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En Hollande, l'Eglise s'était ouverte au monde

On voit le résultat! Les mauvais fruits de la mauvaise interprétation de Vatican II. Vaste scandale pédophile ré-exhumé aux Pays-Bas. Tentative d'explication (17/12/2011)



Lors de l'opération de police qui, en juin 2010, conduisait à la profanation de la sépulture du Cardinal Suenens dans la cathédrale de Malines, Francesco Colafemmina écrivait, avec sévérité, mais réalisme: L'Eglise progressiste belge reçoit sa récompense (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-II/ )

Sur le même sujet, le Père Scalese écrivait sur son blog un article auquel il suffirait de changer quelques mots pour l'appliquer à ce qui est en train de se passer en Hollande:
Comment une Eglise meurt.
Voilà à quoi se réduit une Eglise qui avait fait de l'ouverture et de l'aggiornamento sa bannière.
(cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-II/ )

L'information selon laquelle, aux Pays-Bas: des "dizaines de milliers" (???) de mineurs auraient été abusés au sein de l'Eglise catholique (voir ici) entre 1945 et 2010, s'inscrit dans la même perpective, celle d'une Eglise qui a cru s'"ouvrir" sur le monde, mais que le monde n'a pas pour autant cessé de haïr, et sur laquelle il se venge aujourd'hui de sa complicité passée.
Mais l'information n'est pas si nouvelle que cela.

En 2010, Carlota avait traduit un texte de José-Luis Restàn, intitulé "Sa lumière brille au milieu de la boue" (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-I/ ) , à propos des scandales de pédophilie dans l'Eglise. Il écrivait:

Avec une précision d’horloger les cas parfaitement construits explosent, comme des bombes qui poursuivent leurs objectifs. Alors qu’on attend la lettre aux catholiques d’Irlande après les terribles dénonciations du Rapport Ryan, la presse dévoile des histoires déjà vieilles en Hollande, en Allemagne et en Autriche, beaucoup parmi elles jugées et archivées il y a vingt ou trente ans. Du matériau inflammable pour construire une histoire aussi sale que mensongère. Il s’agit d’installer dans l’imaginaire collectif la figure d’une Église qui n’est plus seulement un corps étrange dans la société postmoderniste, mais une espèce de monstre dont la proposition morale et dont la discipline interne débouchent pour ses membres sur l’anormalité et l’abus.

La fumée de Satan

Récemment, l'annonce par le Saint-Père d'une "année de la foi" en 2012, avait été l'occasion de rappeler une démarche analogue de Paul VI, en 1968, le même qui en 1972 dénonçait "les fumées de Satan entrées dans l'Eglise" (cf. Année de la foi et Credo du peuple de Dieu):

En 1968, lors du mille neuf centième anniversaire du martyre de Pierre et Paul, le Pape Montini promulgua une année de la foi. C'étaient des années de turbulence pour l'Eglise, de forts débats post-conciliaires. En Hollande, les évêques avaient béni un nouveau catéchisme (ndt: Nieuwe Katechismus), visant - écrivait la commission cardinalice établie par le Pape Paul VI pour examiner ce catéchisme - "à substituer au sein de l'Eglise une orthodoxie par une autre, une orthodoxie moderne, à l'orthodoxie traditionnelle".
Les inquiétudes, pour le Pape, étaient grandes. Où mènent le Concile, et le débat sur le Concile? Y a-t-il encore la foi, ou est-elle en train de se perdre? Inquiètudes qui ont abouti à une homélie dramatique quatre ans plus tard, en 1972, à nouveau le jour de la fête des saints Pierre et Paul: «J'ai le sentiment que par quelque fissure la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu. Il y a le doute, l'incertitude, les problèmes, l'inquiètude, l'insatisfaction, l'affrontement. On ne fait plus confiance à l'Eglise»

Pour inacceptables que soient les faits abjects rapportés ici (dont il n'est pas exagéré de dire qu'ils sont sans doute très amplifiés!), il faut dire qu'ils ont trouvé en Hollande un terreau particulièrement fertile, et ils sont à replacer dans un double contexte.

