Un étang, un poisson rouge et un chat

Autour du conte écrit et surtout illustré par Natalia Tzarkova (11/12/2012)

>>> Cf. Le mystère d'un petit étang et les jardins de Castelgandolfo inspirent une fable

     

Il y a une chose (parmi mille!) que je trouve extraordinairement belle chez notre Pape, grand intellectuel, universitaire de premier plan, c'est qu'il ait gardé par certains côtés, une âme d'enfant. Il suffit de le regarder chaque année, le dernier dimanche de janvier, lors du traditionnel lâcher de colombes avec les enfants de l'Action catholique (cf. benoit-et-moi.fr/2011-I). Ou bien devant la crèche de la Place Saint-Pierre.
Et ce n'est pas pour rien qu'apès le Conclave, son ami, le cardinal Meisner, le décrivait comme "intelligent comme dix professeurs et pieux comme un premier communiant" (cf. benoit-et-moi.fr/2007).

Ce côté "enfantin" (avec tout le respect dû, évidemment, au Successeur de Pierre et au grand penseur), que je vois comme un reflet de la pureté de son âme, joint à son amour connu pour les animaux (dernier exemple: la caresse au petit lionceau, alors qu'il recevait récemment le monde du cirque) a jusqu'à présent surtout inspiré des femmes.
Jeanne Perego (pour le texte) et Donata Molin Casagrande (pour les dessins) nous ont déjà régalés de deux petits bijoux, mettant respectivement en scène, à ses côtés, un chat (Joseph et Chico) et un moineau (Max et Benedetto). Des contes pour enfants, certes, mais qui disent beaucoup sur l'homme, et que les adultes peuvent aussi savourer.
Aujourd'hui, c'est le tour d'un poisson rouge, Bianco. Il a inspiré la peintre russe, Natalia Tzarkova (cf. benoit-et-moi.fr/2007), auteur d'un de ses plus beaux portraits "officiels".
La préface est de don Georg, et je l'ai traduite ici: Le mystère d'un petit étang.

Quant à l'histoire de Bianco, on peut la commander sur ce site: www.vaticanum.com (ce n'est pas une pub!!)

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Un étang, un poisson rouge et un chat.

Une histoire écrite par Natalia Tzarkova. Avec une préface d'exception
Andrea Gagliarducci
Korazym.org
10 Décembre 2012
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Où est-elle passée, cette figure vêtue de blanc qui vient de temps en temps nourrir les poissons dans un étang?
C'est ce que se demande Bianco (Blanc), un petit poisson d'un an («un âge difficile pour nous les poissons») qui l'attend jour après jour. Mais la figure ne vient que pendant une période de l'année. Puis elle part, et elle revient l'année suivante.
La figure vêtue de blanc n'est autre que le pape Benoît XVI. L'étang est celui du jardin de la Madonnina (la petite Sainte Vierge), situé dans les Jardins des Villas pontificales de Castel Gandolfo. Et c'est la peintre russe Natalia Tzarkova qui raconte l'histoire de ce petit poisson qui attend le pape, dans le livre «Le mystère d'un petit étang». Un livre dans lequel Tzarkova met ses dessins à l'aquarelle et des couleurs vives - elle est considéré comme l'un des plus grands héritiers de l'école russe des beaux-arts - au service d'une histoire, un conte entièrement dédié aux enfants.

D'autre part - écrit Georg Gaenswein dans la préface signée par lui - le Jardin de la Vierge Marie est l'un des lieux privilégiés pour la prière de Benoît XVI. «Chaque fois - raconte le secrétaire du Pape - quand le Pape termine sa prière par un chant marial devant la Vierge, les poissons se rassemblent au bord de l'étang et attendent un geste généreux du Saint-Père». Et le Pape prend dans une corbeille «qu'une main invisible a préparée» des morceaux de pain avec lesquels il nourrit les poissons (deux poissons rouges et deux grandes carpes). «Quelle joie et quelle vivacité quand arrive dans l'eau le don apprécié!».

C'est cette joie que raconte (et dessine) Natalia Tzarkova. Le point de vue est celui de Bianco, un poisson rouge nommé ainsi en l'honneur du Saint-Père. Qui un matin, se réveille tôt et saisit dans l'eau le reflet de la statue de la Vierge Marie, que l'on appelle, lui dit son papa «Notre Dame de la Grâce». Et puis il devient tout ému à l'arrivée du Pape, qui d'abord égrène son chapelet, puis jette les morceaux de pain (un aliment que «seuls les hommes savent faire», lui dit son papa).
Et commence l'attente, tous les jours, l'émotion de voir à chaque fois de nouveau approcher cette figure. Mais de temps en temps, le Pape change le trajet de sa promenade, parfois, il part, et il revient. Et puis, à un certain moment, il part plus longtemps que d'habitude. Il est retourné à Rome.
Evidemment, Bianco ne le sait pas, son monde est l'étang. Il ne dort pas, il se consumme dans l'attente du retour de la figure vêtue de blanc. Et voilà qu'arrive un chat, l'animal que Benoît XVI aime plus que tout. Celui-ci n'essaie pas de manger les poissons, il ne met pas ses pattes dans l'eau pour les attaquer. Il boit un peu d'eau de l'étang, et fait à Bianco une grande révélation.

Il s'agit d'un livre à lire, mais aussi et surtout à regarder. Et peut-être à lire à haute voix aux enfants. Pour leur raconter la vie simple du Pape, loin de la clameur et des projecteurs. Une vie de prière et - pourquoi pas - d'un peu de temps passé devant un petit étang à nourrir les poissons rouges.