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Une histoire de jumeaux

Craquante anecdote trouvée sur Religion en Libertad, et traduite par Carlota (27/6/2013)

     

Une très belle histoire….de jumeaux
http://www.religionenlibertad.com
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Dans l’Église il y a des cas de frères jumeaux qui ont été ordonnés prêtres ensemble, et aussi des cas d’enfants qui allaient être avortés mais qui sont nés et qui sont arrivés à être des prêtres ou des évêques qui ont aidé beaucoup de personnes.

Les jeunes Felipe et Paulo, aujourd’hui âgés de 28 ans, cumulent les deux choses: êtres des jumeaux prêtres qui ont survécu à la culture de l’avortement

Quand au Chili l’avortement était légal
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En effet, au Chili, leur pays, l’avortement dit « thérapeutique » a été légal pendant 58 ans, jusqu’à ce qu’en 1989 tout avortement soit interdit. Cela n’a pas rendu pire la santé des femmes : au contraire, la santé maternelle du Chili est la meilleure du continent américain, juste après celle du Canada. Et comme dans les pays voisins, il n’y a pratiquement pas d’avortement légal, les chiffres ne cachent quasiment pas de Chiliennes qui iraient à l’étranger pour avorter.

« Ils ont dit à maman d’avorter car le bébé venait mal, avec trois jambes et quatre bras…mais elle n’a pas voulu, elle a choisi la vie bien qu’en ce temps-là, elle aurait pu (ne pas le faire), puisqu’elle était supposée être dans une situation de risque » dit Paulo.

Le fait est que la maman a été récompensée de son pari pro-vie, ce n’est pas un enfant sain, mais deux, identiques, qui sont nés avec 17 mn de différence.

Cela ne signifie pas que tout soit merveilleux dans la vie, qu’il n’y a jamais de lutte. Quand ils eurent 14 ans, la famille s’est brisée. Mais cela a rapproché les garçons de Dieu et d’une vie de service dans l’Église. « Mes parents se séparèrent et cela nous a beaucoup marqués tous les deux. Comme notre village était petit, la seule chose qu’il y avait c’était l’église, et nous y sommes arrivés à cause des choses de la vie », racontent-ils.

À 18 ans, ils ont décidé d’entrer au Séminaire, bien que cela ait été quelque chose qu’ils avaient décidé chacun de leur côté, sans se consulter entre eux. « Ce fut quelque chose d’étrange, parce que je n’ai pas voulu en parler pour ne pas influence mon frère. Mais quand est arrivé le moment d’avoir à décider ce que nous allions faire de nos vies, nous avons tous les deux décider d’entrer au séminaire », expliquent-ils

Au séminaire on leur donna des surnoms amusant ; « les photocopies », les «tangananica-tangananá » (ndt en référence à des personnages animés, deux surmulots - les « guarenes », qui portent ces noms et chantent dans des émissions pour enfants très connues). Ils ont suivi huit ans de formation dont deux de philosophie, une d’expérience pastorale, une de pratique et quatre de théologie au Grand Séminaire « San Rafael ».

« C’était très beau. Lors de la messe nous avons eu les mains ointes avec une huile spéciale [1], qui a fait de nous des prêtres de l’Église Catholique. La cérémonie a été spectaculaire. L’église était pleine de gens qui nous avait accompagnés à différentes étapes du processus, depuis notre entrée au séminaire », explique Paulo.

« On se sent désormais dans la plénitude. On peut se projeter comme prêtre pour une longue période dans la paroisse où nous avons été affectés » affirme Felipe.

Après huit ans d’études et de deux de formations au Séminaire “San Rafael”, ils ont été ordonnés prêtres en avril 2012, à la cathédrale de Valparaiso, par l’évêque Gonzalo Duarte. Les deux jumeaux ont été affectés dans des paroisses différentes : le père Paulo à Achupallas et le Père Felipe à Puchuncaví (un peu au nord de Valparaiso et à moins d’une cinquantaine de km l’une de l’autre).

