Actualités Images Visiteurs La voix du Pape Livres Lu ailleurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


L'Eglise en Belgique à la dérive Official Papal Visit Website Fin de l'année sacerdotale Meurtre de Mgr Padovese Chypre, 4-6 juin Voyage au Portugal La lettre de Jeannine

Le martyre qui dérange

Celui de Mgr Padovese. Une lettre ouverte désabusée à Il Foglio, signée par deux intellectuels catholiques italiens: Mario Palmaro et Alessandro Gnocchi. (22/10/2010)

Il a déjà disparu des titres (si tant est qu'il y ait eu droit).
Il a bien vite été remplacé par les prétendus scandales financiers qui impliqueraient le "Vatican" (en réalité, le cardinal archevêque de Naples) et qui personnellement ne m'intéressent pas.
Voici une lettre ouverte à Giuliano Ferrara, signée par deux intellectuels catholiques italiens: Mario Palmaro et Alessandro Gnocchi, le plus grand spécialiste de Guareschi - l'auteur de Don Camillo

21 juin 2010
Le martyre des évêques et le salut des âmes
http://www.ilfoglio.it/soloqui/5457
Ma traduction
----------------

Cher Directeur,
Il a suffi de peu de jours pour que le silence tombe sur le martyre de Mgr Luigi Padovese, survenu en Turquie au début de Juin. À de rares exceptions près , dans la "maison catholique", on s'est laissé bercer d'une interprétation minimale, déclassifiant le fait au rang d '"acte d'un fou". Mais , à y regarder de plus près , peut-être le silence vaut-il mieux que la pauvre tentative d'appeler le martyre avec un autre nom. Mieux vaut le silence, parce que tous ces discours qui, sur la mort de Mgr Padovese ont délibérément utilisé les mots erronés laissent transparaître la conviction terrifiante désormais devenue majoritaire dans le monde catholique que l'Église n'a plus besoin de martyrs , c'est-à-dire de témoins du Christ. Le dialogue suffit.

D'ailleurs , on ne voit pas comment il pourrait en être autrement, quand on prêche l'équivalence en substance de toutes les religions pour le salut des âmes. Il est vrai que des actes importants de l'enseignement magistériel comme Dominus Jesus , et l'enseignement du pape Benoît XVI, vont dans une direction très différente.
Mais tout aussi claire est la déconnexion entre le magistère et la théologie dominante, l'enseignement dans les séminaires et les facultés de théologie, la prédication dominicale, et, conséquence de tout cela , la pensée commune de la plupart des fidèles, pour qui un minaret est plus ou moins comme un clocher. Tant que le catholicisme ne retrouvera pas son unicité pour le salut éternel de tous les hommes, qui est la loi suprême de l'Eglise, il ne pourra comprendre le martyre d'un évêque ou de n'importe quel croyant. Il finira toujours par lui donner un autre nom: par ignorance , par commodité, par lâcheté, ou pire encore encore, il le considèrera comme inutile. Pourquoi répandre le sang au nom du Christ là où le flot du salut, peut-être pas très limpide, court dans d'autre ruisseaux?

Si ce n'était pas aussi tragique , on pourrait sourire devant cette phase paradoxale de l'histoire où ce ne sont plus les persécuteurs qui craignent les martyrs chrétiens , mais où ce sont les chrétiens eux-mêmes qui les considérent pour le moins embarassants. Et ici, il ne s'agit même pas de se trouver mal à l'aise devant qui sait quelle violence perpétrée contre d'innocents infidèles à convertir. Ici, on ne se trouve pas devant l'oppression des corps pour le salut des âmes . On se trouve devant son exact contraire, devant l'offrande sacrificielle de son corps pour le salut des autres. Mais même sans vouloir troubler le prosélytisme détesté , on se trouve face à un geste jugé inutile, puisqu'il pose le dialogue comme la manifestation suprême de la divinité. Et alors, on lui donne un autre nom.

L'Occident a bien peu à attendre d'un catholicisme incapable - avant même de l'affirmer - de penser son caractère unique par rapport à l'islam et à toute autre religion. Ce n'est certes pas là le catholicisme qui a donné force à la philosophie grecque et la civilisation romaine à travers la grandiose affirmation du Logos . C'est une religion maladive, qui a renoncé à son mandat issu du Logos: celui d'appeler chaque chose par son nom. Mais pour cela, il faut la foi, l'intelligence et le courage, en bonnes proportions. Les exemples abondent. Des sources franciscaines rapportent que Saint François se rendit chez le sultan en pleine croisade et lui montra ce que signifiait être chrétien: "Les chrétiens vous attaquent à juste titre, vous et la terre que vous avez occupée, parce que vous blasphémez le nom du Christ et éloignez de son culte ceux que vous pouvez". Peut-être que ce Saint François là surprendraient ceux qui le connaissaient comme un précurseur du pacifisme dialoguant du XXe siècle . Mais ce splendide homme médiéval était bien autre chose , c'était un fier et combatif ambassadeur du Christ: autrement dit un saint.

Alessandro Gnocchi , Mario Palmaro



Des nouvelles de Benoît XVI L'Eglise et les divorcés