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Le mythe de la Chine

Est-elle vraiment devenue la deuxième puissance économique mondiale? Article dubitatif dans la Bussola (21/2/2011)

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Sur le même sujet, relire cet article de Messori: La prévision est un art difficile.


Information et photo du Figaro.
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Déjà observé sur un trimestre l'été dernier, le changement dans les rapports de force économique est entériné, Pékin ravissant le titre de deuxième économie mondiale à Tokyo avec un PIB annuel de 5878,6 milliards de dollars en 2010, contre 5474,2 milliards. Le Japon s'était hissé à cette place, devant l'Allemagne de l'Ouest, en 1968. L'écart reste important entre la Chine et la première économie mondiale, les Etats-Unis, dont le PIB a atteint 14.660 milliards de dollars l'an dernier. Mais les économistes estiment que la Chine pourrait dépasser les Etats-Unis d'ici à 2025

Cela évoque furieusement la décennie précédant le chute du mur de Berlin, où certains milieux "bien informés" faisaient savoir que l'économie de la subclaquante URSS avait ratrappé (ou était sur le point de le faire) celle des Etats-Unis.
La situation est sans doute très différente, mais l'exagération est la même.

Article sur La Bussola

Le mythe de la Chine
Robi Ronza
19-02-2011
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La nouvelle, publiée il y a quelques jours, selon laquelle en 2010 la Chine est devenue la deuxième plus grande économie au monde, ayant en valeur absolue (5,8 milliards de dollars) dépassé la valeur relative du Japon (5,474 milliards de dollars), a été l'occasion de l'habituel tam tam sur l'irresistible ascension du géant démographique chinois. Dans le cadre d'une communication de masse qui devient de plus en plus un mélangeur de clichés planétaires, on va comparer un pays d'un milliard 342 millions d'habitants avec un pays qui a une population de seulement 128 millions.

C'est une comparaison insensée. Si, grâce à une division à la portée de n'importe quel écolier, on prenait la peine de diviser les deux valeurs par les populations respectives, on verrait que dans le premier cas, on est et on restera pendant des décennies dans le tiers monde alors que dans le second cas, on est et restera de toutes façons au sommet de l'économie mondiale. Il est vrai aussi que si l'économie chinoise continue de croître au rythme actuel pendant encore dix ans, à la fin de la décennie, elle deviendra la première au monde en valeur absolue dépassant les États-Unis (dont l'économie vaut actuellement trois fois la Chinoise en valeur absolue). Cependant, dans toute l'histoire, on n'a jamais rien enregistré de tel, et d'autre part, même si cela devait miraculeusement se produire, le fait demeure que la population chinoise (en valeur actuelle) est près de quatre fois et demie celle des États-Unis.

Et puis, faire des comparaisons entre la Chine et les pays européens individuels a encore moins de sens, puisque, que ce soit un bien ou un mal d'un point de vue économique, ces pays ne comptent plus individuellement, mais seulement dans le cadre de l'Union européenne. Et celle-ci compte quelques 500 millions d'habitants, dispose de quatre des sept pays du G7, et dans son ensemble a une économie qui est de loin la première au monde.

Si les choses sont ainsi, pourquoi ce lieu commun planétaire qui décrit la Chine comme un géant irrésistible qui en un tournemain s'emparera du monde? Par quels mythes, quelles peurs et, éventuellement, quels intérêts, est alimenté ce lieu commun?
Probablement par une combinaison de divers éléments que nous tentons de percer ici.

En premier lieu, la fascination inavouée et étonnante que les grandes dictatures continuent d'exercer sur de larges secteurs de l'opinion publique dans les pays démocratiques. C'est un phénomène qui pouvait déjà être observé dans les années 30 du siècle dernier, par exemple en Angleterre, à l'égard non seulement du fascisme, mais aussi du nazisme. On ne veut pas de dictateurs chez nous, mais ils ne gênent pas dans les pays avec lesquels on fait des affaires.

Deuxièmement, les medias malades de notre époque, aux prises avec un public en chute régulière, essaient d'en freiner l'exode en suscitant des peurs: peur de la pollution, peur du terrorisme, et dans son petit coin (façon de parler) peur de la Chine . Si on peut convaincre le public que l'homme est submergé par des problèmes et des dangers plus grands que lui, qu'il ne peut pas gérer, alors on est assuré d'un public de lecteurs et téléspectateurs désireux de connaître à chaque instant ce qu'ils peuvent attendre d'encore pire.

Nous ne pouvons certes pas prétendre que le développement est notre exclusivité. Tant mieux, si la Chine, l'Inde, le Brésil se développent avec le reste de leurs continents. Et la même chose s'applique d'autant plus en Afrique. Et il est évident que des petits pas de grands pays ont un grand poids en valeur absolue. Nous ne nous arrêterons pas ici à dire combien est fragile et incertain l'avenir de la Chine par rapport à celui de l'Inde, par exemple. Nous en parlerons plus largement une autre fois. Au-delà de cela, le fait demeure que la coexistence des peuples de la terre ne peut que se fonder sur un équilibre des forces.

Chacun doit faire sa part et occuper son espace physique , culturel et économique. L'Italie, l'Europe, l'Occident doivent faire leur part et occuper leur place. Et s'ils le font et continuent à le faire pacifiquement, mais fermement, il n'y a aucune raison d'avoir peur de quiconque, y compris la Chine.

Un prix attribué par la fondation J. Ratzinger Le curé de Lampedusa