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Les cent jours de Mgr Munilla

Nous avons découvert, puis rencontré à plusieurs reprises Mgr Munilla, nouvel évêque de San Sebastian, grâce à Carlota, et nous éprouvons sur ce site, pour lui, une vraie tendresse. Carlota a traduit cette interviewe, reproduite sur le site Religion en Libertad (6/5/2010)


Carlota

Je vous adresse la traduction d’un entretien récent accordé au journaliste Álex Navajas du périodique « La Razón » (5 mai 2010), par l’évêque de Saint Sébastien (Pays Basque espagnol) à l’occasion de ses cent jours de présence dans cet évêché qui n’est sans doute pas le plus simple de la chrétienté.
Comme d’habitude, le journaliste même bienveillant donne un ton parfois polémique aux questions et Monseigneur José Ignacio Munilla y répond fermement et sans détours, en rappelant l’importance de la prière.
Original ici : http://www.religionenlibertad.com/...

Mgr Munilla: "Les attaques contre l'Église sont tellement grossières qu'elles obtiennent l'effet inverse"
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Le journaliste : Cent jours se sont écoulés depuis cette matinée glacée de janvier où vous avez été reçu avec chaleur par les fidèles dans la cathédrale du Bon Pasteur archicomble. Plus de dix minutes d’applaudissement réchauffèrent l’ambiance à l’occasion d’une cérémonie inoubliable.

Mgr Munilla: Je ne crois pas exagéré de dire que ce sont des milliers de personnes qui m’ont dit directement, par courrier, par téléphone ou par courrier électronique : Je prie pour vous !

Et que leur dites-vous aujourd’hui?

Tous ceux que j’ai eu l’opportunité de remercier, je leur ai dit que leur prière ne s’est pas perdue dans les airs mais qu’elle est arrivée à sa destination…. Je me sens dans l’obligation morale de témoigner de la « puissance de la prière » que le Peuple de Dieu possède quand il prie dans la communion de l’Église.

De ces jours à la tête du diocèse qui vous a vu naître, y-a-t-il une expérience que vous auriez aimé ne pas vivre?

À la fin de l’une des célébrations de la Semaine Sainte dans la cathédrale, un jeune trisomique, accompagné de sa mère, s’est approché de la sacristie. Dans sa main il tenait une coupure de presse sur la mise en place par l’intermédiaire de l’organisme de Santé Publique du Pays Basque d’un test plus « efficace et simple » pour détecter la trisomie pendant la grossesse… Ce jeune homme, avec une clairvoyance que je n’oublierai pas facilement, m’a dit :« Monseigneur, défend-nous, ils veulent nous faire disparaître… ! ». Je me suis senti impuissant et bouleversé, en constatant la cruauté qui se cache derrière tant de discours en gants blancs.

Vous avez eu aussi des joies...

Oui; je mettrais en avant la réponse rapide et inconditionnelle de deux prêtres à qui j’ai demandé leur service comme vicaire de l’évêque. Ils me dirent oui dès le premier instant de la conversation. Leur disponibilité comme celle de beaucoup d’autres a été incomparable.

Vous avez été le curé de la localité de Zumárraga durant presque vingt ans. Avez-vous pu rendre visite à vos anciens paroissiens ?

Oui, j’ai été déjà à Zumárraga à deux reprises depuis mon arrivée. Mais j’attends avec plaisir le dimanche 9 mai prochain, parce que ce jour là je me rendrai pour célébrer le sacrement de la confirmation dans la paroisse du Sauveur, celle qui fut la mienne durant tant d’années. Vous ne pouvez imaginer la joie que cela me donne de confirmer des jeunes que j’ai moi-même baptisés il y a seize ou dix-sept ans.

Je me l’imagine, notamment en voyant qu’ils ont persévéré dans la foi, quelque chose qui n’est plus très habituel aujourd’hui et en particulier en terre basque. C’est tout au moins ce que disent les statistiques…

Et bien en cette année sacerdotale, - qui se termine déjà le mois prochain, j’en profiterais pour dire à tous les jeunes que ceux qui écoutent de l’intérieur l’appel à être prêtre du Christ et qui y répondront seront immensément heureux. Qu’ils n’en doutent pas !

Et comment obtenir de nouvelles vocations? Cela semble être toujours facile pour l’Église.

La clef principale: témoigner devant les jeunes du trésor de la vocation sacerdotale. Ce n’est pas en vain que le Pape a ouvert l’Année Sacerdotale avec l’objectif de “Promouvoir l’engagement de rénovation intérieur de tous les prêtres, pour que leur témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui soit plus intense et incisif ». Même si évidemment nous ne pouvons pas fait de calcul mathématique, là où se trouve un prêtre, tôt ou tard, jailliront les vocations….Par conséquent, loin de rechercher des recettes magiques, el secret est dans la fidélité et dans notre propre conversion.

Vous êtes arrivé dans un diocèse qui enregistre l’un des plus petits pourcentages de pratique dominicale. Comment rendre à Dieu cette société?

La première condition pour pouvoir évangéliser au milieu de cet Occident sécularisé, c’est de ne pas perdre la certitude que l’homme et la femme de nos jours ont besoin de Jésus Christ tout autant que dans les siècles précédents.

Bien que l’homme occidental semble avoir perdu son intérêt pour les choses de Dieu?

Les apparences sont trompeuses et la frivolité de l’Occident cache le drame qui est en nous. Cette conviction est fondamentale: Quand nous avons des complexes devant cette sécularisation, nous finissons par nous séculariser nous-mêmes.

Bien que vous ayez confirmé qu’il n’y a pas de « formules magiques », qu'il n’existe pas de savoir-faire (ndt: le journaliste emploie le terme anglo-américain “know-how”!) à appliquer à l’évangélisation ?

Je me permets de noter une méthode concrète d’évangélisation de notre temps: le témoignage de tant de convertis qui rencontrent le Christ après avoir dépassé leurs étapes précédentes d’incrédulité.

Mais peut-être que l’on présente une difficulté supplémentaire à ceux qui envisagent de revenir vers Dieu: presque tous les jours apparaissent dans les médias des cas de prêtres pédophiles. Vraiment, il y en a autantque cela, ou bien augmente-t-on les chiffres ?

Il n’y a pas le moindre doute que des cercles laïcistes et anticléricaux déterminés ont vu un filon dans le péché aberrant de ces prêtres.

Il s’agit alors d’une stratégie pour discréditer l’Église…

Il semble que la réponse impeccable de Benoît XVI les gêne, parce qu’elle désactive leur stratégie. Je prendrai un exemple très proche: bien que les cas dénoncés en Espagne soient très limités, la tactique a constitué à « faire monter la pression », dans l’intention d’arracher aux familles catholiques leur confiance en l’Église. L’objectif est que les nouvelles générations ne soient pas éduquées chrétiennement.

Et ils sont en train de l’obtenir?

Je pense qu’ils augmentent l’anticléricalisme et qu’ils enveniment l’ambiance. L’effet négatif est indubitable. Mais d’autres parts, je suis convaincu que les attaques sont tellement grossières qu’elles provoquent l’effet contraire dans une partie importante de la population qui se montre imperméable aux manipulations. Par exemple, on remarque que ces dernières années, les demandes d’inscription dans les écoles catholiques, loin de diminuer, ont augmenté ; de même, ces deux dernière années, ont augmenté le nombre de croix cochées dans la case « Église » de la déclaration fiscale.



Un Légionnaire du Christ témoigne Aimer le Pape