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Rétrospective 2011

Mon amie, observatrice très attentive, revient sur les rumeurs vaticanes, en particulier celles, assassines, autour de la santé du Pape. C'est la voix du bon sens. (17/2/2012)

Audience du 15 février

Image sur le Benedetto XVI Forum



Chère Béatrice,

Benoît XVI n' est pas en voyage mais je viens quand même bavarder avec vous.

Depuis 7 ans bientôt que je suis les directs, je vois changer les visages et silhouettes de ceux qui participent de près ou de loin à l'accompagnement de notre Saint-Père.
Son secrétaire a lui aussi souvent une coiffure peu disciplinée, manque de temps, soucis, fatigue, mais il reste un fort bel homme avec toujours la même distinction et, un sourire moins fréquent il me semble.
Benoît XVI vieillit admirablement bien et les années s'installent pour lui avec une certaine douceur. La sérénité de l'homme intérieurement pacifié permet à la nature de faire inexorablement son œuvre sans changements fracassants. Le pas moins souple, moins vif, est toujours assuré. Lors des audiences générales, des réunions dans les magnifiques salles du Vatican, des Angélus, il suffit de le regarder arriver et gagner sa place pour remettre les choses à leur place. La silhouette s'est un peu tassée et je peste contre les sièges avec accoudoirs qui me paraissent ne pas être à la bonne hauteur pour lui. Je suis ravie qu'un tapis remplace dans la Salle Paul VI la petite estrade sous son fauteuil. Sur le plan intellectuel je suis toujours aussi admirative de cette grande intelligence, de cette tête bien faite, bien pleine, de ce regard vif qui fixe droit son interlocuteur, de sa faculté de laisser du temps au temps pour permettre que les querelles se calment et pouvoir parler ensuite des problèmes plus calmement. Je remarque tout cela parce je le suis avec une profonde affection doublée d'inquiétude lorsque je le trouve préoccupé, fatigué.

On entoure beaucoup le Pape: prélats, religieux, laïcs en visite et il est touchant de voir avec quelle humilité il tend sa main vers qui va l'aider. Quand je pense à toutes les personnes qui se "pourrissent " la vie pour paraître plus jeunes, effacer des rides qui reviendront fatalement, se créer un aspect qui ne leur correspond pas, suivre le rythme des jeunes pendant que ceux-ci, pour certains, traînent un ennui irrépressible, se gavent de drogues, d'alcool et sont soutenus par des praticiens qui, loin de les secouer, ne les comprennent que trop bien...

Certains cardinaux, depuis qu'ils sont à la tête d'un dicastère important ont changé. Le Suisse Romain note que l'ex- Mgr Koch a perdu le sourire depuis sa création en tant que cardinal.
Benoît XVI est un travailleur acharné doté d'un grand esprit de synthèse qui lui permet de dispatcher les tâches tout en ayant toujours présentes à l'esprit l'évolution des problèmes et la situation globale du grand bateau qu'il mène sur le courant agité qui conduit à Dieu. En réunion il écoute beaucoup, pose des questions et soudain le problème qui paraissait insoluble, ardu, s'éclaire lorsqu'il prend la parole: avec sa hauteur d'esprit tout devient plus simple et peut être abordé sous un angle constructif. Il est exigeant, ce qu'il veut est bien précis et certains cardinaux doivent être très sollicités, en disant cela je pense au cardinal Marc Ouellet qui apparaît très souvent dans la liste des audiences séparées accordées par le Pape (selon le VIS)

La rumeur que vous qualifiez de vilaine (cf. Malaise au Vatican ) est pour moi écœurante. Jouer avec l'âge d'une personne est malsain. Annoncer la mort, sans date précise de surcroît, est pour moi du machiavélisme.
Je souhaite à tous ceux qui traquent les moindres détails pour en tirer des conclusions indécentes afin de déstabiliser l'homme et son pontificat, de ne pas trouver de secours le jour où ils en auront besoin. Je me demande la tête qu'ils feraient si un docteur leur assénait qu'ils vont mourir. Pas charitable de ma part, me direz-vous, j'assume; je pense que tout le mal fait finit par se payer un jourou l'autre. Je vous l'ai dit : ce n'est pas par hasard que des détails insignifiants à première vue, des débuts de polémiques affichent une certaine concomitance. La déstabilisation de l'Eglise est de plus en plus à l'ordre du jour et tous les moyens sont bons, même les plus odieux. Certains médias sont nocifs mais à la base de toutes les fuites qui ont eu lieu et se perpétuent je suis persuadée qu'il y a des membres de la Curie. Dans ce "nid de frelons" ainsi qualifié par vous (NDLR: ce n'était pas exactement destiné à la Curie, mais plutôt au milieu des vaticanistes, il faut dire que la frontière est floue...) , il y a ceux qui rêvent d'une autre Eglise, d'un autre pape, par antipathie personnelle, animés par l'espoir de voir se réaliser leurs ambitions secrètes tout en se préservant par un anonymat soigneusement entretenu; quel courage de leur part!!!
Benoît XVI dérange et ceux qui pensaient que ce pape âgé serait un simple nom dans la longue liste des pontifes se trompaient lourdement. Le Préfet de la CDF qui, attaqué de tous côtés tenait tête, n'allait pas devenir un pasteur laissant le temps s'écouler tranquillement aux pendules du Vatican. Mieux que quiconque il connaissait l'état des lieux et il n'est pas du genre à fermer les yeux.

