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Dimanche 22 janvier aura lieu à Paris la huitième marche pour la vie.
La Bussola brosse un tableau détaillé des différentes Marches pour la Vie à travers le vieux continent. (13/1/2012)



Dimanche 22 janvier aura lieu à Paris la huitième marche pour la vie.
Le Salon Beige s'en fait amplement l'écho.
Alors que la grosse presse ne laisse passer aucune occasion de nous informer sur le déroulement des différentes gay-pride, elle snobe sans vergogne ces manifestations, qui rencontrent pourtant un grand succès populaire.
La Bussola dresse un tableau détaillée des différentes Marches pour la Vie à travers le vieux continent.
Il semble que le mouvement soit en train de devenir, lentement mais sûrement, une vague de fond qui fédère toutes les croyances - et même les non-croyances!


L'Europe en marche pour la vie
La Bussola
Thomas Scandroglio
12/01/2012
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Partout en Europe, il y a une floraison continue de marches pour la vie. Ce type d'initiative a pris racine non seulement en Italie, mais dans de nombreux autres Etats transalpins. La dernière dans l'ordre chronologique a eu lieu à Budapest le 28 Décembre dernier: un millier de personnes devant le Palais de la Présidence de la République pour appeler à un moratoire sur l'avortement et pour lancer une pétition qui sera transmise au Parlement européen afin que soit reconnu le droit à la vie de tout être humain depuis sa conception.

En Hollande, en revanche, à La Haye, le 10 Décembre dernier 1.500 personnes ont participé à un Marche organisée par trois associations protestantes. La communauté juive a aussi fait sa part: à 13 heures, on a entendu sonner le chofar, la corne de bélier de la tradition juive, en mémoire de tous les enfants à naître. Bert Dorenbos, ancien directeur de la chaîne de télévision évangélique néerlandaise a affirmé: «Nous ne voulons pas des restrictions de la loi, nous voulons l'abolition totale de l'avortement aux Pays-Bas».
Le 17 Septembre a eu lieu à Berlin la Marsch für das Leben organisée par le Bundesverband Lebensrecht, une fédération de 14 associations parfois assez dissemblables entre elles par leurs horizons culturels et religieux. La marche a également été soutenue par plusieurs politiciens locaux. Dans ce cas aussi, l'intention était d'un côté de mettre la pression sur le Parlement pour modifier la loi qui légalise l'avortement et de l'autre d'attirer l'attention des gens sur la nouvelle et dangereuse dérive culturelle vers l'euthanasie.
L'initiative allemande trouve un écho, par affinité d'intention, dans la marche suisse, appelée Marsch für s'Läbe , caractérisée par la présence de nombreuses affiches sur lesquelles un foetus implore: «S'il vous plaît laissez-moi vivre».

Particulièrement intéressante, ensuite, la cinquième édition du Rally for life à Dublin : six mille personnes qui tenaient des banderoles et des pancartes, lesquelles récitaient le slogan de l'événement: «Conservons l'Irlande libre de l'avortement». En effet, avec Malte, dans la patrie de Joyce, l'avortement est toujours illégal, bien que depuis Février 2011 soit en vente la pilule du lendemain, qui, rappelons-le, peut avoir des effets abortifs. La manifestation, elle aussi annuelle, a été promue par Youth Defence, Precious Life e Life Institute avec d'autres groupes pro-vie. La marche avait une connotation fortement et justement politique; au premier rang, il y avait des pancartes sur lesquelles était demandé au Premier ministre nouvellement élu Enda Kelly de tenir les promesses faites dans le domaine de la bioéthique au cours de la campagne électorale, promesses réclamées au cours de 2011 par 30 associations différentes. Une remarque en marge: chez nous, il serait impensable de trouver des pancartes de ce type parce que nos politiciens se comptromettent sur tout, sauf sur les questions de la vie, laissant ces questions délicates à ce qu'on nomme le «vote de conscience» .

Plus qu'une marche pour la vie, c'est un soulèvement de masse qui s'est déclenché le 28 mars dans 80 - je dis bien 80 - villes espagnoles: 150 mille personnes ont protesté contre la nouvelle loi Zapatero qui élargit encore les mailles de l'avortement provoqué.

Très significatif, ensuite, l'engagement de l'association Pro Vie, à Bucarest. C'est peut-être le cas le plus représentatif d'association pro-vie avec une claire matrice religieuse (ils sont orthodoxes). Leur statut fonde théologiquement la bataille pour la vie et l'association se signale par une quantité et une qualité d'initiatives vraiment louable.

Evidemment, en Italie aussi, les marches pour la vie sont très suivies : rappelons la marche romaine, le 25 mai, celle de Desenzano et celle, très importante, qui se déroulera aussi à Rome le 13 mai, organisée par le Mouvement européen de Défense de la Vie (Mevd) et par Famiglia domani.

