Ils arrivent! Ils arrivent!
et l'Europe ne fait rien! Un article de Riccardo Cascioli, dans la Boussole, qui martèle à nouveau l'appel de Mario Mauro (cf. Maghreb et Moyen-Orient ). (23/2/2011)
Le camp des Saints, le roman de Jean Raspail est décidément visionnaire, et personnellement, je vois de nouveau comme un signe dans le fait qu'il bénéficie d'une nouvelle édition juste en ce moment (1).
Pendant que les italiens sont obnubilés par les frasques sexuelles de Berlusconi, et les français passionnés par les indélicatesses du ministre des affaires étrangères, la "communication" du couple DSK, et le slip (c'est la pure vérité, hélas!) de l'ambassadeur de France à Tunis, il se passe à notre nez et à notre barbe des faits autrement graves, qui pourraient modifier bien davantage notre futur que l'augmentation de trois euros de notre forfait internet.
Article ici: http://www.labussolaquotidiana.it/...
Se préparer à l'urgence-
Riccardo Cascioli
23-02-2011
----------------
Ils arrivent! Ils arrivent!
En Europe, on commence enfin à prendre conscience de l'importance de ce qui se passe sur la rive sud de la Méditerranée, ne serait-ce qu'en raison du risque d'une arrivée imminente de vagues de réfugiés sur la côte italienne.
Il n'est pas automatique que cela arrivera; comme toujours, cela dépendra de nombreux facteurs, mais la situation en Libye et en Afrique du Nord est susceptible d'avoir toutes les potentialités pour engendrer une catastrophe humanitaire. Selon le ministère de l'Intérieur (italien), 200 à 300 mille personnes pourraient arriver, et pas seulement d'Afrique du Nord. Nous ne devons pas oublier que la Libye est la porte de sortie du continent noir pour quiconque veut traverser la Méditerranée en quête d'un avenir meilleur. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), il y a déjà en Libye 8000 réfugiés enregistrés, provenant de l'Afrique noire, auxquels il faut ajouter 3000 avec des demandes d'asile en attente, du Soudan, d'Irak, d'Érythrée, de Somalie, du Tchad et des territoires Palestiniens.
Par ailleurs, les premières réactions indiquent clairement ce que sera le leitmotiv des jours à venir: l'Italie réclame l'implication des autres pays européens, à Bruxelles, on se dit prêts à fournir une aide, mais les réfugiés sont l'affaire de l'Italie; et le HCR appelle à ne pas rejeter ceux qui fuient le conflit en cours à Tripoli, témoignant d'esprit humanitaire.
C'est un ballet déjà vu, qui ne présage rien de bon et qui pourrait aggraver et rendre ingouvernable l'urgence, avec des conséquences graves tant pour les réfugiés que pour la population italienne. Il ne faut en effet pas oublier que face à tout mouvement migratoire, il convient de concilier l'accueil et le secours des migrants, et une politique de gestion des flux qui prenne en compte la situation de la population résidant sur place. Des critères qui s'appliquent dans des situations extraordinaires comme celle en cours. En d'autres termes: le devoir de porter secours et de fournir un abri temporaire aux réfugiés qui arrivent par bateau, ne doit pas se traduire en un droit automatique au séjour sur le sol italien ou européen. Mais c'est la politique qui doit décider comment mettre en œuvre ces critères, et les premiers jours de crise seront décisifs, parce que des signaux erronés ou contradictoires à ce stade, pourraient favoriser des situations qui deviendraient rapidement ingérables.
Pour cela, deux mesures immédiates sont nécessaires: d'abord, la convocation urgente d'un sommet de européen des chefs du gouvernement.
Une évaluation commune de la révolution en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient est indispensable, de même qu'une position unitaire qui donne du poids aux nécessaires interventions politiques et économiques pour aider à atténuer et à surmonter les conséquences des troubles en cours, dont la migration est une conséquence. Malheureusement, plusieurs semaines après les manifestations en Tunisie et en Egypte, l'Union européenne semble encore incapable de toute initiative, et le temps perdu doit être récupéré rapidement.
Ensuite, dans la perspective d'un afflux massif de réfugiés sur la côte italienne, il est important que soit immédiatement activée une "table de travail" technique entre les autorités italiennes, européennes et le Haut Commissariat pour les réfugiés , afin d'établir les mesures nécessaires pour faire face à d'éventuelles urgences. Il ne s'agit pas du flux migratoire normal, mais d'une situation extraordinaire: le HCR ne peut pas se limiter à des appels génériques à l'accueil, ou à des critiques stériles des interventions. Comme dans toutes les autres parties du monde où des situations similaires se sont créés, elle doit au contraire prenndre part à un effort commun pour gérer la situation.
Note
(1) Lire ici l'article du Point, qui a interviewé Jean Raspail.
Difficile d'être plus méchant! Il a droit aux mots qui tuent - "obssession", "extrême-droite", "controversé" (dérapage?) "délire xénophobe" "sulfureux": ceux-ci en disent long sur le formatage idéologique de cette génération de journalistes, et le cynisme de ceux qui les paient!
L'écrivain visionnaire n'en a pas moins dit avec sérénité ce qu'il avait à dire, et sa voix aura été entendue!
(cf. Le Salon Beige)