Pourquoi avoir choisi cette période?
Les 85 ans du Saint-Père approchent : l'année dernière c'était 84 ans, l'année prochaine ce sera 86, en quoi cette date présente-t-elle un caractère particulier, sinon dans le fait qu'elle permettra à ceux qui ne le supportent pas de se joindre à des félicitations hypocrites en espérant le voir tourner le dos au Vatican. J'y vois une relation avec un proverbe populaire au sujet du mariage pour lequel 7 années sont une durée charnière : tout passe ou tout casse mais cela peut-il s'appliquer à la papauté?

Il y a des sujets qui fâchent: le consistoire n'est pas à l'image de ce qu' auraient voulu les médias, les catholiques bien pensants si attachés à "leur" Eglise; les nominations importantes, Milan et Venise paraissent relever d'un choix personnel de Benoît XVI et non-conforme aux désirs du Secrétaire d'Etat et d'autres sûrement; le symposium sur les abus sexuels n'a pas fait que des heureux. S'il est reconnu qu'il est utile que le sujet ait été pris à bras le corps - merci Benoît XVI - je pense que certains auraient aimé que cela ne sorte pas du domaine privé.
Suivant les pays, les réactions sont différentes car elles se réfèrent à des conceptions variées de la morale, de l'évaluation des préjudices subis; les conditions de vie dans certains milieux sont propices à ce genre de dérapage dans le domaine civil, on pratique le tourisme sexuel, aucune intimité dans des habitations sordides où tout se mélange; alors pourquoi se choquer pour le domaine religieux?
Je déplore que tout soit chiffré en euros; le total est énorme. J'ai sûrement tort mais ce ne sont pas des chèques qui laveront des souillures que des années ne sont pas parvenues à effacer; je n'y crois pas. Il fallait que l'Eglise montre qu'Elle est consciente de l'étendue des dégâts; c'est fait. Comme pour une intervention chirurgicale, dans ce domaine de la pédophilie , le risque zéro n'existe pas. Toutes les précautions possibles et inimaginables pourront être prises, il y aura toujours la brebis galeuse qui pourra s'infiltrer dans le troupeau, il faut être réaliste. Ce sont des malades, des pervers, les deux à la fois peut-être pour certains, le problème est de les détecter avant qu'ils ne rentrent dans la spirale infernale. Il faut écouter la parole de ceux qui se plaignent, qui accusent mais il faut aussi rester vigilant pour déceler les affabulations, les accusations trompeuses, fruits d'une imagination exaltée, de pressions extérieures, de désirs refoulés. En somme je crains qu' une compensation monétaire ne soit tentante pour certains : plaisir double, à savoir nuire et recevoir un dédommagement.

Benoît XVI continue son chemin, identique à lui-même. Depuis quelques semaines, à la fin des audiences générales, avant d'être salué par les prélats qui attendent pour le rencontrer, il remercie avec chaleur les pèlerins présents , chose qu'il ne faisait pas avant. J'avais remarqué le merci joyeux, heureux, à la fin de la première audience de janvier et cela a continué. L'enthousiasme, la joie, les manifestations d'affection, autant de signes qui perdurent dans la salle Paul VI. Les Angelus continuent à remplir la place Saint-Pierre, avec ou sans colombes et cela doit convenir aux prélats qui étaient si soucieux à l'idée de la voir désertée après la mort de Jean-Paul II. Les cardinaux et autres doutaient, mais les pauvres avec qui il parlait lorsqu'il était cardinal, eux, savaient que cet ecclésiastique était simple, ne rêvait pas de grandeur et de promotion, savait parler aux petits et les aimer.

J'ai commandé en bloc à Amazon : L' esprit de la musique (reçu et commencé), Les derniers secrets du Vatican (à venir la semaine prochaine), Petites conversations avec ma nièce sur la question de Dieu (à venir la semaine prochaine), Francisco und der Papst (DVD, reçu, regardé, je n'ai pas suivi le texte, n'étant pas germanophone, mais j'ai beaucoup aimé les photos - trop peu nombreuses pour moi - de Benoît XVI; une en particulier m'a plu : lorsqu'il remet sa ceinture blanche à l'atterrissage avant de quitter l'avion, un geste tout simple, sans aide.
...

Je vous laisse. Voici mon analyse basée sur ma logique, mon bon sens, on y trouve mon affection pour lui qui ne se dément pas avec les années qui passent. Il n'a peut-être pas que des qualités, il est humain mais je crois que je l'analyse honnêtement.

Jeannine