Articles Images La voix du Pape Lecture, DVD Visiteurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Articles

Articles


Le parvis des gentils, à Paris Catastrophe au Japon Jésus de Nazareth L'appel des théologiens allemands Béatification de JP II Assise Crise du monde arabe, et retombées Des nouvelles du site

Erik Peterson, l'anti-Küng

L'illustre dissident était en Espagne, pour recevoir une quelconque distinction honorifique. José-Luis Restan l'oppose à un théologien allemand venu du protestantisme, très admiré par Benoît XVI, et dont le parcours me rappelle celui de Newman. Traduction de Carlota (2/2/2011)

[
Benoît XVI avait prononcé un discours d'hommage à Erik Peterson, le 25 octobre 2010, à l'occasion d'un symposium organisé au Vatican pour le 50e anniversaire de sa mort sous l'égide du cardinal Lehmann.
Ce discours n'a pas été traduit en français, mais sa lecture en vaut la peine, il contient même quelques confidences personnelles: http://www.vatican.va/.. ]

Peterson contre Küng
Article ici: http://www.paginasdigital.es/
José Luis Restán
-------------------------
Hans Küng est une fois de plus revenu en Espagne, ayant reçu le Doctorat Honoris Causa qui lui a été remis par l’UNED (Ndt: Université Nationale d’Éducation à Distance). Une occasion propice pour répéter son discours au goût de naphtaline: invectives contre Rome, lieux communs sur l’isolement du Pape par rapport au peuple, et sa proposition contraire à celle de Saint Paul : "adaptez-vous autant que vous pouvez au monde".

Mais à cette occasion il nous a laissé une perle significative : « Je crois en Dieu mais pas en l’Église ». A comparer avec Jeanne d’Arc, qui sur le point d’être exécutée sur ordre des Théologiens de Paris disait : « De Notre Seigneur et de l’Église, il me semble que c’est un tout ».

Quelle distance entre la pucelle d’Orléans et le sage de Tübingen!

Croire en l’Église, c'est- à-dire recevoir la foi, l’accueillir, l’assimiler et la vérifier dans le contexte de l’Église, a été dès les commencements la croyance des Chrétiens. Entre autres choses, car dans le cas contraire la relation avec Jésus Christ se transforme en une simple illusion, en une position définie par les goûts personnels, les sensibilités ou les intérêts de chacun. Et même quand l’unité en son Corps s’est rompue au cours de l’histoire, croire « en l’Église » a été une aspiration (confessée ou secrète) de tout chrétien sincère.

Pour Küng non, et il est parfaitement dans son droit. Mais qu’il ne traîne pas dans le monde entier avec sa liste bancale de propositions pour réformer l’Église dont il s’est mis en marge volontairement il y a de nombreuses années.

Personnellement la figure intellectuelle de Hans Küng m’a toujours paru surdimensionnée, et si ce n’était pas par son rôle du "Monsieur je sais tout " que lui ont adjugé les médias laïcistes (et qu’il a joué avec coeur et d’une manière très fructueuse), son œuvre modeste ne donnerait pas lieu à trop de controverses. Küng rame toujours dans le sens du courant de ceux qui travaillent le plus pour démolir l’importance historique de l’Église, à qui il a été utile. En réalité son plus grand effort depuis quarante ans n’a pas été son désir avoué de réforme de la discipline ecclésiale et de ses structures, mais de vider de sa substance la foi apostolique, celle que l’Église des apôtres, des martyrs et des Pères de l’Église ont professée d’une manière ininterrompue.

En écoutant les déclarations de Herr Hüng lors de son dernier voyage à Madrid, il m’est venu à l’esprit une autre figure, beaucoup plus prophétique même si elle est d’un succès médiatique moindre. Je fais référence au théologien de Hambourg, Erik Peterson, décédé en 1960. Nous pouvons contempler sa trajectoire comme l’autre face de la médaille.
Né dans le protestantisme allemand, sa fidélité à la tradition historique du christianisme, l’a amené à critiquer avec acuité la théologie libérale dominante dans sa communauté dans les années 20 du siècle passé. L’accumulation des opinions qui s'exprimaient là-bas, à tort et à travers, « empêchaient que s'ouvre un chemin jusqu’aux choses elles-mêmes ». À partir de là, Peterson a cheminé vers la grande maison de l’Église Catholique. Benoît XVI a prononcé un très beau et très personnel éloge de ce théologien le mois d’octobre dernier (ndt: ici). C’est le Pape lui-même qui a expliqué le lien indissoluble entre le Christ et l’Église, comme Peterson le soulignait: “La Sainte Écriture est transformée - et est liée - non en tant que telle, mais dans l’herméneutique de la tradition apostolique, qui, à son tour, se concrétise dans la succession apostolique, et c’est ainsi que l’Église maintient l’Écriture dans une actualité vivante en même temps qu'elle l’interprète ».

Et c’est ainsi, dit Benoît XVI, qu’Erik Peterson, "quitta la sécurité d’une chaire de professeur pour l’incertitude, et resta toute sa vie privé d’une base sûre, et sans une patrie certaine, véritablement en route avec la foi et pour la foi, dans la confiance que dans ce fait d’être en chemin sans foyer, il était à la maison d’une autre manière, et qu’il se rapprochait chaque fois plus de la liturgie céleste, qui était son but".

Ainsi, alors que beaucoup continuent à rechercher renommée, prestige et applaudissement en blessant l’Église, ce théologien évangélique a abandonné ses certitudes, il a affronté les accusations de ses anciens compagnons et des soupçons non négligeables, afin de demeurer humblement dans la demeure de l’Église présidée par Pierre.

Le Pape conclut en rappelant que Peterson a vécu cet "être étranger”" qui d’une manière ou d’une autre est toujours le propre du christianisme et que bien qu’il ait pu dans un certain sens se sentir étranger pour la théologie protestante comme pour la théologie catholique, « nous savons qu’il appartient aux deux, que les deux doivent apprendre de lui tout le drame, le réalisme et l’exigence existentielle et humaine de la théologie ».

Aujourd’hui nous savons aussi quoique Küng ait parcouru un chemin inverse, les communautés protestantes pour lesquelles la foi apostolique est encore norme et guide se reconnaîtraient difficilement en lui.

NDT (Carlota)

Il est d’ailleurs significatif que l’Uned qui n’a aucune spécificité théologique accorde ce titre ! L’on peut raisonnablement penser que cette distinction est surtout l’œuvre du doyen du département de philosophie de cette université d’enseignement à distance, Manuel Fraijó, ex – jésuite sécularisé et disciple du nouveau docteur Honoris Causa. Je doute, comme beaucoup d’autres d’ailleurs que l’ensemble des élèves et des professeurs de l’Uned connaissent l’œuvre de Herr Küng, mais bon l’on ne va pas reculer devant un petit coup de pub supplémentaire surtout en Espagne, belle caisse de résonance également vers l’Amérique nord et sud hispanophone (cf. http://es.wikipedia.org/.. ).
Et l’info a bien sûr était relayée notamment par El País (« le théologien le plus lu du XXème siècle » sic) l’est aussi sur des sites commewebislam qui le présente comme « l’un des théologiens les plus importants de la pensée catholique contemporaine » (re-sic).

Les pâles émules de Luther affichent leurs thèses La fin d'un monde