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La satire télé qui blesse

Lors d'une émission à la télévision italienne, un caricaturiste présente un dessin insultant contre le Pape. Toute similitude avec ce qui se passe chez nous n'est pas fortuite. Sauf que là-bas, une réponse est publiée dans L'Avvenire. (24/1/2011)

Le 20 janvier, lors de l'émission Anno Zero , un populaire talk-show de la RAI présenté par un histrion d'extrême-gauche Michele Santoro, un caricaturiste du même bord, sous prétexte de salir Berlusconi, a présenté un dessin insultant pour le Pape et les prêtres (il semble que les caricatures de ce personnage soient le "clou" récurrent de l'émission). Daniela Santanchè, sous-secrétaire à la présidence du Conseil, présente à l'émission, quitte le plateau. Et dans l'Avvenire, un prêtre écrit une lettre ouverte très belle et courageuse pour témoigner son indignation.
Certes, cela se passe en Italie.
Mais combien d'ordures déversées sur le Saint-Père et l'Eglise, par des caricaturistes (Plantu) et des "humoristes" sinistres (Gerra, Guyon) qui, avec un grand courage, déchargent littéralement leur arme sur un homme (qu'ils croient) à terre, ne suscitent pas la moindre indignation, sinon dans quelque obscur blog comme le mien?

Article ici (Raffaella). Ma traduction:



Vauro

"Le Vatican espère une conversion"... (et on se moque de l'accent du Pape!)



La satire TV qui fait mal
Je suis un prêtre qui en a assez de la boue

Maurizio Patriciello
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Je suis un prêtre. Un prêtre de l'Eglise catholique. Un des nombreux prêtres italiens. Je suis avec intérêt et anxiété les vicissitudes de mon pays. Je n'ai pas de baguette magique pour résoudre les problèmes qui affligent l'Italie, je fais mon devoir, afin qu'il y ait quelques larmes en moins et quelques sourires plus.
Je suis un homme qui comme tant d'autres lutte, souffre, espére. Qui s'efforce chaque jour d'être plus homme et moins bête. Je suis un homme qui respecte tout le monde et demande à être respecté. Qui ne veut pas offenser, et qui apprécierait de ne pas être insulté, couvert de boue. Par personne. Inutilement. Publiquement. Lâchement.
Je suis un prêtre qui travaille et réussit à donner de la joie, du pain, de l'espoir à tant de gens maltraités, ignorés, tenus à l'écart. Un prêtre qui aime son Eglise et le Pape, un prêtre qui ne réclame pas de privilèges et ne prétend pas rendre chrétiens ceux qui ne le veulent pas, qui ne s'est jamais dérobé pour tendre la main à ceux qui ne croient pas.
Un prêtre qui, avant la messe du soir, brûle de l'encens dans l'église pour enlever la puanteur dégagée par les tonnes de déchets accumulés durant des années aux abords la paroisse pour les cdr (Combustibile derivato dai rifiuti - combustibles dérivés des déchets, en anglais RDF) et qui augmentent de plus en plus ces derniers jours.
Je suis un prêtre qui enrage de l'inefficacité de l'État aux dépens des faibles et sans défense. Qui organise la garde après l'école pour les enfants que l'école ne parvient pas à intéresser et paie les factures d'électricité et de gaz pour que les maisons des pauvres ne deviennent pas des bidonvilles.
Je suis un prêtre, pas un pédophile.
Je sais que dans le monde, il y a des hommes qui éprouvent de l'intérêt pour les enfants et, comme homme, je voudrais mourrir de honte. Je sais qu'ils sont beaucoup plus que ce que croient les naïfs. Je sais aussi que peu ou rien n'a été fait pour chercher à comprendre et soigner cette malédiction.
Plaie purulente, que la pédophilie. Epouvantable. Cruelle. Honteuse. Parmi ceux qui se sont rendus coupables de ce crime, il y a des pères, des oncles, des grands-pères, des professionnels, des ouvriers, des jeunes, des vieux, et même des prêtres.
Jeudi soir, retransmission de Annozero, de Michele Santoro (1). Beaucoup d'Italiens regardent l'émission. On discute de Silvio Berlusconi. A la fin arrive, comme d'habitude, Monsieur Vauro avec ses caricatures, qui devraient faire rire tout le monde et au lieu de cela souvent mortifient et tuent dans l'âme de nombreux innocents. Mais il ne faut pas le dire, c'est politiquement incorrect. C'est une satire. La nouvelle idole devant laquelle on doit s'incliner. La satire, c'est-à-dire le droit donné à certains de dire, d'offenser, de couvrir de boue, de calomnier les autres sans courir un risque d'aucune sorte. Un dessin représente le Saint-Père qui , parlant de Berlusconi, déclare: "S'il aime tant les mineurs, il peut toujours devenir prêtre". Les autres, dont Michele Santoro, rient. Qu'y a-t-il qui prête à rire, je ne peux pas comprendre. Mais ils sont comme ça, et ils rient. Ils rient d'une terrible tragédie, d'innocents violés. Ils rient de moi et de mes confrères du monde entier, qui s'emploient à porter leur croix avec ceux qui ne peuvent pas le faire seul. Ils rient, sachant que beaucoup de gens qui regardent la télévision à ce moment se sentent offensés dans ce qu'ils ont de plus cher et souffrent. Ils souffrent pour le Saint-Père offensé, et parce que le mensonge, qui ne veut pas mourir, parvient toujours à triompher. Pour battre Berlusconi, on a recours à la calomnie. Et les autres rient.
Je vais me coucher déçu et attristé, de plus en plus convaincu qu'avec la calomnie et le mensonge - décrépites comme la befana, ou comme les inventions de quelques bateleurs et de certains arrogants journalistes - présentateur de télévision - on ne pourra jamais construire quelque chose de nouveau et stable. Et le lendemain, je découvre enfin qu'à la RAI, certains se sont sentis outragés. J'espère juste que cette fois, Vauro et Santoro et quelques autres dont je ne me rappelle pas le nom, ne poseront pas EUX aux victimes. Et qu'en Italie il y en a plus d'un qui commence à se manifester et, sans rire, dit sans ambages qu'on ne peut pas impunément continuer à traîner dans la boue les honnêtes citoyens d'Italie et du monde entier que sont les prêtres.

© Copyright Avvenire, 23 janvier 2011

(1)

Video de l'émission ici:
http://www.ticinolibero.ch/?p=55318 (vers 1'35) et sur youtube.

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