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La papauté et le monde

Un "négatif" de la lettre de Hans KÜNG": la curée médiatique contre Benoît XVI, vue par la FSSPX. (6/5/2010)

Sur le site de la Fraternité Saint-Pie X, "La Porte Latine", l'Abbé Régis de Cacqueray, Supérieur du District de France, a écrit un éditorial consacré à la campagne des medias contre le Pape, intitulé "La papauté et le monde".

Il y réfléchit à la question: Pourquoi le monde hait Benoît XVI.


Le titre est quelque peu excessif, tout comme la conclusion (j'y reviendrai plus bas). Je comprends qu'il sert l'abbé, représentant d'un mouvement qui justement refuse "le monde", mais ce n'est pas "le monde" qui hait Benoît XVI: ce sont d'abord les medias, représentants des intérêts d'une super classe mondiale. Peut-être aussi certains courants au sein de l'Eglise "conciliaire", mais pas seulement, et plusieurs passages de l'article qui suit en sont la preuve. Ce n'est pas du tout pareil. La grande masse des catholiques aimeraient le Saint-Père, si seulement on leur donnait la parole (et s'ils étaient correctement informés). Les triomphes de TOUS ses voyages sont la preuve que le verbe "aimer" n'a même pas besoin d'être conjugué au conditionnel, en particulier celui de septembre 2008, en France.

L'article a un double aspect. Je ne m'aventurerais pas sur le terrain du commentaire théologique, faute de connaître le sujet, et surtout ignorant pratiquement tout de la FSSPX. Je rappelle quand même que ce site est dédié à Benoît XVI...
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-> D'une part, l'Abbé de Cacqueray semble un "dur".
Avec l'Eglise post-conciliaire honnie, dont selon lui, Benoît XVI est un représentant, c'est un combat à la fois culturel (autour des "concessions" au "monde", et des rapports avec les autres religions, et le protestantisme) et théologique (là, cela ne me concerne pas, et concerne en vérité une proportion infinitésimale des catholiques; mais la discussion théologique, comme l'a remarqué à plusieurs reprises le Saint-Père, finit par desécher le coeur et tarir la source de la foi).
Sur ce terrain, je ne le suis vraiment pas, et je suis aussi indignée qu'il affirme l'être lui-même, quand il écrit:

Le pape Benoît XVI succéda donc à un pape immensément populaire et dont il avait été le principal collaborateur. Il ne s’est pas affranchi de l’héritage de Vatican II et de ses prédécesseurs. Il l’a dit textuellement, il veut s’en faire le continuateur.
Et lorsqu’il s’est recueilli dans la mosquée d’Istanbul, lorsqu’il a prié à la grande synagogue de Rome ou, lorsque, tout récemment, le 14 mars dernier, il a participé activement à un culte luthérien en assurant la prédication d’une cérémonie dominicale au temple de la Via Sicilia, nous n’avons pu que nous indigner en considérant encore la rupture totale de telles pratiques de confusion avec la prudente attitude catholique observée par les papes jusqu’au Concile. Or, ces signes sont justement ceux qui permettent aux médias d’avoir encore quelque considération pour Joseph Ratzinger. Pour ces gestes, il était encore, il n’y a pas si longtemps, loué, jugé intelligent et pacifique alors même qu’une chasse est désormais clairement organisée contre lui.