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1. Le contexte de laxisme sexuel post-soixante-huit, et ses expressions pro-pédophiles en Hollande.

Recherchant des arguments sur Internet, je suis tombée sur cet article de Wikipedia. On verra que l'Eglise locale n'est même pas citée, et qu'elle n'a rien fait d'autre que suivre le vent (quelle leçon, pour d'autres sujets, aujourd'hui!!):

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Les discours pro-pédophiles sont notamment apparus aux Pays-Bas, à travers l'activité de personnes comme Edward Brongersma, docteur en droit et sénateur et Frits Bernard, psychologue. Ces derniers sont alors membres du Cultuur en Ontspanningscentrum (Centre de culture et de récréation, aujourd'hui COC Nederland), association de défense des droits des homosexuels. Constatant le peu de travaux consacrés au phénomène pédophile et souhaitant combattre la réprobation sociale dont il ferait injustement l'objet, Brongersma et Bernard ont écrit de 1959 à 1964 plusieurs articles présentant la pédophilie sous un jour positif dans la revue du COC Vriendschap (Amitié), mais n'ont pu obtenir la création d'un groupe de travail interne.

L'Association néerlandaise pour la réforme sexuelle (Nederlandse Vereniging voor Seksuele Hervorming, NVSH), tête de proue du mouvement pour les libertés sexuelles, a alors, de l'aveu de Frits Bernard, une attitude très critique envers les pédophiles. À la même époque, Bernard fonde à La Haye l’Enclave Kring (Cercle de l'Enclave). Ce groupe se définit comme un mouvement visant à « briser les préjugés sur les conséquences des contacts et relations sexuels entre mineurs et adultes, fournir des informations et conseils à ce sujet et mettre en place un programme d'assistance direct ». Une maison d'édition du même nom est fondée en 1958, afin de propager les idées du groupe. Cependant, l'audience de l’Enclave Kring reste très faible et ne dépasse guère les cercles d'initiés néerlandais ou allemands, bien qu'ayant développé, selon Bernard, des contacts dans différents pays.
À partir de 1969, en raison de l'évolution sociétale et de la radicalisation de certains discours politiques ou intellectuels, les positions de la NVSH évoluent, et un groupe de travail sur la pédophilie y est formé, avec pour membres Frits Bernard, Edward Brongersma, Ids Haagsma, Wijnand Sengers et Peter van Eeten. Ce groupe publie en 1972 Sex met kinderen (Le sexe avec les enfants), ouvrage qui se présente comme le bilan de dix années de recherches sur les relations sexuelles entre adultes et enfants, dans l'optique pro-pédophile du mouvement. L'ouvrage fait parler de lui aux Pays-Bas, mais hors de ces deux pays, peu de personnes s'intéressent à la « défense de la pédophilie » avant le milieu des années 1970.
Les « militants pédophiles » contestent le caractère nocif des relations sexuelles entre enfants et adultes et souhaitent l'intégration des pédophiles dans la société, le retrait de la pédophilie des listes de troubles mentaux et l'abolition des majorités sexuelles généralement fixées à 14 ou 15 ans.

Au moment de la Révolution sexuelle se développe un activisme pédophile revendicatif
, qui cherche à attirer l'attention des médias pour faire avancer sa cause. Regroupements, pétitions, publications de recherches sont les méthodes les plus utilisées. Certains milieux intellectuels ou militants politiques apportent leur soutien à l'idée que les enfants doivent pouvoir vivre leur sexualité, au moins entre eux et, parfois, dans le cadre de relations inter-générationnelles. Celles-ci restent cependant lourdement pénalisées et l'ensemble de la société comme les avant-gardes féministes les réprouvent en général. Aux Pays-Bas, dans la continuité des pistes lancées dans les années 1950 par Bernard, l'activisme pédophile vise à coïncider avec une réflexion plus globale sur la sexualité, sur la famille et sur l'enfant.
Au début des années 1970, c'est toujours aux Pays-Bas que sont écrits la majorité des articles défendant la pédophilie (la plupart cherchant à définir l'impact à court et long terme de contacts sexuels entre enfants et adultes sur les premiers), à partir de points de vue théoriques comme pratiques, par Bernard, le psychologue Theo Sandfort, l'avocat et homme politique Edward Brongersma ou le psychologue Frans Gieles. Les données utilisées par ces auteurs proviennent de pédophiles en analyse, et d'entretiens avec des adultes et des jeunes ayant eu des relations sexuelles avec des adultes dans leur enfance ou leur adolescence. Bernard affirme en 1988 qu'à cette époque, en tant que psychologue et qu'expert appelé souvent en cour de Justice, il a parlé à et analysé « plus d'une centaine d'adultes pédophiles et environ trois cents enfants et adolescents ayant eu des contacts sexuels avec des adultes ». Au sein de l'Association Néerlandaise pour la Réforme Sexuelle (NVSH), le Studiegroep Pedofilie (Groupe d'études sur la pédophilie) regroupe des spécialistes de l'enfance, des psychiatres, des juristes, et fournit un important travail d'information.

