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Écouter la voix chrétienne du monde arabe

Cette voix, presque unanime, souhaite une transition raisonnable, et préférerait le statu-quo à un avenir aventureux, peut-être pire que ce qu'il y avait avant (4/4/2011)

Le blog de Robi Ronza (http://robironza.wordpress.com/) est (un de plus!) très riche et très intéressant.
La crise des pays arabes est en particulier largement traitée
Robi Ronza, "journaliste et écrivain italien, expert d'affaires internationales, de problèmes institutionnels, de cultures et d'identité locales" collabore occasionnellement à la Bussola, et j'avais déjà traduit deux articles: Le mythe de la Chine et Mais enfin, qui est ce Kadhafi?


Écouter la voix chrétiennes du monde arabe
http://www.labussolaquotidiana.it/...
Robi Ronza
02-04-2011
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Dans plusieurs déclarations et interviewes, le vicaire apostolique de Tripoli, Mgr. Martinelli, a dénoncé les conséquences pour la population civile des bombardements de l'Occident sur la Libye, étrangement justifiés par le désir de la protéger, au point que l'OTAN s'est sentie obligée d'ouvrir une enquête sur la question.

Plus tôt en Egypte , bien que la présence des chrétiens coptes parmi les manifestants descendus dans la rue contre Moubarak était évidente, l'Eglise copte en tant que telle ne s'est pas mobilisée. En Syrie, le patriarche greco-catholique, chef de l'une des principales églises chrétiennes dans le pays, accorde des interviews aux médias occidentaux dans lesquelles il affirme sa confiance dans la capacité du président Bachar al-Assad à donner, dans la continuité de son régime, la réponse appropriée aux demandes de réformes venues de milliers de manifestants descendus dans les rues dans toutes les grandes villes de la Syrie.

Cette attitude d'ensemble, assumée par les patriarches et les évêques des Eglises arabes mérite d'être examinée attentivement. On sait que les régimes dictatoriaux nationalistes «laïques», qui sont maintenant en train de disparaître dans le monde arabe, avaient jusqu'ici permis une certaine égalité de traitement entre les musulmans et les non-musulmans (chrétiens, mais aussi druzes, alaouites, etc ..) Cela ne signifiait pas bien sûr que sous ces régimes fleurissaient la liberté et les droits de l'homme. Cela signifiait toutefois que le peu de liberté accordée valait plus ou moins pour tous. Ayant pris la nation comme base de la communauté politique, par cela même, celle-ci incluait également les non-musulmans.

Il en irait autrement si, à la place arrivaient des régimes qui choisiraient comme base de l'état la communauté des croyants musulmans. Dans ce dernier cas, les non-musulmans deviendrait ipso facto des citoyens de la série B. Il est donc compréhensible que les Eglises arabes ne soient pas enclines à applaudir des nouveaux venus uniquement parce qu'ils sont nouveaux. Pour mieux comprendre pourquoi tant de prudence, il convient de se libérer d'un lieu commun qui est peut-être vrai en Occident, mais rarement ailleurs: celui selon lequel les dictatures seraient pour ainsi dire des maladies d'un corps politique naturellement orienté vers la démocratie, et donc que la chute des dictatures tend presque automatiquement à la liberté.

Ce n'est certainement pas le cas avec le monde arabe, où jusque-là, habituellement, à des régimes autoritaires, en ont succédé d'autres pas meilleurs, et parfois même pires que ceux qui les ont précédés. En ce sens, pour en venir au cas de la Libye, en ce qui concerne la culture politique, les insurgés de la Cyrénaïque ne sont certes pas plus "libéraux" que Kadhafi, loin de là. La vraie nouveauté ayant émergé de ce cycle de révoltes contre les gouvernements au pouvoir est plutôt l'apparition sur la scène (en particulier en Egypte, en Tunisie et en Syrie, beaucoup moins en Libye) de masses de jeunes, beaucoup plus acculturés que ceux qui les avaient précédés, qui ne rêvent pas de révolution mais plutôt d'une modernisation raisonnable et exempte de corruption.

Au lieu de précipiter les crises par une intervention militaire, il faudrait plutôt encourager dans le monde arabe le développement de toutes ces conditions qui peuvent faciliter la croissance du rôle de ces masses de jeunes. Par conséquent soutenir des processus de transition non catastrophiques, comme cela semble être le cas, heureusement, en Tunisie et en Egypte; et en Libye s'engager à un cessez-le, puis une ouverture générale des négociations sans conditions préalables. Dans cette perspective, l'attitude des Eglises arabes mérite non seulement d'être respectée, mais même soutenue.

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