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La nouvelle Mission de réévangélisation

A propos du nouveau Dicastère voulu par le Saint-Père, un texte du blog Religion en Libertad, traduit par Carlota: il ne faut pas se contenter de prêcher des convertis, il faut surtout "faire des disciples". (3/7/2010)

Voir:
->
L'Occident, terre de mission
-> Interviewe de Mgr Fisichella dans l'Avvenire

Carlota

À propos de la re-évangélisation des pays catholiques apostats, il est parfois fait aux blogueurs catholiques le reproche de ne pas descendre dans la rue, et de dialoguer seulement entre eux sans se tourner vers les autres qui ont besoin de connaître ou redécouvrir le Christ.
Et en ce sens, évidemment je me sens concernée.
Certes le contact humain version évangélistes nord-américains et témoins de Jéhovah pour ne parler que de mouvements d’origine anglo-américaine est spectaculaire et numériquement efficace. Alain Grau, sur France Catholique, livrait il y a quelques temps un témoignage très intéressant .
Néanmoins je crois aussi qu’il est nécessaire d’avoir un socle, par forcément d’une très grande érudition, mais solide pour pouvoir transmettre: une barque qu’elle soit du bois le plus commun ou le plus précieux mais dont la coque est mangée par les tarets, pourra difficilement poursuivre sa route, même barrée par le meilleur des marins. Pour transmettre il faut avoir appris, et pour ceux dont la parole n’est pas toujours facile, l’outil internet, qui n’est bien sûr qu’un outil, peut peut-être apporter quelques aides (encouragements - nous ne sommes pas seuls à penser ainsi ; éveil, le plus dur peut-être, des indifférents ; réflexion des non hostiles ; résistance, un jour source de conversion, auprès des autres…)

Mais après cette digression de principe où je parlais sans doute « pour ma paroisse », voici la traduction de la réaction de José Alberto (Tote) Barrera à la Promotion de la Nouvelle Évangélisation annoncée par Benoît XVI (Original ici: www.religionenlibertad.com/... ).
Tote se définit lui-même ni comme un tradi ni comme un « catholique adulte ». Il est d’une brutalité et d’une exigence très juvéniles dans son analyse…surtout pour une église en France fatiguée (et dont nous faisons partie. Loin de moi l’idée de jeter la pierre). Certes la parole est aisée et l’art est difficile…Il est aussi coordinateur des cours Alpha, en Espagne.

 


Benoît XVI, oui bien sûr lui il sait.
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À peine de retour en République Dominicaine, et avec la fatigue du voyage et de l’installation, je n’ai pas eu le temps de parler d’une nouvelle qui est apparue récemment dans la presse.
La nouvelle est en relation avec la Promotion de la Nouvelle Évangélisation, qui a été annoncée il y a quelques jours par Benoît XVI.
Revenant à l’Église actuelle et à l’immense héritage de Jean-Paul II, parfois, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander ce qu’il est advenu de la Nouvelle Évangélisation à laquelle nous sommes tellement appelés par l’intermédiaire du Magistère (ndt et là l’auteur met en référence un article assez pessimiste qu’il avait écrit il y a quelques temps intitulé : « Pourquoi une nouvelle évangélisation paraît-elle inexistante ? » - Original ici , et où il mettait en conclusion : « …je me demande jusqu’à quel point une nouvelle évangélisation est possible dans l’Eglise comme celle d’aujourd’hui, qui se lamente du manque de jeunes, mais ne renonce pas à maintenir les choses comme elles sont, […] Tant qu’il n’y a pas de remèdes radicaux et conséquents, la Nouvelle Évangélisation, je le crains beaucoup, restera lettre morte »)

C'est pourquoi, qu’un Pape qu’on a voulu caricaturer comme un immobiliste et un rigide - entre bien d’autres gracieusetés - ait la clairvoyance d’instituer à l’intérieur de l’Église un « département » dédié à la Nouvelle Évangélisation, est une nouvelle des plus encourageantes à lire.

Si nous demandions à chaque paroisse et à chaque communauté quel est son « département » d’évangélisation et combien de moyens humains et divins (travail et prière) elles mettent en lui, je crois que la réponse en majorité serait que ce « département » est inexistant.

