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Une escroquerie qui vient à point

Carlota a traduit le billet que JL Restàn consacre au rapport de la Commission de l'ONU pour les droits des enfants (8/2/2014)

Voir à ce sujet:
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C'est reparti!
¤ L'ONU en guerre contre l'Eglise
¤ Guerre de l'ONU contre l'Eglise (suite)
¤ L'Eglise bientôt sous tutelle?

     

Un rapport mensonger mais très opportun

de José Luis Restán
http://www.paginasdigital.es
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Trente ans après l’époque la plus dure en ce qui concerne les cas d’abus sexuels commis par des prêtres, après des milliers de procès qui ont en condamné certains et ont en absous d’autres, après la dure purification à laquelle Benoît XVI a voulu soumettre toute l’Église pour ces terribles péchés de quelques uns de ses membres, quand sont plus que connues les nouvelles normes et procédures mises en oeuvre par le Saint Siège et par de nombreux épiscopats, quand en définitive l’Église a été disposée à expier sur la place publique pour un fléau qui affecte toute la culture occidentale post soixante-huit, arrive le Rapport du Comité de l’ONU pour la protection de l’enfance. Et il arrive comme si nous en étions au point zéro, comme si rien ne s’était passé.
Un peu à contretemps, non ? Peut-être pas, peut-être est-il toujours temps quand il s’agit de générer ce que le sociologue Introvigne dénommait « une panique morale » (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-I): la figure de l’Église se profile monstrueuse, et ainsi elle s’en trouvera amortie comme facteur dans son rôle clef du présent.

L’observateur permanent du Saint Siège devant les Nations Unies, à Genèvre, a témoigné sa grande perplexité face aux contenus du rapport qui semble avoir déjà été préparé avant la rencontre du Comité avec la délégation du Saint Siège, qui a donné des réponses précises et détaillées qui n’ont pas été ensuite reprises dans ce document qui n’a pas tenu compte de ce qui, ces dernières années, a été fait de la part du Vatican et des différentes conférences épiscopales.

Mais à part ce jeu sale, que sûrement l’ONU ne se permettrait pas avec d’autres sujets sociaux, le fait est frappant que l’un de ses membres ait été sermonné, auditionné, interrogé et finalement jugé, comme si le problème des abus qui éclabousse terriblement toutes les catégories de personnes (ndt: le terme espagnol correspond à l’ancien terme espagnol pour parler des états, du clergé, de la noblesse, de la bourgeoisie et de l’université) était un problème spécifique de l’Église Catholique. Les chiffres de la honte ecclésiale sont épouvantables et Benoît n’a jamais voulu les cacher, mais il faut les mettre en relation avec l’ensemble terrible du problème. Les Nations Unies ne paraissent pas se préoccuper, par exemple, de ce qu’aux Etats-Unis, les cas imputés aux pasteurs des communautés protestantes sont cinq fois plus nombreux, ou que dans la même période durant laquelle furent condamnés cent prêtres catholiques, il y a eu cinq mille professeurs de gymnastique et entraineurs sportifs qui ont eu une même condamnation. Un fait tout spécialement horrible c’est que c’est le milieu le plus habituel aux abus sexuels sur mineurs est précisément celui de la famille où ont lieu les deux tiers des cas (ndt: une étude fine sur ce que l’on entend pas famille serait aussi très intéressant alors que le gouvernement Hollande veut créé le statut de beau-père !).

Mgr Tomasi a réitéré son désir de répondre avec sérénité aux questions qui subsistent, afin que l’objectif fondamental de la protection des enfants puisse être atteint. « On parle de 40 millions de cas d’abus d’enfants dans le monde. Malheureusement, quelques uns de ces cas, bien qu’en proportion très réduite en comparaison avec tout ce qui se passe dans le monde, touchent des personnes de l’Église. Et l’Église a répondu et a réagi, et continue à le faire ! Nous devons insister sur cette politique de transparence, de non tolérance des abus, parce que même s’il n’y avait qu’un cas d’abus sur un enfant il serait déjà de trop ».

Peut-être (net euphémisme !) que la clef de ce qui est arrive se trouve dans les paragraphes du rapport qui déchainent une honteuse attaque sur l’enseignement de l’Église en matière d’avortement et de relations sexuelles. Un organisme de la méga-structure de l’ONU, qui semble avoir une vie propre, se permet d’attaquer la liberté et l’identité d’un État membre comme le Vatican, plus encore, d’une réalité historique, sociale et morale, comme l’Église Catholique.
Quelqu’un image-t-il que ce Comité l’aurait entrepris contre la conception morale de l’islam ou du bouddhisme ? [ndt pourquoi s’arrêter à ces deux religions, il y aurait-il d’autres religions encore plus intouchables ?]. Comme en prie avec une sainte patience le communiqué officiel du Vatican, « le Saint Siège regrette de voir en quelques points des Observations de Conclusion une tentative d’interférer dans l’enseignement de l’Église Catholique sur la dignité de la personne humaine et dans l’exercice de la liberté religieuse…et réitère son engagement dans la défense et la protection des droits des enfants, dans la ligne des principes promus par la Convention sur les Droits des Enfants et selon les valeurs morales et religieuses qu’offre la doctrine catholique ».

Peut-être les sages membres du Comité sont-ils plus préoccupés de combattre la voix de l’Église que de protéger les enfants. Parce qu’il est difficile d’ignorer de bonne foi que le pansexualisme et la culture anti-famille sont le bouillon de culture d’un fléau qui étend ses tentacules depuis Hollywood jusqu’aux salons chics du progressisme européen, en passant par tant de foyers supposés « normaux ». La tradition de beaucoup de prêtres a été d’abandonner la source vivante de la tradition de l’Église pour se rendre aux chants des sirènes de quelques fausses libérations. Comme l’a dit il y a quelques jours le pape François: « Les scandales ont eu lieu parce que la Parole de Dieu était quelque chose de rare chez ces hommes » qui avaient réduit la foi à l’habitude, à la commodité et au pouvoir. Et ça c’est une leçon que nous ne pouvons oublier.

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Remarque complémentaire de traduction
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1. Il est curieux de voir que de nombreuses villes de France qui affichent à l’entrée de la commune le panneau de l’Unesco (donc émanation de l’ONU) « ville amie des enfants" », ont des municipalités qui ont été les premières à s’engager pour le « mariage pour tous » et en faveur de toutes les nouvelles lois sociétales déjà votées ou en attente de votes ou de décrets et dont les bibliothèques pour enfants regorgent des livres et bandes dessinées faisant la promotion du « gender » sous prétexte d’égalité. Finalement l’ONU agissant désormais de moins en moins caché, cela nous permet enfin d’ouvrir les yeux !
3. Matthieu 18:6
Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer.