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Assassinat de Mgr Padovese

Des détails dans le journal espagnol El Païs. Traduction Carlota (9/6/2010)


-> Voir ici tous les articles relatifs à l'assassinat:
Mgr Padovese assassiné
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L'article qui suit est beaucoup plus précis, il me semble, que tout ce qu'on a pu lire dans la presse française...

Source MIGUEL MORA - Rome - 09/06/2010 – pour EL PAÍS
Original ici: http://www.elpais.com/...



L'assassin de l'évêque Padovese n'a pas agi seul
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Les versions officielles commencent à se faire entendre dans un compromis établi tout en prudente et haute politique. La police turque, la communauté chrétienne d’Anatolie et l’autopsie réalisée sur le corps de l’évêque Luigi Padovese, s’orientent en ce qui concerne l’assassinat jeudi dernier du prélat milanais de 63 ans, vers des raisons religieuses ou politiques et non comme cela a été dit jusque là, du fait d’un déséquilibré mental. « J’ai tué le grand Satan » a dit le chauffeur de la victime après l’avoir poignardé.
L’auteur du crime portait un gilet part balle d’après différents témoins. À six jours du crime prend corps l’idée que Murat Altun, le chauffeur de 26 ans qui a frappé, semble-t-il, de 20 coups de poignard le président de la Conférence Épiscopale Turque, n’a pas agit seul.

Selon la reconstitution des faits élaborée par les témoins et les responsables catholiques en Turquie, Altun est arrivé au domicile de Padovese à Iskenderun, accompagné au moins par une ou deux personnes. La police elle-même commence à admettre que l’évêque a été assassiné par au moins deux personnes, signale dans des déclarations à la Stampa, l’archevêque de Smyrne, Ruggero Franceschini.

Plusieurs témoins ont déclaré en outre que lorsque que le chauffeur a assassiné l’évêque il était protégé par un gilet pare-balles et qu’il a été arrêté par la police militaire et non pas d’état.

Selon ces versions les désordres psychiques d’Altun, présentées tout d’abord par le Gouvernement turc, n’existent pas. Quelques membres de sa famille qui travaillaient pour Padovese dans l’église locale, avaient quitté leur travail deux jours avant le crime, d’après la révélation d’un membre de la communauté catholique.

D’après l’autopsie réalisée à Iskenderun, le corps de l’évêque capucin, grand défenseur du dialogue avec l’islam, a reçu 20 coups de couteau, 8 d’entre eux près du cœur. On sait qu’Altun a attaqué le prélat à l’intérieur de la maison et que celui-ci a réussit à sortir dans le jardin demandant de l’aide ; c’est là que son agresseur l’a décapité. Altun est monté sur le toit de la demeure et d’après les témoins, il a crié : « j’ai tué le grand Satan. Allah est grand ».

Un assassinat rituel, selon l’agence catholique AsiaNews, qui porte la marque des fondamentalistes islamiques qui seraient manipulés par un certain État profond, un réseau révolutionnaire infiltré dans les services de sécurité de l’État qui veut renverser le Gouvernement du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan (ndt cette organisation ne doit néanmoins pas faire passer l’actuel gouvernement pour un gouvernement laïc et démocratique selon le modèle idéalisé occidental !)

Les autorités turques n’admettent pas pour l’instant cette possibilité. D’abord elles ont dit que l’évêque était mort sur le chemin de l’hôpital ; puis que c’était arrivé à la clinique : enfin quand on a vu la photo du corps dans le jardin, le gouverneur de la province, a rejeté l’idée d’un mobile religieux ou politique et a assuré que l’agresseur avait agi seul.

Dans les dernières heures, les présumés désordres psychiques d’Altun ont été niés même par son avocat, qui assure maintenant que le chauffeur a tué l’évêque en légitime défense parce qu’il abusait sexuellement de lui. L’évêque de Smyrne réplique: « l’autopsie a confirmé que Padovese n’a pas eu de relations sexuelles, ni le jeudi, ni avant le jeudi ».

Aux missions chrétiennes, on considère que l’homicide suppose un changement dans la stratégie antichrétienne des radicaux turcs : « Avant ils tuaient des curés, maintenant ils osent s’attaquer aux évêques » a dit une religieuse locale.

Le Vatican continue à avoir sa version assumée dès le début pour ne pas compromettre le voyage du Pape à Chypre (ndt c’était peut-être aussi l’un des buts de l’assassinat, alors que « la flottille de la paix » avait appareillé de la zone nord de Chypre occupée par les Turcs et qu’une rencontre entre le président grec chypriote et le responsable turc de la zone occupée qui devait avoir lieu venait d’être annulée). Le fait capital c’est que Padovese a annulé les billets d’avions (le sien et celui d’Altun) seulement quelques heures avant l’embarquement à destination de Chypre où le Pape l’attendait pour présenter le document préparatoire au Synode du Proche Orient.

Le vaticaniste Filippo di Giacomo, qui recueille des impressions des diplomates, amis et collaborateurs de Padovese, insiste sur le fait que, ayant été informé du danger que représentait Altun, il a préféré risqué son immolation personnel pour éviter une tragédie plus grande, c'est-à-dire un attentat contre le Pape .

Di Giacomo explique ainsi les réticences vaticanes: C’est compréhensible que la machine à atténuer chercher à continuer le dialogue avec la Turquie. « Et ce ne serait pas la fois que l’intérêt personnel soit sacrifié à l’intérêt du plus grand nombre ».

La magistrature italienne va réaliser une seconde autopsie du corps de Padovese, quand il sera rapatrié, probablement aujourd’hui ou demain. Les funérailles seront célébrées à Milan, ville natale du prélat et ont été retardées jusqu’à lundi pour cette raison.

Moyen Orient: la patience et la Croix Le Pape à Chypre