Le 22 juin 1979, la NVSH et d'autres organisations néerlandaises envoient au parlement du pays et au ministre de la justice une lettre et une pétition demandant la légalisation des rapports sexuels consentis entre enfants et adultes. La pétition est signée notamment par l’Association hollandaise pour l'intégration des homosexuels (COC, la principale, ainsi que par des organisations politiques comme le Parti socialiste pacifiste) et diverses personnalités. Les pédopsychiatres de la Société psychiatrique néerlandaise s'opposent à la décriminalisation des rapports sexuels enfants-adultes en arguant que cela risquerait d'affaiblir l'autorité parentale.

L'année suivante, la COC déclare que la cause des pédophiles est liée à celle des homosexuels et que la libération des homosexuels ne sera jamais complète sans la « libération des enfants et des pédophiles ».
En 1981, la « Fondation néerlandaise protestante pour un développement familial responsable » (PSVG) édite et distribue dans les écoles élémentaires néerlandaises des dizaines de milliers de copies d'un livret illustré intitulé Pedophilia, pour informer les enfants sur ce qu'est la pédophilie. Jusqu'au début des années 1980, les défenseurs de la pédophilie se disent satisfaits des progrès de leur discours aux Pays-Bas; Edward Brongersma affirme en 1984 : « Aux Pays-Bas, la pédophilie est discutée objectivement pendant les cours d'instruction des académies de police. Là, tout comme dans les universités, on s'efforce d'en finir avec les préjugés. »

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2. Les ravages de la mauvaise interprétation de Vatican II dans l'Eglise aux Pays-bas (c'est cette mauvaise interprétation que le Saint-Père ne cesse de dénoncer, comme il l'a fait encore dans sa lettre aux catholiques d'Irlande, où il écrivait: Le programme de renouveau proposé par le Concile Vatican II fut parfois mal interprété et en vérité, à la lumière des profonds changements sociaux qui avaient lieu, il était très difficile de comprendre comment les appliquer de la meilleure façon possible.
Lire à ce sujet la lettre n°278 de Paix Liturgique, qui brossait il y a tout juste un an un état des lieux de l'Eglise en Hollande.

Extrait:
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En 1966, à peine refermées les portes du concile Vatican II, la conférence épiscopale hollandaise livre un Nieuwe Katechismus, un « nouveau catéchisme » qui fait un énorme scandale (un numéro de Paris-Match révèle au grand public effaré l’état pré-soixante-huitard de l’Église des Pays-Bas) et déclenche de vives réactions romaines.

Inspirés par les plus progressistes des théologiens, dont le dominicain flamand Edward Schillebeeckx, les évêques néerlandais n'y sont pas allés de main morte : omission de la Virginité de la Vierge et de la Présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, remise en question du péché originel et de l'existence des anges, voici quelques-unes des nouveautés qu'apporte cet ouvrage qui déteindra bien vite sur tous les nouveaux catéchismes de France et de Navarre ...
Aujourd'hui, 45 ans après le coup de tonnerre du catéchisme, l'Église de Hollande semble arrivée au terme de sa longue crise moderniste. Il faut dire que la situation est catastrophique. En décembre 2009, Avvenire, le quotidien de la conférence épiscopale italienne, publiait un article de Marina Corradi intitulé « Que reste-t-il de Noël à Amsterdam ? ». L'auteur y relevait que « seulement 7% des catholiques assistent à la messe dominicale » et que, dès la fin des années 60, le nombre de prêtres ordonnés chutait vertigineusement. Le diocèse de Breda, par exemple, n'a célébré que trois ordinations dans les années 70 alors que dans le même temps des dizaines de prêtres abandonnaient leur ministère.

