envers presque toutes les turpitudes, surtout d'ordre sexuel).
Je ne connais pas suffisamment les arcanes de la politique italienne (sur ce sujet, on relira une lettre ouverte du défunt Francisco Cossiga).
Mais ne devrait-on pas d'abord se poser la question: pourquoi?
Que leur a-t-il fait? Ces gens qui sont pour toutes les déviances morales, qui font la promotion du mariage gay, qui font la pub pour la Gay Pride (et, à Rome, la plus obscène qui soit, avec acte sexuel non simulé, et insultes ordurières contre le Pape), qu'est-ce qui les autorise à se décréter brusquement garants bigots des bonnes moeurs, et à réclamer du Pape une ingérence dans la vie politique italienne qu'ils repoussent avec haine le reste du temps?

J'invite mes lecteurs qui souhaitent s'informer via Google, à lire directement la presse italienne - pas uniquement La Repubblica et l'Espresso - et à éviter comme la peste les compte-rendus de l'agence Reuters, l'AFP, La Croix, ou Le Monde.

Quand la Croix tire le Pape par la soutane

Un article au vitriol que ne renierait pas la presse d'extrême-gauche.


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Par exemple, cette opinion défendue par Vittorio Messori est assez répandue parmi les proches du pape (1):

Mieux vaut un homme politique "coureur de putains", mais qui fait des lois qui ne sont pas en opposition avec ce que le Pape a défini comme "valeurs non négociables", qu'un notable "très catholique" qui fera ensuite des lois contraires à l'Eglise.

Les affirmations selons lesquelles "le Vatican" aurait "lâché Berlusconi" sont pour le moins hasardeuses.
Elles se basent sur des propos très "langue de buis" du cardinal Bertone (qui, à lui tout seul, n'est ni le Vatican, ni, encore moins, le Pape, et que, toujours les mêmes passent leur temps à brocarder et à ridiculiser, quand ils ne réclament pas sa démission).
Voici les faits, tels que rapportés par la Bussola:

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Le cardinal Bertone a répondu aux journalistes qui lui demandaient de commenter l'affaire Ruby (ndt: dans un contexte qui n'avait rien à voir, il s'agit d'une réponse improvisée à la fin d'une autre manifestation, spécialité des journalistes pour piéger les hommes politiques et autres leaders d'opinion).
"Le Saint-Siège suit avec attention et en particulier avec inquiétude ces événements italiens, alimentant la prise de conscience d'une grande responsabilité en particulier face aux familles et aux nouvelles générations, devant la question de l'exemplarité et des problèmes touchant la société italienne."
L'Église encourage et invite chacun, en particulier ceux qui ont une responsabilité publique dans n'importe quel secteur administratif, judiciaire, ou politique, à avoir et à assumer l'engagement d'une moralité plus solide, un sens de la justice et la légalité», a déclaré Bertone.
- Partagez-vous le trouble de Napolitano? (ndt: président de la république, il est bon de rappeler que c'est un ancien communiste, après tout!)
- Vous avez vu la note du Quirinale (ndt: présidence de la République; justement, ceux qui en parlent ne la citent pas, ne l'ayant pas lue... malheureusement, moi non plus, l'OR ne conservant pas ses archives) publiée dans L'Osservatore Romano".
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Bref, des propos prudents, de pure forme, qui pouvaient s'adresser à Silvio Berlusconi, mais aussi aux magistrats enquêteurs.
Rien qui autorise des titres du genre:
Le Vatican tourne le dos à Berlusconi.

Pour conclure, il m'est revenu en mémoire une phrase prononcée par le Saint-Père lors de sa catéchèse du 29 décembre 2010, consacrée à Sainte Catherine de Bologne:

Elle se transfèra (..) à Ferrare lorsqu’elle avait environ dix ans et entra à la cour de Niccolò III d’Este comme demoiselle d’honneur de Marguerite, la fille naturelle de Niccolò. Le marquis était alors en train de transformer Ferrare en une ville splendide, faisant appel à des artistes et des lettrés de divers pays. Il promouvait la culture et, bien qu’il conduisît une vie privée qui n’était pas exemplaire, il s’occupait beaucoup du bien spirituel, de la conduite morale et de l’éducation de ses sujets.

Note

(1) C'est le moment de (re)lire cette interviewe de Mgr Giampaolo Crepaldi (archevêque de Trieste, président de l'Obsrvatoire International "Cardinal Van Thuan" sur la doctrine sociale de l'Eglise) datant du 23 décembre dernier, quelques jours avant le vote de confiance du Parlement italien au gouvernement Berlusconi, traduite sur le site www.libertepolitique.com/...

Les élus catholiques doivent s’unir sur les principes non-négociables
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Le problème du comportement moral [des politiques] se pose à deux niveaux. Il y a d'abord le niveau stratégique de la perspective culturelle du programme et de l'histoire du parti de l’homme politique. Ce programme prévoit-il la négation des principes non-négociables ? Quelle est sa culture de référence ? Et son histoire ?

Puis il y a le niveau du comportement personnel, celui de la « morale privée ». Bien sûr, l'idéal serait que ce comportement soit moralement acceptable et cohérent aux deux niveaux, dans les deux sens. S'il n’y a pas une telle cohérence, il faut garder à l'esprit que c’est la morale dans le premier sens qui est préférable. Entre un homme politique au comportement personnel irréprochable, mais qui fait de mauvaises lois, par exemple contraire à la protection de la famille et de la vie, et un homme politique au comportement personnel désordonné, mais qui fait de bonnes lois, c’est lui qu’il faut préférer.



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