Lorsqu'il prétend que Benoît se veut le "continuateur" de Vatican II, l'abbé a mal lu l'adresse à la Curie romaine du 22 décembre 2005. Le Saint-Père y expliquait comment il entendait cette continuité, alors que la phrase de l'abbé laisse planer un doute fâcheux.
Pour ce qui est de la participation à un culte luthérien (le 14 mars dernier, voir ici) il a juste "parlé" à l'intérieur d'un temple, est-ce interdit? D'autant plus que la ferveur était au rendez-vous, comme cela a été amplement souligné, y compris dans les milieux dits "proches de la tradition" (Forum Catholique, en son temps).
Rétablir la pleine et visible unité du peuple de Dieu était l'un des objectifs majeurs de son Pontificat, affirmé dès l'élection.
Et l'abbé ignore-t-il donc la campagne médiatique déjà insensée qui, loin de "louer" le Pape, avait précédé sa visite à la Synagogue de Rome, celle au mémorial de la Shoah et au Mur des Lamentations, et d'une façon plus générale tous les "gestes" de conciliation qu'il a eus, de façon totalement évidente pour lui, à l'égard des juifs?
Et pourquoi ne serait-il pas entré dans une mosquée, lui qui ne cesse de souligner le rapport entre la foi et la raison?
Et surtout, comment ne pas se poser la question "qu'aurait fait Jésus?".
Il me semble qu'il y a dans cette attitude une forme frileuse, pour ne pas dire mesquine et surtout peu charitable, de pharisianisme moderne.
Cette partie de l'éditorial fait donc penser à un négatif de la lettre de Hans Küng qui, sur la sphère de la pensée religieuse se situe - dans un même excès - au point diamétralement opposé de la FSSPX. On en arrive à se demander si les deux parlent du même homme.

Même réticence avec ce passage carrément surréaliste - tempéré par la partie que j'ai mise en italique - où on doit se frotter les yeux pour se convaincre que la FSSPX "ne désespère pas du cheminement spirituel de Benoît XVI"!!! Il faut quand même savoir raison garder... et de toutes façons, c'est Dieu qui jugera, non?


Malheureusement, il a reçu la formation de tous les prêtres de sa génération au cours d’une période particulièrement troublée. Et il est, en vérité, bien regrettable qu’un tel homme ait bu à des sources philosophiques et théologiques empoisonnées – celles de Karl Rahner ou d’Hans Urs von Balthasar (ndt: là, on est dans la querelle de spécialistes, qui n'intéresse pas le peuple catholique) – et qui sont devenues pour finir le fond de son esprit. On ne peut donc qu’être interloqué par ce pape qui, 'tantôt, surmonte admirablement les bourrasques d’un monde haineux contre l’Église', tantôt se fait applaudir par la même intelligentsia (note de moi: mais où a-t-il vu des applaudissements?) au motif que ses gestes caressent les desseins d’un monde en quête de solidarité sans Dieu; cependant, les épreuves et les malheurs sont parfois nos meilleurs amis pour nous ramener à la lumière de la vérité et nous ne devons pas désespérer de son cheminement spirituel (!!!).


-> Ces (très grosses) réserves émises, on peut trouver beaucoup de vérités, de très bonnes vérités, dans l'article, et observer peut-être une évolution positive dans l'attitude de la FSSPX envers l'Eglise; même si l'article contient comme je l'ai dit plus haut trop d'exagérations, car, même si notre Saint-Père est bel et bien "persécuté" par les medias, il ne s'agit pour l'instant, comme l'a dit un journaliste italien, que de balles en papier auxquelles il sait parfaitement résister, et ses récentes sorties publiques prouvent que sa popularité est restée immense, et que l'affection autour de sa personne a peut-être même crû!!


