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Il y a deux ans, l'Aquila

Radio Vaticana consacre un article pour rappeler le drame, et les mots d'alors du Saint-Père. Interviewe de l'évêque, Mgr Molinari (6/4/2011)

Il y a exactement deux ans, un terrible tremblement de terre ravageait la petite ville de l'Aquila, et ses environs, dans les Abruzzes. Le jour-même, le Saint-Père exprimait sa douleur dans un télégramme adressé à l'évêque, Mgr Molinari (http://benoit-et-moi.fr/2009-I/... ).

Depuis, l'Aquila est bien oublié (la France a snobé le drame dès le début!), on ne l'évoque épisodiquement que pour rappeler la prétendue "nullité" de Silvio Berlusconi, qui n'aurait pas tenu ses promesses!
Radio Vaticana consacre un article au drame survenu, rappelant la visite effectuée par Benoît XVI le 28 avril 2009, et ses propos, qui résonnent avec une grande actualité, après la catastrophe du Japon.

Suit une interviewe de Mgr Molinari. Celui-ci avoue sa désillusion devant la situation encore précaire, qu'il explique par "tellement de désaccords, d'oppositions, de retards, tellement de bureaucratie absurde, et surtout tellement de divisions politiques ... J'ai même écrit [ndt: dans sa lettre pastorale] "haine politique", parce que malheureusement, parfois, on touche de la main le fait que c'est de cela qu'il s'agit".

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Radio Vaticana (ma traduction)

Il y a deux ans, le tremblement de terre dans les Abruzzes.
Résonne l'exhortation du Pape de ne pas oublier les gens.
Entretien avec Mgr Giuseppe Molinari, évêque de l'Aquila
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L'Acquila, 28/4/2009 (Gloria)


Deux ans se sont écoulés depuis le terrible tremblement de terre qui, dans la nuit du 5 et 6 avril 2009, a touché les Abruzzes, tuant plus de 300 personnes et dévastant de la vieille ville de L'Aquila. Trois semaines après le séisme, le 28 avril, Benoît XVI s'est rendu dans les régions sinistrées et en particulier à Onna, un des lieux les plus touchés. Deux ans plus tard, résonnent encore les paroles du Pape, ses encouragements aux victimes du tremblement de terre, son exhortation aux institutions à ne pas laisser seuls les Abruzzes.

Alessandro Gisotti (version audio en italien: http://212.77.9.15/audiomp3/00255547.MP3 ):

"Vous ne resterez pas seuls": les mots prononcés par Benoît XVI il y a deux ans à Onna résonnent aujourd'hui avec force, alors que la population Abruzzese poursuit non sans difficulté le travail de reconstruction. Au milieu des victimes du tremblement de terre, le Pape avait prononcé des paroles d'encouragement et d'engagement, d'abord pour l'Eglise:

"L'Église tout entière est ici avec moi, à côté de vos souffrances, partageant votre douleur pour la perte de vos proches, de vos amis, désireuse de vous aider à reconstruire les maisons, églises, entreprises qui se sont écroulées ou ont été gravement endommagées par le séisme. J'ai admiré et j'admire le courage, la dignité et la foi avec lesquels vous avez également abordé cette épreuve, montrant une grande détermination à ne pas céder à l'adversité".

La visite en terre des Abruzzes a eu lieu quelques jours après Pâques. Le Pape a ensuite réconforté les habitant de l'Aquila éplorés, en rappelant que le Seigneur est ressuscité et ne les abandonnera pas:

"Il ne laissera pas sans réponse vos questions quant à l'avenir, il n'est pas sourd au cri inquiet de tant de familles qui ont tout perdu: maison, économies, emplois et parfois la vie. Bien sûr, sa réponse concrète passe à travers notre solidarité, qui ne peut se limiter à l'urgence initiale, mais doit devenir un projet stable et concret dans le temps".

Dans cette visite brève mais poignante, le pape a également rencontré les très nombreux bénévoles qui dès les premières heures après le séisme, ont répondu à l'urgence sans relâche. Benoît XVI a souligné la valeur extraordinaire de la solidarité, qui, a-t-il dit, "est comme un feu caché sous la cendre".