Blagues de jumeaux
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Comme ont l’habitude de faire les jumeaux, ils continuent à s’amuser avec leurs blagues: « Les gens nous confondent et je me fais souvent passer pour mon frère. Le plus drôle c’est de voir la réaction des personnes. C’est un défaut des jumeaux, un "plus" dont nous ne pouvons nous passer », admet le père Paulo.

Il se souvient : « quand nous étions gamins, on racontait que nous avions des dons psychiques, moi je disais quelque chose à l’oreille de quelqu’un et mon frère devait deviner. Le truc c’est que je disais quelque chose qu’il avait dans la main. Les gens en devenaient fou et pensaient que nous avions cette capacité, ce qui n’a jamais été le cas ».

Mais celui qui fera très attention pourra les distinguer : « Felipe est le plus grand, mais dans la paroisse, ils disent que j’ai la voix plus forte », affirme le père Paulo. En outre l’un est gaucher et l’autre droitier.

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(*) Photos ci-dessus, et d'autres tout aussi belles ici: capturadordeimgenes.blogspot.fr/2012/04/ordenacion-y-primera-misa-de-los-padres.html

Note

[1] Homélie de Benoît XVI, messe chrismale, 21 avril 2011 (http://www.vatican.va):

Au centre de la liturgie de ce matin, se trouve la bénédiction des huiles saintes – de l’huile pour l’onction des catéchumènes, de celle pour l’onction des malades et du chrême pour les grands Sacrements qui confèrent l’Esprit Saint: la Confirmation, l’Ordination sacerdotale et l’Ordination épiscopale.
Dans les Sacrements, le Seigneur nous touche au moyen des éléments de la création. L’unité entre la création et la rédemption se rend visible. Les Sacrements sont l’expression de la corporéité de notre foi qui embrasse corps et âme, l’homme entier. Le pain et le vin sont fruits de la terre et du travail de l’homme. Le Seigneur les a choisis comme porteurs de sa présence. L’huile est le symbole de l’Esprit Saint et, en même temps, elle nous renvoie au Christ: la parole «Christ» (Messie) signifie «l’Oint». L’humanité de Jésus, à travers l’unité du Fils et du Père, est insérée dans la communion avec l’Esprit Saint et ainsi, elle est «ointe» de manière unique, elle est pénétrée par l’Esprit Saint. Ce qui, dans les rois et dans les prêtres de l’Ancienne Alliance s’était produit de manière symbolique lors de l’onction avec l’huile, avec laquelle ils étaient institués dans leur ministère, se produit en Jésus dans toute sa réalité: son humanité est pénétrée par la force de l’Esprit Saint. Il ouvre notre humanité par le don de l’Esprit Saint. Plus nous sommes unis au Christ, plus nous sommes remplis de son Esprit, de l’Esprit Saint. Nous nous appelons «chrétiens»: «oints» – personnes qui appartiennent au Christ et pour cela participent à son onction, sont touchées par son Esprit. Je ne veux pas seulement m’appeler chrétien, mais je veux aussi l’être, a dit saint Ignace d’Antioche. Laissons justement ces huiles saintes, qui vont être consacrées maintenant, nous rappeler la tâche intrinsèque du mot «chrétien» et prions le Seigneur pour que, toujours plus, non seulement nous nous appelions chrétiens, mais nous le soyons aussi.

Au cours de la Liturgie de ce jour, comme nous l’avons déjà dit, trois huiles sont bénies. Dans cette triade s’expriment trois dimensions essentielles de l’existence chrétienne, sur lesquelles nous voulons réfléchir à présent.

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En troisième lieu, il y a enfin la plus noble des huiles ecclésiales, le chrême, une mixture d’huile d’olive et de parfums végétaux. C’est l’huile de l’onction sacerdotale et de l’onction royale, onctions qui se rattachent aux grandes traditions d’onction dans l’Ancienne Alliance. Dans l’Eglise, cette huile sert surtout pour l’onction lors de la Confirmation et lors des Ordinations sacrées. La liturgie d’aujourd’hui associe à cette huile les paroles de promesse du prophète Isaïe: « Vous serez appelés ‘prêtres du Seigneur’, on vous nommera ‘ministres de notre Dieu’» (61, 6).
(...)