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Pour l'illustrer à un couple de jeunes fiancés effrayés par le «pour toujours», le saint-Père a recours à la parabole des noces de Cana, et du second vin. Milan, veillée des témoignages (3/6/2012)


>> Texte en italien ici: Raffaella

     



La deuxième question posée au saint-Père lors de la soirée de témoignage est celle d'un couple de fiancés (depuis 4 ans) de Madagascar; ils se sont connus à Florence, où tous deux faisaient leurs études, et ils ont l'intention de rentrer dans leur pays, et de «donner un coup de main à notre peuple, par le biais de notre profession» .
La jeune fille dit : les modèles familiaux qui dominent en Occident ne nous convainquent pas, mais nous sommes conscients que de nombreux traditionalismes de notre Afrique sont un peu dépassés. Nous nous sentons faits pour l'autre, c'est pourquoi nous voulons nous marier et construire un avenir ensemble. Nous voulons aussi que tous les aspects de nos vies soient orientés par les valeurs de l'Evangile.
Mais parlant du mariage, Sainteté, il y a un mot qui plus que tout autre nous attire et en même temps nous effraie: le «pour toujours» ...

SAINT-PÈRE:
Chers amis, je vous remercie pour ce témoignage. Ma prière vous accompagne dans ce processus de fiançailles et j'espère que vous pourrez créer, avec les valeurs de l'Evangile, une famille «pour toujours».
Vous (ndt: il s'adresse à la jeune fille) avez parlé de plusieurs types de mariage: nous connaissons le «mariage coutumier» (ndt: en français dans le texte) de l'Afrique et le mariage occidental. En Europe aussi, pour dire la vérité, jusqu'au dix-neuvième siècle, il y avait un autre modèle dominant du mariage (1): souvent le mariage était en fait un contrat entre clans, où l'on essayait de conserver le clan, d'ouvrir le futur, de défendre la propriété, et ainsi de suite. On cherchait l'un pour l'autre de la part du clan, en espérant qu'ils seraient appropriés l'un à l'autre. C'était aussi en partie comme cela dans nos pays. Je me souviens que dans un petit village, où je suis allé à l'école, c'était encore largement le cas. Mais alors, depuis le dix-neuvième siècle, a suivi l'émancipation de l'individu, la liberté de la personne, et le mariage n'est plus fondé sur la volonté des autres, mais sur son propre choix; d'abord on tombe amoureux, puis viennent les fiançailles et ensuite le mariage. A ce moment, nous étions tous convaincus que c'était le seul modèle juste et que l'amour en lui-même garantirait le «pour toujours», parce que l'amour est absolu, il veut tout et donc la totalité du temps: il est «pour toujours».
Malheureusement, la réalité n'était pas ainsi: on voit que tomber amoureux est beau, mais peut-être pas perpétuel, tout comme l'est le sentiment; il ne reste pas éternellement. Donc, on voit que le passage du «tomber amoureux» aux fiançailles puis au mariage exige plusieurs décisions, expériences intérieures.
Comme je l'ai dit, ce sentiment d'amour est beau, mais il doit être purifié, il doit suivre un processus de discernement, c'est-à-dire que doivent également entrer la raison et la volonté; doivent s'unir raison, sentiment et volonté. Dans le rite du mariage, l'Église ne dit pas: «Es-tu amoureux?», mais «Tu veux», «Tu es décidé». Autrement dit: tomber amoureux doit devenir véritable amour impliquant la volonté et la raison dans un chemin, qui est celui des fiançailles, de purification, de plus grande profondeur, de sorte que vraiment l'homme tout entier, avec toutes ses capacités, avec le discernement de la raison, la force de la volonté, dise: «Oui, c'est ma vie» (ndt: la conception du célibat sacerdotal obéit, pour le Saint-Père,, exactement à la même logique).
Je pense souvent aux noces de Cana.
Le premier vin est très beau: c'est quand on tombe amoureux. Mais il ne dure pas jusqu'à la fin: doit venir le second vin, c'est-à-dire qu'il doit fermenter, grandir et mûrir. Un amour définitif qui devient vraiment «second vin» est plus beau, meilleur que le premier vin. Et celui-là, nous devons le chercher. Et là, il est aussi important que le «je» ne soit pas isolé, le «je» et le «tu», mais que soient également impliqués la communauté de la paroisse, l'Église, les amis. Tout cela, la juste personnalisation, la communion de vie avec les autres, avec les familles qui se soutiennent mutuellement, est très important et seulement ainsi, dans cette implication de la communauté, des amis, de l'Église, de la foi, de Dieu lui-même, se développe un vin qui dure indéfiniment.
Meilleurs voeux à vous!

(1) Vittorio Messori s'est justement exprimé sur ce sujet.
Voir ici: http://vaticaninsider.lastampa.it/
Traduction à venir (?)