"La solidarité est un sentiment hautement civique et chrétien et mesure la maturité d'une société. Elle se manifeste dans la pratique du sauvetage, mais ce n'est pas seulement une machine efficace d'organisation: il y a une âme, il y a une passion, qui découle de la grande histoire civile et chrétienne de notre peuple, à la fois dans les formes institutionnelles, et dans le secteur du volontariat. Et à cela aussi, aujourd'hui, je rends hommage. "

Sur la reconstruction après le tremblement de terre et l'engagement de l'Eglise à faire revivre les Abruzzes, Alessandro Gisotti a interrogé l'archevêque de L'Aquila, Mgr. Giuseppe Molinari (version audio en italien: http://212.77.9.15/audiomp3/00255563.MP3 )

R. - Nous avons essayé avec simplicité, avec humilité, de reconstruire nos communautés, parce que celles du centre historique ont perdu leurs églises, ont perdu leurs habitants ... Nous avons essayé de remettre sur pieds, de faire revivre de la meilleure façon possible ces communautés. Bien sûr, nous avons toujours le problème que surtout ici, à L'Aquila, nous n'avons plus de lieux de culte, de rencontre ... La dernière lettre pastorale, je l'ai écrite sur l'espérance, afin d'inviter tout le monde - du moins les chrétiens - à ne pas perdre l'espoir, à être porteurs d'espoir pour les autres, parce que le danger d'une tentation est forte contre toute espérance, le danger de découragement, d'abandonner, de s'arrêter là, existe, malheureusement!

Q. - C'est en effet le mot-clé: l'espoir. Aussi pour enlever les "débris du cœur", écrivez-vous ...

R. - Oui, pour moi, c'est une question-clé. Tellement de désaccords, d'oppositions, de retards, tellement de bureaucratie absurde, et surtout tellement de divisions politiques ... J'ai même écrit "haine politique", parce que malheureusement, parfois, on touche de la main le fait qu'il s'agit de cela: et voilà, toutes ces choses - comment dit Jésus - viennent du cœur, du cœur de l'homme et c'est là que doit porter l'effort décisif, radical, fondamental.
Il faudrait commencer par les chrétiens, pour créer ce rapport nouveau, ce climat plein de confiance, de dialogue, cette atmosphère constructive, cette recherche ensemble pour découvrir et affronter les problèmes. Personne ne peut nier que la situation est complexe, personne ne s'attend à des gestes miraculeux, même de la part des administrateurs, des politiques, les autorités ... Nous savons que les problèmes sont nombreux, sont grands, sont complexes; mais voilà, au moins donner un signal que cette reconstruction a commencé! J'ai toujours dit que la période de l'urgence a été assez bien gérée, alors que cette autre phase de la reconstruction est lente à partir, à reprendre: il faudrait recommencer! Nous espérons que cela va commencer, parce que ces gens ont besoin de signes concrets d'espérance!

Q. - Le séisme s'est produit quelques jours après Pâques. En ce moment aussi, nous sommes à quelques jours de Pâques: quel est votre souhait pour votre peuple, pour L'Aquila, pour les Abruzzes?

R. - Le chrétien, grâce au mystère pascal, réussit à donner un sens, même à la plus grande souffrance, même à la plus grande douleur, même à ces faits qui, humainement parlant, semblent incompréhensibles. C'est précisément la Pâque de Jésus, avec le mystère de la mort et la Résurrection, qui nous donne la clé pour commencer à comprendre et accepter ces immenses souffrances, à trouver en elles un sens les reliant au mystère pascal de Jésus. Donc, le voeu que je formule, pour moi et tous les chrétiens est de trouver, justement dans la foi du Christ crucifié et ressuscité, l'espérance dont nous avons besoin, et qui devient la force de continuer, non seulement pour nous: si nous, chrétiens, nous avons cette force dans coeur, nous sommes capables de transmettre aux autres une espérance qui se transforme en action concrète pour notre ville, pour notre renaissance.

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