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Nucléaire: une hystérie irrationnelle

Le traitement médiatique de la catastophe du Japon est conforme à ce qu'on peut attendre des auteurs. Riccardo Cascioli, pour la Bussola démonte le processus de propagande politique qui a supplanté la compassion pour les victimes (16/3/2011)

Il ne peut échapper à personne que la gauche écolo est depuis 4 jours la seule à s'exprimer. De quoi inspirer une légitime méfiance, sans compter l'écoeurement devant "l'indécente récupération politicienne" (Voir ici: Le Pape prie pour les japonais ).
Riccardo Cascioli met bien en évidence le fait que les risques qu'on nous présente pour nous terroriser sont des risques statistiques.
On peut certes ne pas être d'accord avec sa "préférence nucléaire". Mais ses arguments sont solides.

Nucléaire, une hystérie irrationnelle
Riccardo Cascioli
16-03-2011
http://www.labussolaquotidiana.it/...
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"Cauchemar nucléaire", "catastrophe nucléaire", "Terreur radioactive": la une des journaux, et des journaux télévisés, ces jours-ci, ne fait pas dans la subtilité. Et compte tenu des ravages provoqués par le tremblement de terre, et surtout le tsunami qui a suivi, avec dix mille morts et disparus, des centaines de milliers de personnes déplacées, le manque d'électricité, et la nourriture qui commence à manquer, cela semble honteux et cynique, puisque pour l'instant, en fait de nucléaire, on parle de risques et de dangers potentiels.
Au point qu'on a la nette impression que les problèmes de la centrale de Fukushima Daiichi sont fortement amplifiés non par intérêt pour les Japonais qui en sont victimes, mais pour des raisons idéologiques liées à des choix énergétiques chez nous.

Ce n'est pas par hasard que s'est immédiatement mis en branle la machine de propagande du "jamais plus le nucléaire", d'autant plus qu'en Italie nous attend un référendum sur la question dans quelques mois. Et il y a un très gros risque que se répète l'erreur tragique de 1987, lorsque, quelques mois après la tragédie de Tchernobyl, un référendum combattu sur la vague de l'émotion, condamné l'Italie à se priver de l'énergie nucléaire.

Le sentiment est renforcé par le constat de la façon dont s'est fait ces jours-ci une sélection des nouvelles. Dans le district même de Fukushima, en fait, le tremblement de terre a provoqué le 11 mars l'effondrement d'une digue d'eau et la vague qui a suivi a anéanti un pays entier, emportant des centaines de maisons et provoquant un nombre indéterminé de victimes. Sur cet épisode, seulement quelques rares titres d'agence, et personne n'a demandé un arrêt de la construction de centrales hydroélectriques. Du reste, nous aussi, en Italie, en 1963 nous avons connu la tragédie du Vajont (ndt: voir ici http://benoit-et-moi.fr/Lorenzago/... ), avec plus de 2 000 victimes et personne n'a jamais pensé qu'on arrêterait toutes les centrales hydroélectriques.

On dira que l'énergie nucléaire est potentiellement plus dangereuse que d'autres sources d'énergie. Mais justement, elle l'est "potentiellement". La réalité, même après Tchernobyl, nous dit qu'elle est la plus sûre et il suffit de comparer le nombre des victimes liées à l'utilisation des différentes sources d'énergie - c'est le travail accompli par l'Institut Paul Scherrer ( voir ici http://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_Paul_Scherrer ) - pour s'en rendre compte. Il faut ensuite apporter une précision, sur le cas de Tchernobyl, pour ceux qui ne se souviennent pas de ce qui s'est passé ensuite: l'explosion du réacteur nucléaire a été avant tout une tragédie du communisme, parce qu'à la tête de la centrale, il y avait non pas un ingénieur expert, mais un bureaucrate du parti, qui, ignorant l'avis des techniciens, prit des décisions qui provoquèrent l'accident.Sans compter que la majorité des victimes fut dûe à l'absence d'informations par le régime (le Président était alors Gorbatchev) qui ne mit en oeuvre aucune mesure de sécurité et, qui pendant des jours, cacha même la nouvelle aux pays voisins.

Cela dit, on ne peut certes pas prétendre que rien ne s'est passé à Fukushima, et même, de graves conséquences ne peuvent être exclues. Mais en tout cas, les faits doivent être examinés en tenant compte de tous les facteurs et sans céder à l'hystérie idéologique (ndt: Riccardo Cascioli a déjà consacré plusieurs articles à la catastrophe, sur la Bussola).

Quelques mots, cependant, sur les décisions à prendre dans la politique énergétique de notre pays (ndt: la situation en France est différente, mais les revendications des verts soulèvent les mêmes problèmes). Si l'énergie nucléaire comporte des risques, ce n'est pas que les autres voies en soient réellement exemptes.

Aujourd'hui, nous dépendons surtout des combustibles fossiles, principalement le pétrole et le gaz, et de cette dépendance nous cherchons justement à nous libérer, au moins en partie parce que, quoi qu'il en soit, pour les prochaines années, ces combustibles fossiles continueront à se tailler la part du lion dans tous les pays développés. Nous savons que le pétrole est polluant, mais il n'y a pas que cela: nous savons aussi que tous les combustibles fossiles, tôt ou tard, sont destinés à s'épuiser et donc, en prenant cette direction, les coûts auront tendance à augmenter. En outre, la dépendance au pétrole et au gaz signifie la dépendance envers des pays dont la fiabilité est à haut risque. Pour ceux qui l'auraient oublié notre plus grand fournisseur de pétrole et de gaz est la Libye, et nous ne savons pas ce qui se passera dans les prochains mois. Etre soumis au chantage d'un Kadhafi, qui est en train de reconquérir le pays, n'est pas vraiment un scénario attrayant.

En dehors de ces sources, il y a le nucléaire, et les sources renouvelables. Ces dernières n'ont certainement pas le potentiel pour satisfaire la demande nationale, et surtout, elles sont très coûteuses, comme le montre le dernier rapport de l'Autorité de l'énergie. Bien qu'il soit important de poursuivre les travaux de recherche sur ces sources et d'en améliorer le rendement, l'énergie nucléaire reste une alternative pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Avec toute la prudence nécessaire, bien sûr. Mais arrêter le développement de cette source revient à se condamner à des scénarios bien pires que le risque potentiel d'accident nucléaire.

Luigi Accattoli a lu le "Jésus" de Benoît XVI Eloge de Benoît XVI, dans La Vie