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Benoît XVI et la bataille pour la vérité

Une interviewe de Massimo Introvigne à Zenit en italien: lire et écouter vraiment ce qu'écrit le Pape (1er/2/2011)

Quand Massimo Introvigne est interrogé par Antonio Gaspari, les admirateurs de Benoît XVI ne peuvent être que comblés! C'est un régal. Et pas seulement: il y a de fortes paroles contre ceux, des deux bords, qui persistent à ignorer le Magistère.

Article en italien ici: http://www.zenit.org/article-25402?l=italian
Ma traduction.

Note: Il est question du dernier ouvrage de Massimo Introvigne, intitulé Tu sei Pietro. Benedetto XVI contro la dittatura del relativismo., qui est présenté sue le site du CESNUR (Centre d'études sur les nouvelles religions), dont il est le fondateur.
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31 Janvier 2011 (ZENIT.org)

Benoît XVI n'est pas seulement parmi les plus grands intellectuels vivants, mais aussi l'un des auteurs les plus lus au monde. Cependant, même parmi les chrétiens, rarement ses discours sont lus dans leur intégralité et presque jamais suffisamment étudiés. Son enseignement est souvent relativisé, non reconnu et contesté.
Pour faire le point sur le magistère de Benoît XVI, l'historien des religions et sociologue de renommée internationale, Massimo Introvigne, vient de publier le livre: "Tu es Pierre. Benoît XVI contre la dictature du relativisme »(Sugarco, Milan 2011).
En 320 pages, Introvigne explique le Magistère du Pape, depuis l'encyclique Spe Salvi en 2007 jusqu'à la lettre Ubicumque et semper de 2010 par laquelle est institué le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation.

L'auteur montre comment le pape Benoît XVI conduit une offensive contre la "dictature du relativisme" pour élargir les horizons de la raison, rapprocher la foi du coeur, et laisser place à la proclamation de la vérité.
"De l'Afrique à la France et à la Grande-Bretagne, de son diocèse de Rome à la Maison Blanche et à la rencontre avec les gens lors de la Journée mondiale de la jeunesse en Australie - écrit Introvigne - Benoît XVI apparaît comme le principal gardien non seulement de la foi, mais également de la raison menacée par le relativisme. Pour cela, beaucoup de gens l'attaquent. C'est donc le devoir des catholiques de se serrer autour de lui, en lui répétant les paroles du Seigneur: «Tu es Pierre». "

Introvigne est l'auteur de soixante livres et plus d'une centaine d'articles publiés dans des revues académiques internationales sur la nouvelle religion, le pluralisme religieux et contemporain, le Magistère papal.
Il est le fondateur et directeur du CESNUR, Centre d'études sur les nouvelles religions, et membre du Comité pour l'islam italien du ministère de l'Intérieur. En outre, récemment, il a également été nommé représentant de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination contre les chrétiens.

Antonio Gaspari a interviewé Massimo Introvigne pour Zenit

- Pourquoi avez-vous voulu écrire ce livre?

Massimo Introvigne: Je suis vice-directeur de l'Alliance nationale catholique, une association qui a pour vocation spécifique l'étude et la diffusion de la doctrine sociale de l'Eglise. Sur le Magistère, on débat beaucoup, distinguant entre infaillible, pas infaillible, dogmatique, pastoral, ordinaire, extraordinaire, et chaque blogueur devient un théologien (ndt!: et comment! Je ne peux m'empêcher de réagir à cette si juste remarque!!) mais la vérité, le pape l'a dite dans sa dernière interview: beaucoup de gens parlent du Magistère sans le lire. Par exemple, ils continuent à poser des questions au Pape - typiquement en termes d'interprétation des documents de Vatican II - auxquelles il a déjà répondu plus d'une fois. Voulant exclure que ceux qui posent ces questions en réclamant des réponses que le Pape a déjà données sont de mauvaise foi, reste l'hypothèse qu'ils n'ont pas lu les documents.

- A juste titre, vous soulignez le problème de la réception du Magistère par le clergé et les fidèles. Alors que les médias et certains intellectuels critiquent le pape, quel qu’il soit, le fait est que de nombreux catholiques ne lisent jamais ce que le pape dit ou écrit. Pas même le texte de l'Angélus ou de l'audience du mercredi. En règle générale beaucoup de fidèles et même de nombreux prêtres se contentent de lire ce que rapportent les journaux sur les paroles du Pontife. Qu'avez-vous écrit à ce propos dans votre livre?