En se faisant « chef de file d'un progressisme aventureux » , l'épiscopat hollandais a porté l'Église locale au bord de l'abîme.
« Deux générations ont été perdues » commentait fin décembre 2009 le cardinal Simonis, archevêque émérite d'Utrecht, dans un entretien à la presse italienne.

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L'Eurabie a une capitale: Rotterdam

Ce qui suit apporte un éclairage supplémentaire. Voilà où on en est, en Hollande!! Et ce n'est pas avec les "valeurs" que cette société, prêtres compris, a à apporter aux nouveaux arrivants, que cela va s'arranger!
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En mai 2005, Sandro Magister consacrait un billet à l'islamisation de l'Europe, sous le titre L'Eurabie a une capitale: Rotterdam .
Il commençait ainsi:
Ici, des quartiers entiers donnent une impression de Moyen Orient, les femmes circulent voilées, le maire est musulman, les tribunaux et les théâtres appliquent la charia.
Le Père Scalese s'en faisait l'écho (cf. http://benoit-et-moi.fr/2009-II/ ) en ces termes:

Il est très significatif que cela se produise justement dans les pays depuis toujours considérés comme les plus « avancés » en Europe. L'article nous parle de la Hollande : le pays de la liberté absolue, qui a été capable de dépasser toutes les vieilles « inhibitions » (puritaines ou catholiques peu importe) ; le pays du Catéchisme hollandais, où le « renouvellement » conciliaire s'est réalisé de la façon la plus radicale, sans les freins de la bigote Italie et même pas les dérives traditionalistes de l'inquiète France.
Tout laissait entrevoir « Les magnifiques destins et progrès » [ndt: allusion à un poème de Leopardi, "Le Genêt ou la fleur du désert"] d'un pays finalement affranchi de l'obscurantisme.
Et à la place, que retrouvons-nous ?
Une des principales villes hollandaises administrée par un maire musulman, avec des quartiers entiers arabes, où la charia est appliquée et où les femmes se promènent avec le chador (sinon avec la burka).
Que s'est-il passé ?
Il s'est passé ce que les philosophes appellent l' « hétérogenèse des fins », autrement dit la réalisation de fins différentes, sinon opposées à celles que l'on s'était fixées.
Réfléchissez : avec la révolution sexuelle on était arrivé au point d'exposer des femmes nues dans les vitrines ; maintenant le corps des femmes est recouvert de la burka! L'Église catholique avait pensé se rénover avec le Concile et au-delà du Concile ; maintenant les églises sont vides, quelquefois détruites, dans d'autres cas reconverties à des usages profanes, parfois transformées en mosquées. Était-ce là l'objectif de Vatican II ?
Héterogenèse des fins…
Il ne se produit pas toujours ce que nous nous proposons.
(...)

La parole au Saint-Père

Pour conclure ce "dossier", relisons la "lette aux catholiques d'Irlande" et en particulier ce qu'écrivait le Saint-Père en s'adressant aux prêtres criminels (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-I/ ):

Vous avez trahi la confiance placée en vous par de jeunes innocents et par leurs parents. Vous devez répondre de cela devant Dieu tout-puissant, ainsi que devant les tribunaux constitués à cet effet. Vous avez perdu l'estime des personnes en Irlande et jeté la honte et le déshonneur sur vos confrères. Ceux d'entre vous qui sont prêtres ont violé la sainteté du sacrement de l'Ordre sacré, dans lequel le Christ se rend présent en nous et dans nos actions. En même temps que le dommage immense causé aux victimes, un grand dommage a été perpétré contre l'Eglise et la perception publique du sacerdoce et de la vie religieuse


Vaclav Havel n'était pas un indigné Le "non" des lefebvristes?