Actualités Images Visiteurs La voix du Pape Livres Lu ailleurs Index Sites reliés Recherche
Page d'accueil Actualités

Actualités


L'Eglise en Belgique à la dérive Official Papal Visit Website Fin de l'année sacerdotale Meurtre de Mgr Padovese Chypre, 4-6 juin Voyage au Portugal La lettre de Jeannine

L'Eglise et les divorcés

Ni communion ni excommunication.
Les explications sans concessions au politiquement correct de Mgr Luigi Negri, l'évêque de Saint-Marin. (25/6/2010)

Texte original ici: http://www.rassegnastampa-totustuus.it/...
-----------------

Ni communion ni excommunication.
----------------

Mgr Luigi Negri (ndt: très apprécié dans ces pages! voir ici) explique que le premier devoir de l'Eglise est de défendre les droits de Dieu , tandis qu'il n'existe aucun "droit aux sacrements". Les divorcés remariés exclus de la vie chrétienne? C'est un mensonge, résultat de la mentalité laïque et terroriste.
(Roberto Beretta)
---------------------
Les journaux le recherchent parce que, en général , ses propos sont plutôt éloignés des manières modérées et cléricales typiques de tant de ses collègues et - donc - "font les titres". En fait, il arrive que les déclarations de Mgr Luigi Negri - théologien et évêque de Saint-Marin Montefeltro - soient nettes, et même rugueuses; mais, elles ont à coup sûr le mérite d'une clarté presque didactique. Et réservent presque toujours quelques surprises, y compris aux habitués .


- Mgr Negri , commençons par l'objection la plus commune, peut-être désinvolte, mais qui a cependant une certaine prise parmi les catholiques: pourquoi tant d'intransigeance de l'Eglise envers les divorcés non remariés, au point qu'on la considère comme plus sévère à leur égard qu'à l'égard d'autres groupes de pécheurs , comme les voleurs ou les gens malhonnêtes?

"Admettant le fait (que je ne partage pas) que la deuxième partie de la question est vraie, à savoir que l'Eglise n'utilise pas la bonne balance entre la gravité des péchés, il ne s'agit pas tant d'intransigeance envers les divorcés non remariés, que d'un devoir envers Dieu. La première défense que l'Eglise doit mettre en pratique est en effet celle des droits de Dieu; la fidélité et l'unité des époux sont enracinées dans la fidélité de Dieu , le mariage est un sacrement du Christ et l'Eglise doit respecter ce qui lui est confié non pas pour le manipuler, mais pour rester aussi fidèle que possible au message d'origine.
Nous devons aussi dire une chose très claire: faire valoir que les divorcés remariés sont exclus de la vie chrétienne est faux, c'est le résultat d'une mentalité laïciste et terroriste; chaque fidèle vit dans l'Église selon sa capacité et il n'est pas dit que la participation à la vie ecclésiale devrait se niveler sur la pratique de l'Eucharistie: il y a toute une graduation de positions, en réponse aux cas où l'on peut se trouver, y compris volontairement. Donc, on ne peut pas seulement raisonner du point de vue des conditions individuelles,dans la mesure où y a aussi l'implication de la liberté personnelle dans le choix de se mettre dans une certaine situation, et chacun doit assumer la responsabilité des décisions qu'il prend. Envers les divorcés qui ne se remarient pas, en effet, l'Eglise se garde bien de pratiquer ce qu'on appelle intransigeance".

- Une autre accusation récurrente: le processus d' annulation du mariage catholique est très coûteux , il est long, il n'obtient une issue positive que si on a des amis haut placés et c'est seulement un "truc" pour accorder le divorce aux habituels privilégiés ... Comment réfutez-vous cela?

"Ces allégations font partie d'un classique "légende noire" qui doit être définitivement démontée. L'Eglise est extrêmement légaliste, elle mène des procès dans lesquels tous les facteurs sont pris en compte, sans aucun préjugé. La question économique ne se pose pas vraiment: en effet , c'est souvent le diocèse qui offre l'assistance juridique et on peut tout faire sans dépenser pratiquement rien. Le problème est assez différent: aux dires mêmes des deux derniers Papes, s'exprimant devant les tribunaux ecclésiastiques, il y a un certain laxisme dans l'octroi de la nullité du mariage.
Je crois en effet qu'il y a un danger que l'Eglise ne cède parfois assez facilement à la pression ou la mentalité de masse. Mais cette objection est exactement dans la direction opposée à celle dont nous sommes partis"

- A propos de l'interdiction de la communion pour les divorcés remariés, vous avez écrit: "Les sacrements ne sont pas un droit acquis. Dans la mentalité de nombreux chrétiens, il se glisse parfois une idée de revendications syndicales". Bien sûr, on peut vivre et être un chrétien sans recevoir l'Eucharistie; pourtant, il est beau d'aspirer à la pleine communion, non?

" Il est vrai que l'Eucharistie est le sommet de la vie chrétienne. Mais si je me suis sciemment et librement mis dans les conditions de ne pas atteindre ce sommet, je ne peux pas prétendre le faire à tout prix ... Personne n'a droit à aucun sacrement, tous sont le fruit de la grâce du Christ. Et la privation de la pratique des sacrements n'est pas comme l'excommunication latae sententiae contre ceux qui pratiquent l'avortement; elle n'exclut pas la possibilité de vivre dans l'Eglise, sans toutefois atteindre le sommet. D'autre part, personne n'a forcé ces frères à divorcer, et encore moins l'Eglise. Et atteindre au point culminant de la liturgie n'est pas un absolu. Il faut savoir comment traduire cette volonté dans la prière et le sacrifice: la communion de désir, comme on disait autrefois".

- Donc, pour les divorcés remariés, il n'y a - disons les choses ainsi - aucun raccourci .

" Ils doivent supprimer la condition d'irrégularité dans laquelle ils se sont mis: la nouvelle situation affective, ce qu'on nomme les nouvelles familles, le mariage civil, ce qui ne permet pas de participer pleinement à la vie de l'Église; mais pas depuis aujourd'hui: depuis toujours! Donc, la vérité est que dans tous les cas , il faut faire un sacrifice. Pour le reste, je répète que dans l'Église il y a une très belle articulation de charismes et de possibilités: qui empêche , par exemple , les divorcés remariés de vivre emalgré tout une intense vie de charité ou de prière ? " .

Le martyre qui dérange Le timonier Benoît et la nouvelle tempête