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Robi Ronza

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Robi Ronza, sur la Bussola: "Quand [certains] comportements deviennent des phénomènes de masse, alors, en tant que tels, ils ne peuvent qu'être jugés pour ce qu'ils sont, les signes d'une crise de civilisation (1)" (15/2/2012).

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Les signes d'une crise de la civilisation
Robi Ronza (La Bussola, ma traduction)
11/02/2012
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Le libertinage de masse des jeunes, la cohabitation pré-matrimoniale, comme prétendue voie normale vers le mariage, la propagation de la cohabitation 'more uxorio' (ndt: comme mari et femme) et le refus de procréer ne constituent pas l'émancipation heureuse d'une éthique dépassée. Ils sont plutôt un immense gaspillage de ressources humaines.

Face aux conséquences socialement et politiquement de plus en plus destructrices de cet état de choses, il serait désormais temps de remettre en question cette «philosophie» qui a toujours mortellement blessé toutes les classes sociales et toutes les civilisations qui l'ont faite leur. Ce fut le cas pour l'aristocratie du XVIIIe siècle, et pour la bourgeoisie du XXe siècle. Aujourd'hui, dans la mesure où elle s'affirmerait vraiment comme la «philosophie» normale de l'Europe, de l'Occident, elle conduirait à la fin de notre civilisation euro-américaine elle-même, autrement dit de la façon dont nous vivons, de la primauté du droit et finalement de la liberté.

Dès lors que ce qui est en jeu, c'est en premier lieu la qualité de la vie de l'homme, sa vie ici-bas, dans des époques moins "barbarisées" que la nôtre, il n'était pas nécessaire d'être chrétiens pour critiquer et s'opposer à cette dérive. Aujourd'hui, malheureusement, je dirais qur ce sont presque exclusivement les gens de foi, presque uniquement l'Eglise, ou les chrétiens, qui s'opposent à ce gaspillage. Et en plus, nous ne sommes pas assez nombreux. Il serait important que nous soyon plus nombreux, plus motivés, mais aussi très clairs. Nous vivons dans une société ouverte, où tout le monde peut tout dire, et, en principe, c'est une très bonne chose. Mais alors, il nous faut en user là où est le lieu de confrontation véritable et décisif, qui est celui du débat culturel à tous les niveaux, du plus élitiste au plus populaire. La sphère de la politique, de la loi, de l'administration publique est une conséquence. La résistance passive ne paie pas parce que dans le monde où nous vivons, celui qui domine sans opposition sur la scène de la culture de masse peut faire passer n'importe quoi pour bon et pour vrai.

Pour en venir aux questions humaines dont nous parlions, on ne peut pas tomber sans réagir dans le piège selon lequel la liberté et le bonheur de l'homme seraient dans la banalisation de la sexualité, la dévaluation du mariage et le manque de disponibilité à accueillir la vie; et que ceux qui soutiennent le contraire seraient les hérauts anachroniques d'une malheureuse et inhumaine éthique du "non" contre une présumée et très humaine éthique du "oui". L'attraction sexuelle est une force puissante, et tout nous enseigne, à commencer par les sciences physiques, qu'une force déploie d'autent plus son potentiel qu'elle est appliquée d'une manière concentrée et régulière. En conséquence, le libertinage juvénile, la cohabitation prénuptiale comme voie normale présumée vers le mariage, et la diffusion de la cohabitation "more uxorio", sont moins l'émancipation d'une éthique dépassée qu'un énorme gaspillage de ressources.

Ainsi, le «non» de l'Eglise, des chrétiens, à ces pratiques et à cet état de choses est essentiellement un «oui» à la valorisation d'une grande richesse humaine. Un «oui» qui implique bien sûr un «non» à des usages impropres qui en sont le gaspillage. Ces choses, il faut recommencer à les dire et à les redire, à les expliquer et à les réexpliquer, à les exprimer et à les réexprimer. Les prêtres doivent recommencer à les affirmer et à les expliquer clairement dans leur enseignement et dans leur prédication, comme trop souvent aujourd'hui ils ne le font pas; et les laïcs doivent faire leur part dans la société civile, tant dans la vie quotidienne, que (s'ils en ont l'opportunité et le talent), dans les arts et les lettres (dont font pleinement partie aujourd'hui les médias les plus divers). Avant de nous scandaliser de ce que disent les autres, nous devrions nous scandaliser pour ce que nous ne disons pas.

Parlons du cas si important du mariage naturel, et son indissolubilité.

Si nous n'affirmons pas, ne démontrons pas et ne répétons que l'union hétérosexuelle est selon la nature, tandis que celle homosexuelle est contre nature, alors cette différence évidente en elle-même disparaît.
Si nous n'expliquons pas que la stabilité de l'entente matrimoniale - après un choix libre, attrayant et prudent – est un point de départ et non d'arrivée, alors, dans le contexte actuel, on finit par motiver comme choix un raisonnable, presque un devoir, la cohabitation avant le mariage: un état de vie qui est au mieux une perte de temps et, au pire une voie de garage.

Bien sûr, dans des cas individuels, chacune de ces pratiques peut être justifiée pour des raisons qui ne peuvent pas être définitivement jugées sur la base de critères généraux. Cependant, quand ces comportements deviennent des phénomènes de masse, alors, en tant que tels, ils ne peuvent selon moi qu'être jugés pour ce qu'ils sont, les signes d'une crise de civilisation. Ce n'est pas par hasard qu'on les retrouve dans toutes les civilisations déclinantes: à la fois dans l 'Antiquité tardive européenne au déclin de l'Ancien Régime.

Dans l'univers dans lequel nous vivons, la réalité, la preuve ne suffisent plus, elles ne se défendent plus d'elles-mêmes. Autrefois, il n'était pas nécessaire de prouver que les ânes ne volent pas. Tout le monde le savait. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. On peut regretter, mais il faut en tenir compte.

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Note

(1) Cette crise de civilisation, n'est-ce pas aussi ce que dénonce Christian Vanneste, dans une interviewe au site Liberté politique, qui suscite le déchaînement des habituelles hyènes médiatiques.

Echantillon:
Dans une vidéo diffusée sur Internet, le député UMP pérore en assurant qu'il n'y a "pas eu de déportation homosexuelle en France". GayLib, mouvement de défense des homosexuels associé à la majorité, s'indigne.
....
(résumé sur le site de l'Express.... sans commentaire)

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Sur le propos litigieux, je ne sais pas. Mais Christian Vanneste dit bien autre chose, et c'est certainement cet "autre chose" qui déclenche la fureur de la police de la pensée.
Regarder ici la totalité de l'interviewe de Christian Vanneste par Liberté Politique: http://vimeo.com/36313031