Le monde à visage découvert
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Nous n’en assistons pas moins les poings serrés à cette chasse. Quelle clique infâme ! Mais qui sont-ils, ces hommes de la classe médiatique, pour se poser en face du pape comme des parangons de la vertu ? Qui sont-ils pour accuser l’Église catholique de tous les vices et de tous les crimes ? Spontanément, se retrouvent sur nos lèvres les expressions dont s’est servi notre divin Sauveur pour désigner la classe politico-religieuse pervertie par laquelle Il fut jugé et condamné. Ce sont les mêmes sépulcres blanchis, les mêmes pharisiens. Ils haïssent le Christ comme ils haïssent ceux qui se réclament de Lui. Ils livrent les sociétés qui leur sont confiées à la débauche et viennent faire la morale à un vieillard dont la vie privée n’offre aucune prise à leur soif de scandale.
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Le chemin de croix du pape Benoît XVI
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Après en avoir cherché une autre, nous ne trouvons d’autre comparaison à cette traque et à cet hallali contre ce vieil homme que celle de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ. Le monde entier (ndlr: "les medias unanimes" serait plus exact!) semble se liguer contre lui et l’insulter, signer sa mort médiatique et déchaîner contre lui les pires fureurs dont personne ne sait exactement où elles vont s’arrêter. (..)
Si nous assistons donc également le cœur serré à cette chasse à l’homme qu’aucun des trois prédécesseurs de Benoît XVI n’a subie, interrogeons-nous en outre sur les raisons de verdicts aussi tranchés. On les trouve dans les procès dressés par les mêmes adulateurs de ce monde : lorsqu’il est question de résumer de manière accablante les cinq années de l’actuel pontificat, ce sont les mesures de restauration qui sont citées par les médias, depuis la libération de la messe traditionnelle jusqu’à la levée des « censures » officielles qui touchaient les évêques de la Fraternité Saint-Pie X, deux mesures qui ont favorisé à leurs yeux les défenseurs d’une foi et d’une morale sans compromission. De manière plus particulière encore, ils reprochent au Souverain Pontife une condamnation désormais ferme et répétée de l’avortement, de l’euthanasie, de l’union des homosexuels, ces piteux étendards devenus l’apanage de ceux qui veulent construire une société sans Dieu.

Même sans beaucoup d’illusions sans doute, sur les difficultés qui l’attendaient il y a cinq ans, lorsqu’il fut élu pape, Benoît XVI n’imaginait probablement pas que son pontificat serait un tel chemin de croix. Sans jouir de la même aura que son prédécesseur, il aurait pu vivre quelques années sur les bénéfices de son prestige. S’il l’avait voulu, il ne lui aurait pas été très difficile de trouver quelques concessions supplémentaires à faire à la modernité et aux grands de ce monde pour ne pas prendre le risque d’être celui qui en deviendrait le souffre-douleur. Cependant, cet homme n’est certainement pas mû par la recherche de la complaisance de ses semblables. S’il n’a pas demandé à être pape, il veut faire son devoir, une fois élu, quoi qu’il doive lui en coûter.
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Notre devoir dans cette passion
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De cette crise dans la crise doit sortir un plus grand bien. Jamais, de mémoire d’homme, le vicaire du Christ n’avait été aussi maltraité et ridiculisé de son vivant et cela parce qu’il s’est contenté de défendre la morale catholique. Il faut bien remonter à la figure de Pie XII, dernier pape d’avant le Concile, pour retrouver un tel déchaînement contre un Souverain Pontife et ce qu’il représente (??). Le vieux rêve de l’aggiornamento, de l’adaptation à un monde qu’il faudrait apprivoiser lorsqu’il nous hait, s’effondre de manière manifeste (ndlr: est-ce si sûr? il est permis, non sans arguments, de penser autrement: Les bons tours de la Providence).
(...)

Aujourd’hui, nous demeurons des bannis de l’Église. Mais le pape lui-même se trouve comme mystérieusement transporté dans le camp de notre bannissement. Sans doute, il ne s’agit encore que de l’officiel bannissement des sociétés civiles sans Dieu. Mais nul ne sait ce que sera la suite. Il est connu que les amis eux-mêmes se font rares lorsque les tourmentes deviennent plus violentes. Comme le Christ à l’approche de la Passion, le vide peut devenir impressionnant autour d’un pape parce qu’il n’y aura bientôt plus que des coups à ramasser à ses côtés.
Nous demandons pour nous-mêmes la grâce de ne pas abandonner, dans son infortune, celui dont le nom peut déjà être inscrit sur la liste des pontifes persécutés. Nous demandons pour lui, s’il doit continuer à faire l’amère expérience de la preuve par le vide, qu’il sache alors distinguer que ces bannis de l’Église étaient bien ses amis et ses fils les plus fidèles.
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Lire l'article en entier ici:
http://www.laportelatine.org/district/france/...Cacqueray100505.php

Via Crucis 2005 Prière pour la paix