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A propos de l'article "Vive le Québec"

Une réaction canadienne, et une tribune que je publie bien volontiers (10/6/2010)

-> Vive le Québec


Une lectrice canadienne m'écrit:
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Il est vrai que la violence des articles contre Mgr Ouellet a été vraiment impressionnante. Mon fils Stéphane, étudiant en sciences politiques, a écrit un article pour soutenir Mgr Ouellet. Son article n’a été accepté que dans le petit journal régional de notre ville, mais il n’a pas été placé dans le site internet de ce journal. Il a été refusé dans les journaux les plus importants du Québec. Après la publication de son article, Stéphane a reçu un appel téléphonique durant lequel il s’est fait copieusement insulté pendant 20 minutes par un homme très fâché par ses propos. Je vous copie ci-dessous l’article de mon fils, pour vous laisser apprécier ce qui a tant fâché…

J’en profite aussi pour vous remercier pour votre blog, que je consulte avec plaisir.
Bien cordialement,
Anne B.



19 mai 2010

L’avortement, une option progressiste?
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Ces derniers jours, une tempête s’est déclenchée contre les propos du Cardinal Marc Ouellet sur l’avortement. Politiciens, journalistes et commentateurs s’indignent que l’on puisse qualifier de « crime » le fait de supprimer la vie d’un enfant non-né. Mais cette indignation ne révèle-t-elle pas l’incapacité de notre société à répondre adéquatement à la réalité tragique que représentent les quelques 30,000 avortements pratiqués chaque année au Québec? Les arguments avancés pour répondre au Cardinal Ouellet sont d’ailleurs bien faibles et se résument à l’accuser d’être rétrograde. Mais face aux propos de ceux qui prétendent parler au nom du progrès, nous pouvons sérieusement nous demander aujourd’hui ce qui est réellement rétrograde : dénoncer le mal que représente l’avortement, ou continuer de présenter ce dernier comme une opération sans conséquence pour la mère?

En effet, un avortement est toujours un drame à deux visages. Avorter, c’est tuer un être humain innocent, mais c’est aussi blesser une mère dans son être le plus profond. En effet, de plus en plus de recherches démontrent que l’avortement est loin d’être un acte banal. Bien que le sujet demeure tabou dans notre société, il existe de nombreuses études prouvant l’existence d’un traumatisme post-avortement. L’auteur du livre Le Traumatisme post-avortement (2007), Jean-Régis Froppo, nous apprend que pratiquement toutes les femmes qui subissent une interruption volontaire de grossesse vivent des troubles psychologiques à plus ou moins long terme, et à divers degrés[1]. Ces quelques chiffres nous donnent une idée de l’ampleur du phénomène : 30 à 50% des femmes ayant avorté sont victimes de dysfonctionnement sexuel ; 44% se plaignent de désordres nerveux ; 50% souffrent de peur et de culpabilité intense, de dépression, de perte de l’estime de soi ou du contrôle de soi et 60% des femmes qui expérimentent des séquelles post-avortement ont des idées suicidaires. À ces troubles de nature psychologique s’ajoutent les risques d’ordre physiologiques. En effet, l’avortement multiplie par environ 2,3 les probabilités de développer un cancer, sans parler des dommages causés aux organes de reproduction, qui peuvent compromettre les chances d’une grossesse ultérieure.

Arracher brutalement un enfant du sein de sa mère, même dans un environnement aseptisé et sous la surveillance de « professionnels », demeure un geste d’une violence inouïe, qui ne demeure pas sans conséquences graves. Comment peut-on prétendre défendre le droit des femmes alors que l’on camouffle sous une chape de plomb la profonde souffrance morale qui suit une telle opération? Après toutes ces années où notre société a « expérimenté » une déréglementation totale de l’avortement, le temps n’est-il pas venu de nous questionner sur les effets dévastateurs de ce choix sur la santé des femmes? En ce sens, qui sont ceux qui ont un discours « déconnecté »? Ceux qui, comme le Cardinal Ouellet, se portent à la défense de l’enfant à naître et de la mère, ou ceux pour qui l’avortement n’est rien d’autre qu’une opération bénigne et sans risques?

Aujourd’hui, de plus en plus de gens sont mal-à-l’aise par rapport à la dépénalisation totale de l’avortement. Plusieurs se questionnent à propos de la facilité et de l’impunité avec lesquelles cet acte est commis partout au pays et de nombreuses femmes brisent le silence pour parler de leur expérience traumatisante de l’avortement. La banalisation d’un geste aussi grave ne vient pas choquer uniquement la droite religieuse, elle heurte les valeurs qui animent la plupart des foyers du Canada et du Québec. La manifestation du 13 mai dernier à Ottawa, regroupant plus de 10,000 personnes dont une majorité de jeunes, en est un bon exemple. En Europe également, de plus en plus de gens affichent leur opposition à l’avortement. C’est plus de 1 million de personnes qui ont manifesté à Madrid en octobre dernier pour la défense de la vie humaine dès sa conception. Dernièrement, lorsque le pape Benoît XVI s’est rendu au Portugal, où il a notamment dénoncé l’avortement comme l’un des « défis les plus insidieux et les plus dangereux» de notre époque, il a été accueilli par une foule d’un demi-million de fidèles. Réduire ces foules à une frange d’extrémistes de droite et un argument simpliste!

En refusant de considérer le fœtus comme un être humain, en montant aux barricades devant chaque projet de loi donnant un statut au fœtus et en fermant les yeux sur les souffrances des femmes qui ont subi un avortement, les « pro-choix » se placent eux-mêmes dans une position rétrograde et déconnectée.

Évidemment, l’expérience de la maternité n’est pas toujours vécue dans les conditions idéales et il faut réfléchir à l’aide que nous devons, comme société, offrir aux femmes et aux couples en situation difficile. Toutefois, il est impératif de cesser de présenter l’avortement comme une panacée. L’avortement est en lui-même la source de grandes souffrances et d’une profonde blessure psychologique pour la mère. Il est temps de mettre en lumière cette réalité et le fait que la bonne conscience que se donnent les partisans de l’avortement cache des motivations davantage orientées par leur idéologie que par un souci réel de l’accompagnement des femmes en détresse. Face à ceux qui prétendent défendre le droit des femmes en leur présentant une fausse issue, nous devons proposer un accompagnement et une valorisation de la maternité dans toutes les sphères de la vie, avant comme après l’accouchement. Comme l’affirme le Cardinal Ouellet, il est grand temps de promouvoir une nouvelle « culture de la vie » !

Stéphane B.
Étudiant du 2e cycle en sciences politiques, Sherbrooke

[1] Pour tous les détails, voir FROPPO, Jean-Régis, « Enquête sur le traumatisme post-avortement », Liberté politique, 12 février 2010.

Zapatero chez le Pape Pôovre Christine...