Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Consistoire

Mexique et Cuba

Rétrospective 2011

José Julián Martí Pérez (1853-1895) est un héros emblématique hispano-cubain. Une copie de son acte de mariage a été envoyée au Président cubain, Raúl Castro. Récit sur le portail www.cubaportal.org, traduit par Carlota (28/3/2012).

Le Saint-Père l'a évoqué en ces termes lors de son discours à l'arrivée à Santiago de Cuba.

"
je suis convaincu que Cuba, en ce moment particulièrement important de son histoire, regarde déjà vers demain, et s’efforce pour cela de rénover et d’élargir ses horizons, ce à quoi coopère cet immense patrimoine de valeurs spirituelles et morales qui ont formé son identité la plus authentique, et qui se trouvent sculptées dans l’œuvre et dans la vie de nombreux et nobles pères de la patrie tels le Bienheureux José Olallo y Valdés, le serviteur de Dieu Félix Varela ou l’éminent José Martí."

Carlota

Pendant la visite du Saint Père, l’on va beaucoup entendre le nom de José Martí (aéroport, place de la célébration de la messe à la Havane).
Un petit retour sur ce personnage emblématique hispano-cubain.

De son nom complet José Julián Martí Pérez, l’intellectuel, philosophe, journaliste, poète et révolutionnaire José Martí a vu le jour à la Havane en 1853, territoire espagnol. Son père était né à Valence (Levant espagnol) et sa mère à Tenerife (îles Canaries). Mais en ce XIXème siècle l’Espagne, sa mère patrie a connu et connaît bien des soubresauts politiques sur fonds de guerre civile et d’attentats depuis, sans parler de la période napoléonienne, la minorité de la Reine Isabelle II d’Espagne et les guerres carlistes, puis la révolution de 1868, l’exil de la reine, la montée sur le trône d’Amédée de Savoie (1871) et son départ deux ans plus tard, la proclamation de la Première République espagnole, la restauration des Bourbons d’Espagne avec Alphonse XII en 1875, sa mort prématurée, la régence de Maria Cristina, sa veuve, pendant la minorité d’Alphonse XIII. Cuba n’est pas en reste avec des mouvements indépendantistes ou nationaux selon le côté où l’on se place, et là aussi la guerre civile entre les hispano-cubains de plus ou moins ancienne implantation dans l’île fidèles à Madrid, et leurs alter ego, souhaitant leur indépendance comme bien d’autres pays hispano-américains des alentours. Les mouvements démarrent dans la partie orientale de l’île, tout comme à Porto Rico tout proche, notamment pendant la guerre de 1868-1874. Martí adolescent mais ayant marqué son intérêt pour les « mutins » va se retrouver en prison. Ces parents intercèdent pour lui et lui obtiennent un « exil » en Espagne où il poursuit des études universitaires de Droit, de Philosophie et de Lettres. Il s’installe ensuite au Guatemala, réside au Mexique. Il va aussi beaucoup voyager aux Etats-Unis, écrivant des articles. Entre temps l’esclavage a été définitivement aboli à Cuba même si le pourcentage dans les années 1880 n’en était plus que de 2% (EU quand éclat la guerre de Sécession : 4%). En 1895 toujours dans sa lutte pour « libérer » son île natale du « joug espagnol » José Martí est l’un des principaux organisateurs de la Guerre dite Nécessaire de 1895, organisée toujours à partir de l’extrémité orientale de Cuba. Mais le 19 mais 1895 alors qu’il chevauche dans la région de Dos Rios, non loin de l’endroit où sont concentrés le gros de troupes « Mambises » (nom des soldats de l’armée de « libération ») il est blessé mortellement dans une embuscade avec les soldats réguliers. Il sera plus tard enterré à Santiago de Cuba. José Martí ne verra pas la première indépendance de Cuba (1898), mais la légende commence.

Cette longue introduction pour revenir à la date du 20 décembre 1877. C’est celle du mariage de José Martí, en la cathédrale de Mexico. C’est tout récemment qu’une copie de l’acte de mariage du grand héros national a été envoyée au Président cubain, Raúl Castro. Décidément le Mexique, Cuba et l’Église catholique ne peuvent être séparés !

Récit de l’évènement sur le portail de Cuba ici: http://www.cubaportal.org/

     



L’Église catholique mexicaine (ndt rigoureusement parlant il faut bien sûr dire l’Église catholique au Mexique!) a localisé et recueilli dans ses archives l’acte de mariage du Cubain – (ndt à l’époque de l’Espagnol!) José Martí, dans la Cathédrale Métropolitaine [de Mexico] et en a envoyé une copie au président cubain, Raúl Castro.

L’ambassadeur de Cuba au Mexique, Manuel Aguilera de la Paz, a reçu des mains du Cardinal Norberto Rivera Carrera deux copies du document, l’une pour être remise au président de Cuba, et une autre pour être conservée par le siège diplomatique de ce pays des Caraïbes à Mexico.

Lors d’une visite qu’a faite le diplomate cubain à la Cathédrale Métropolitaine il y a quelques jours, l’archevêque, primat du Mexique, a fait remarquer que le Cubain José Martí s’était marié dans cette même cathédrale durant le premier de ses périodes d’exil. Dans ce document il était mentionné que le 20 décembre 1877 avait eu lieu le mariage entre le jeune célibataire de 24 ans José Martí Pérez et la jeune fille du même âge, Carmen Zayas Bazán. Apprenant sa localisation le cardinal a donc demandé que soient faites des copies facsimilés et qu’elles soient encadrées avant d’être remises solennellement à l’ambassadeur avant la messe dominicale.

Le document était ainsi renseigné:

Dans la ville de Mexico, en ce jour du 20 décembre 1877, moi, José C. García Martín, Bachelier, étant dans la sacristie de cette paroisse à six heures et demie du matin, j’ai assisté à la célébration du mariage qui par les termes de la présente l’ont fait légitime et véritable, de Monsieur José Martí y Pérez et la demoiselle Carmen Zayas y Bazán, en présence des parrain et marraine du mariage et des témoins qui ont signé la présente
José Martí [Signature] Carmen Zayas Bazan [Signature]Com Comme parrain, comme marraine Francisco Zayas Bazan [Signature] Rosa Zayas de Guzmán [Signature] Comme témoins M. A. Mercado [Signature] Manuel Ocaranza [Signature]

* * *

Note finale de traduction: le couple n’aura qu’un seul fils, José Francisco Martí Zayas-Bazan, dit «Ismaelillo». Il fait ses études aux États-Unis quand il décide à 17 ans, et sans savoir que son père vient de mourir, de lui aussi s’engager dans l’armée de « Libération ». Il sera ultérieurement Secrétaire de la Défense et de la Marine de son pays. Marié en 1916, il mourra sans postérité en 1945.