En plus des marques nationales, il y a celles qui pourraient être qualifiées «internationales». C'est le cas de celle de Paris, organisée par le collectif En Marche pour la Vie , qui regroupe une quinzaine d'associations. Elle tombe pendant le mois de Janvier et cette année, atteindra sa huitième édition. Les années précédentes, il y avait des délégations des pays suivants: Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, République tchèque, Roumanie, Espagne, Slovaquie. Pour l'Italie il y avait quelques représentants du Mouvement pour la Vie et de l'association, Voglio vivere (je veux vivre).

Et puis, il y a le cas de la March for life qui se tiendra à Bruxelles le 25 Mars et rassemblera les associations pro-vie de toute l'Europe. L'événement est organisé, comme indiqué sur leur site, par «un collectif d'étudiants et jeunes professionnels» qui «revendiquent le droit à la vie à chaque instant» de la vie humaine. Liesbeth Ronsmans, l'un des leaders de la marche, a déclaré: «Il est important de recevoir le soutien d'autres pays, afin d'en apprendre autant que possible les uns des autres et c'est vraiment motivant lorsque différents pays travaillent avec zèle sur ces projets. [...] Comment réagir, comment s'organiser: c'est pourquoi il est si important de créer des réseaux internationaux».

Les marches pour la vie en Europe ont plusieurs plus petit dénominateurs communs.
D'abord, contrairement à celles faites aux Etats-Unis, elles sont moins agressives, c'est à dire qu'elles mettent davantage l'accent sur l'aspect costruens que sur celui destruens. Pour le dire en un mot, on pourrait dire qu'elles sont plus pour la vie que contre l'avortement. L'indignation - sentiment parfaitement justifé dans ce cas - est remplacée par le joyeux espoir et la confiance en la vie. Peut-être sont-elles moins radicales dans le ton et dans les demandes et donc plus conciliantes que celles organisées outre-Atlantique.
En second lieu, même si nous tenons fermement le point précédent, ces marches sont une occasion pour encourager les hommes politiques sensibles à ces questions à s'engager pour le changement des réglementations sur l'avortement. Avec une exception, nous semble-t-il, la réalité italienne, envahie d'une crainte injustifiée de perturber les eaux de la politique sur ce front.
Troisième point, les marches pour la vie du Vieux Continent ont un souffle plus large que celles du Nouveau continent: le thème n'est pas seulement le problème de l'avortement, mais aussi de l'euthanasie, la manipulation de l'embryon, les cellules souches, etc.
Enfin, peut-être l'un des aspects les plus importants de ces initiatives réside-t-il dans le fait que les marches pour la vie constituent un élément fédérateur, non seulement entre les différents groupes, afin qu'ils travaillent ensemble, mais aussi entre les différentes religions et entre croyants et non croyants. Comme nous l'avons vu, les marches sont organisées par des associations appartenant à différentes confessions, mais elles convergent à l'unisson sur la défense de la vie. La même chose peut être dite pour les groupes non ouvertement confessionnels: un cas typique, nous l'avons chez nous. Sur le papier, le mouvement italien pro-vie est une réalité purement laïque (mais en réalité, presque tous ses membres sont catholiques). Ceci avec le double objectif de ne pas confessionaliser la bataille pour la vie et de permettre, même aux non-croyants, de partager les objectifs proposés par le Mouvement. Le fait que l'engagement pour la vie voit se coaguler autour de lui des personnes d'orientations religieuses différentes, ou même athées n'est pas surprenant car toutes les questions de bioéthique sont intrinsèquement transversales, puisqu'elles interrogent l'homme en tant qu'homme.
À cet égard, Benoît XVI, dans son discours à Cologne le 19 août 2005, adressé aux représentants des Eglises protestantes et orthodoxes, s'exprimait ainsi: «Nous devons également reconnaître avec gratitude les résultats de nos différentes prises de position communes sur des sujets importants tels que les questions fondamentales de la défense de la vie et la promotion de la justice et la paix». La vie, comme liant œcuménique.

Et sur le dialogue avec les non-croyants, le 26 Mars dernier, le Pape, s'adressant dans un message vidéo aux jeunes sur le parvis de Notre-Dame de Paris à l'occasion d'une rencontre tenue au sein du projet «La cour des Gentils» affirmait que la route principale de la collaboration entre ceux qui croient et ceux qui sont en recherche, est celle qui passe par le respect de la vie humaine: «La première des attitudes à assumer ou des actions que vous pouvez faire ensemble est de respecter, aider et aimer tout être humain». La vie de l'homme comme terrain d'engagement commun pour le croyant et l'incroyant.