On prêche, oui, mais à des convaincus, - qui ne sont pas toujours des convertis, et pratiquement que les dimanches, et on travaille beaucoup, dans des activités pastorales, d’assistance et de sacrements…mais cela ne suffit pas. Et je ne le dis pas en affirmant que tout cela n’est pas bien, mais que le problème est que c’est très bien, mais que c’est insuffisant.

Avec une telle activité, une communauté peut sembler être en ébullition permanente mais il est évident que beaucoup de communautés sont en train de mourir de vieillesse…il n’y a pas de zèle évangélisateur, pas de curé en mission pastorale pour ceux qui se sont éloignés. Et ce n’est pas par méchanceté, ni pas négligence, mais pas habitude, parce que nous sommes habitués à une église qui tient tout pour déjà fait et n’a pas besoin de sortir à l’extérieur. [Ndt j’avoue que n’étant pas dans le diocèse de Mgr Rey, - Toulon, Fréjus, l’Eglise en France, tournée vers l’extérieur, me paraît plus être celle des « Tradis », et d’ailleurs l’on voit combien elle est regardée avec méfiance par certains, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’église. Ce qui montre au minimum qu’elle ne laisse pas indifférent, et, pourquoi pas, qu’elle agit].

Je crois que toute paroisse et communauté chrétienne devrait examiner ce qu’elle fait pour communiquer l’Évangile à ceux de l’extérieur, et ne pas se permettre le luxe de se contenter d’alimenter ceux qui sont déjà à l’intérieur. Et celui qui dit paroisse, dit vicariat, diocèse, ordre religieux, mouvement et même jusqu’au Pape lui-même… et c’est pour cela que cette nouvelle ma plaît autant, parce que si pour le Pape c’est sûr, il est à espérer que pour ceux qui sont en dessous, cela soit la même chose.

Évidemment il y a des gens qui se sont déjà penchés sur ces choses, et de fait, il suffit de lire un quelconque plan pastoral diocésain pour voir que cette préoccupation d’évangélisation est plus que concrétisée en théorie.

Mais c’est une chose de connaître la théorie et une autre de la mettre en pratique, et ici les œuvres sont d’amour et non de bonnes raisons.

Un exemple dans ce domaine est celui du diocèse de Solsona [Ndt: centre de la Catalogne, près de Lérida. La Catalogne est pour certains le fer de lance de la « sécularisation hystérique » en Espagne] où j’ai eu le privilège de pas mal m’occuper de ce cours [Ndt: Alpha], qui a créé un département de Pastorale des Éloignés, en étant pionnier en la matière. Il a des gens qui se sont employés sur ce thème, et ils se sont mis en marche en recherchant des initiatives et des méthodes qui les aident à arriver où ils arrivent, et le Seigneur les bénit.

Un prêtre avec qui je travaille disait que l’Église Catholique est très claire, excepté dans cette affaire, le « Allez et faites des disciples de toutes les nations, en baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ; en leur enseignant qu’ils gardent toutes les choses que je leur ai commandées » (Mat 28, 19-20)
Nous sommes très bons en ce qui est du « Allez » - nous sommes dans tous les pays du monde. Nous sommes aussi très bons en baptisant - nous baptisons tout un chacun, et sinon qu’on le dise à Saint François-Xavier, par exemple – [Ndt: phrase qui fait bien sûr référence à l’immense travail d’évangélisation de l’ancien soldat basque devenu jésuite qui baptisa jusqu’en Chine, le Japon et les îles Moluques dans la première partie du XVIème siècle].
Nous sommes aussi très bons pour délivrer les sacrements, et l’enseignement de l’Église sur les commandements est excellent.
Mais pour ce prêtre le problème est que notre point faible survient à l’heure de « faire des disciples » et la Nouvelle Évangélisation doit précisément voir avec le faire des disciples de Jésus, non pas avec le remplir des églises, ni même avec comment les maintenir.

C’est pourquoi Benoît XVI, une fois de plus avec succès, démontre qu’être un intellectuel profond n’est pas en opposition avec le fait d’avoir les pieds sur terre et de se rendre compte que la Nouvelle Évangélisation a besoin de s’appliquer dans la pratique et que pour cela il faut y consacrer des moyens et des personnes.

Un pari de grande portée