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Habemus Papam

Le film de Nanni Morretti a été présenté à Canne hier. Retour sur une vilennie, nouvel épisode de la grenouille plongée dans l'eau froide! Nanni Morretti s'explique (14/5/2011, mise à jour ultérieure)

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La métaphore de la cuisson de la grenouille (Oliver Clerc)
-> Sur ce sujet: Habemus Papa (le film!)

Le film a été présenté sur la Croisette entouré de moins de bruit (au moins en France) que je ne pensais. Le film français "Polisse" (sic!), déjà unanimement salué, un peu hâtivement, comme un chef-d'oeuvre (les images que j'ai vues évoquent davantage une version longue d'un feuilleton français du vendredi soir dont j'ai oublié le nom, mais je peux me tromper), lui a fait de l'ombre.

Le critique cinéma de Paris-Match écrit , entre condescendance amusée, et mépris ouvert:

(..) la perspective de voir le «gauchiste» Nanni Moretti s’attaquer à la figure papale avait de quoi inquiéter le Saint-Siège... Déjà sorti en Italie, le film ne s’est finalement pas attiré les foudres de l’Eglise tant le brûlot attendu manque singulièrement de férocité, comme si le réalisateur s’était attendri devant ce folklore anachronique.
...
Plus moqueur que critique, le cinéaste italien s’amuse ainsi des vieilles traditions de l’Eglise catholique à l’heure des portables et de Twitter et met en scène avec une certaine jubilation les activités d’un club de retraités ecclésiastiques – partie de carte, tournoi de volley-ball inclus. Le meilleur du film n’est cependant pas dans ce décorum détourné mais dans le beau portrait d’un homme écrasé par les responsabilités, qui aurait bien prié Dieu comme certains de ses collègues pour que le choix du conclave ne se porte pas sur lui. Impérial dans le rôle principal, Michel Piccoli donne au Saint-Homme (!!) accablé une vraie dimension humaine (ndlr: parce que le vrai en est dépourvu???).

Dans un autre article, le même critique reprend le serpent de mer de la "foi" qui s'épanouit loin de l'institution:

Les premières critiques – élogieuses – évoquent d’ailleurs un film doux-amer qui critique l’institution mais pas la foi, le décorum plutôt que les hommes.

On ne saurait être plus malveillant - et plus mensonger, car l'Eglise est bien sûr tout sauf anachronique, et les centaines de reporters qui se sont rués à Rome lors du dernier Conclave, et encore tout récemment, pour la béatification de JP II, sont là pour en témoigner!!

Après tout, on s'en fiche.
Mais il suffit de regarder la bande-annonce du film, et de comparer le ridicule vieillard chevrotant affublé d'une barrette rouge semblant tout juste sortie d'un magasin de farces et attrapes, annonçant le traditionnel Habemus papam, avec la vraie annonce du spirituel cardinal Medina , en 2005, s'amusant manifestement de faire durer le suspense avant de prononcer le nom de son ami le cardinal Ratzinger, pour voir, comme le disait récemment Massimo Introvigne à propos du Cimetière de Prague, toute la différence entre la caricature et la réalité. Toujours à charge de l'Eglise, évidemment.
Sans parler de la tête sinistre de Michel Piccoli, à côté des bras ouverts de Benoît XVI à peine élu.

Ne faisons pas d'angélisme: le fim est tout sauf "gentil".
De là à s'attirer des "foudres"... non! Ce serait lui faire trop d'honneur: comme rappelé dans cet article: Ne les mettons pas à l'index... Ils ne demandent que ça!

Nanni Moretti s'explique


L'Unità (le journal fondé par Gramsci, ex-organe du parti communiste italien, désormais aux mains d'un homme d'affaires, Renato Soru, fondateur du fournisseur d'accès à Internet Tiscali, tout ceci permet de situer la feuille!) rend compte de la traditionnelle conférence de presse tenue à Canne par l'équipe du film (http://www.unita.it/culture/... ).

...
Sur certaines réactions catholiques au film, il dit: "Les intégristes, il y en a dans toutes les religions (ndt: c'est vrai que les lefebvristes mettent des bombes dans les mosquées et les synagogues!!), mais il y a eu très peu de réactions dures, elles ne représentent pas la sensibilité du monde catholique. Elles sont isolés. "

A propos de l'ingérence du Vatican dans la politique italienne: "Cela a toujours été, autrefois, c'était peut-être vécu par les partis avec moins d'agitation. Je montre dans le film des fidèles qui, quand le pape Melville dit que nous avons besoin d'un changement, d'un guide qui apporte l'amour et la compréhension pour tout le monde, applaudissent, heureux". (Francesco Colafemmina avait vu juste)

Sur sa relation avec la religion: "Je ne suis pas croyant, depuis que je suis enfant. Dans "La messe est finie" et dans ce film, on ne sent pas le désir d'aller contre l'institution, contre la religion, typique de quelqu'un qui a été instruit profondément dans le catholicisme, puis s'est révolté. Certaines personnes s'attendaient à un film "contre", un film de dénonciation. Nous connaissons tous les scandales liés à la pédophilie, à la finance ... il y a longtemps que l'Église semblait avoir perdu toute crédibilité et autorité. Jerzy Stuhr (ndt: l'acteur polonais qui joue le rôle du porte-parole), pendant le tournage, a fait des va-et-vient entre Rome et Varsovie, et un jour il m'a dit, "même en Pologne, ils mettent en cause Wojtyla, pourquoi ne changeons-nous rien au scenario?" Mais je ne voulais pas me laisser influencer par les événements. Et puis l'ambiance a changé. L'Eglise, avec un peu de retard, s'est sentie obligée de s'excuser, de dénoncer la honte des prêtres pédophiles."

Et à la fin de la conférence de presse, Moretti a "béni" l'acteur français avec le signe de la Croix, en utilisant sa main gauche.

Et il y a des catholiques qui aiment ça!!!

Les chrétiens et le vote Joseph Ratzinger/JP II: un lien très spécial