Massimo Introvigne: Que le problème met en jeu le mode de fonctionnement normal même de l'Église, et que la solution appartient peut-être désormais aux laïcs. Il y a beaucoup de membres du clergé qui sont trop occupés à faire autre chose.

- Un autre problème est que les prêtres ne citent pas tous le Pape au cours de leurs homélies ou de leurs catéchèses. S'agit-il d'un problème d'ignorance de ce que le Pape dit et écrit, ou d'un malentendu ou ont-ils perdu l'habitude de reprendre le Magistère ordinaire?

Massimo Introvigne: Il y a trois problèmes à mon avis. Il y a une minorité «progressiste» qui refuse sciemment Benoît XVI, considéré comme trop conservateur. Il y a une autre minorité que le pape appelle «anticonciliariste» qui, dans le désir de rejeter le Concile Vatican II en le déclarant non infaillible, a pris l'habitude de considérer comme négligeables les déclarations quotidiennes non infaillibles du pape, oubliant que le bon fidèle suit tout le Magistère et pas seulement celui doté l'infaillibilité. Et puis il y a un marais, peut-être la majorité, qui n'a tout simplement pas lu le Magistère parce que son emploi du temps ne lui en a pas laissé la possibilité.

- Pourtant, ce pape est l'un des auteurs les plus lus dans le monde. Ses livres, si denses et profonds, sont imprimés et vendus dans le monde entier. Benoît XVI jouit d'un grand respect et de crédibilité même parmi les religieux et les croyants d'autres religions, y compris les athées et les païens. Comment expliquez-vous ce phénomène?

Massimo Introvigne: J'insiste: je rencontre de grands "fans" (passionnés) de Benoît XVI, qui sont plus souvent des laïcs que des prêtres. Et c'est vrai: le pape est lu avec enthousiasme par de nombreux non-catholiques et des non-croyants. Il est l'un des plus grands penseurs vivants, avec lequel même les non-croyants ont souvent le devoir, et croyez-moi, aussi le plaisir intellectuel, de se confronter.

- Vous faites valoir que l'un des problèmes est aussi la lecture partielle, et limitée dans le temps des enseignements du pape. Au contraire, dans votre livre, vous dites que chaque texte doit être lu à la lumière des textes précédents de ce Pontife et des autres, et devient à son tour critère pour l'interprétation des textes suivants. Pouvez-vous expliquer votre point de vue à ce sujet?

Massimo Introvigne: Je n'ai pas un point de vue personnel sur cette question et je me limite à transmettre ce qui a été illustré à montré à maintes reprises par le pape lui-même, par exemple dans "Caritas in veritate". Là, à propos de "Populorum Progressio" du Serviteur de Dieu Paul VI, il explique que pour ne pas la réduire à un simple "recueil de données sociologiques", qui désormais n'a plus d'intérêt pour personne, l'encyclique est à lire à la fois à la lumière de tout le Magistère social précédent, qu'elle présuppose, et en l‘interprétant à la lumière du Magistère postérieur, qui la précise et l’explique. Cela signifie tradition vivante, et cela s'applique à tous les documents du Magistère.

- Le pape Benoît XVI a été présenté comme celui qui devait détruire le dialogue œcuménique, car trop rigoureux dans l'annonce. Au lieu de cela, des anglicans aux luthériens, en passant par les orthodoxes, les rapports n'ont jamais été aussi bons. Comment expliquer ce phénomène?

Massimo Introvigne: Lors de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, qui vient de se conclure le Pape a dit deux vérités sur l'œcuménisme. La première est que, en particulier avec les protestants, il vit une sorte de crise qui ne provient pas de raisons théologiques, mais du fait que certaines grandes communautés protestantes ont succombé à l'esprit du monde sur des questions comme le mariage gay ou l'avortement, sur lesquelles on ne pas doit se taire au nom d'une prétendue quiétude œcuménique, mais qu'on doit constamment expliquer avec des arguments de raison et pas seulement de foi. La seconde est que, malgré ces graves difficultés, le choix pour l'œcuménisme du Concile Vatican II reste irréversible, obligatoire, et fait partie du noyau central de la papauté de Benoît XVI , parce que l'Eglise croit que cet effort, même si parfois il semble inutile et impossible, est voulu par Dieu lui-même. Les chrétiens non catholiques comprennent cette dimension œcuménique, héroïque et de souffrance du Pape et l'apprécient, plus que beaucoup de catholiques, même ceux qui concluent leurs écrits par "Viva il Papa!" mais ignorent ce qu'il indique comme une composante essentielle de tout son pontificat.

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