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Rétrospective 2011

Les "observateurs" ne se contentent pas de commenter ce qu'il y a dans le discours. Ils s'interrogent surtout sur ce qu'il n'y a pas! La Croix, très critique (!) évoque "une diplomatie en mode mineur"; et cite un diplomate qui déplore l'obssession du St-Siège sur "le gender" et "la santé reproductive"! (10/1/2012)

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Discours au Corps diplomatique

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Comme d'habitude, personne n'est vraiment satisfait.
En effet, les "observateurs" ne se content pas de commenter ce qu'il y a dans le discours. Ils s'interrogent sur ce qu'il n'y a pas.
Une suggestion au Pape: il devrait demander aux "observateurs" d'écrire une proposition de discours, de la transmettre au Père Lombardi, et on procéderait ensuite par tirage au sort (je plaisante à peine!!!).

En effet, avec l'actuel modus operandi, la déception est forcément au rendez-vous.
Sandro Magister semble regretter que le problème de la Chine n'ait pas été abordé de front, mais de biais, à travers la démarche de l'Agence Asia News.

Jean-Marie Guénois invite le Pape et ses diplomates à dire les choses dès maintenant, avec netteté, mais sans jamais provoquer, face aux régimes islamistes émergés du printemps arabe: autant dire la quadrature du cercle, quand on se souvient de l'après- Ratisbonne, alors que le Pape avait bel et bien dit "les choses avec netteté et sans provoquer"!!

Enfin, Frédéric Mounier, très critique, dénonce une "diplomatie en mode mineur", par opposition à celle "menée, tambour battant, par Jean-Paul II". Et donne la parole à un diplomate anonyme, qui déplore une « obsession » de ses interlocuteurs romains sur la question du « genre » et sur « la santé reproductive ». « Rome pourrait pourtant participer de façon constructive à ces débats, sans s'y opposer a priori ?» (ne serait-ce pas Miguel Diaz , l'ambassadeur des Etats-Unis d'Obama, que La Croix a choisi pour illustrer son article sur Internet?).
Mais comment participer de façon constructive à un "débat" sur un sujet qui justement n'en souffre aucun!!! .

A chaque fois, bien sûr, ce sont ces regrets qui sont exprimés sur "le mode mineur", comme en passant, mais ils n'en sont pas moins présents.

Des articles sur les voeux des années précédentes sont à lire ici.

Sandro Magister: la Chine "oubliée"

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350140?fr=y

Diplomatique et combative. Les deux visages de la géopolitique de l'Église
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Dans son discours de début d'année aux ambassadeurs, Benoît XVI n'a rien dit de la Chine. Mais l’Institut Pontifical des Missions Étrangères, lui, en parle haut et fort. Et il nomme "hommes de l'année" deux évêques que l'on a fait disparaître en prison, en haine de la foi
...
Dans son discours au corps diplomatique, Benoît XVI a accordé une attention particulière à l’avenir des jeunes générations dans le monde entier. Il a défendu la vie naissante et la famille, la liberté d'éducation et la liberté religieuse. Il a rappelé les agressions contre les chrétiens au Nigéria et l’assassinat du ministre pakistanais Shahbaz Bhatti, un catholique.
Passant de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient, de l'Irak à la Syrie, de la Somalie à la région des Grands Lacs, le pape a cité nommément les lieux de nombreux conflits.
En revanche il n’a rien dit de certains autres endroits critiques, par une prudence qui est caractéristique de la diplomatie vaticane.
En particulier, il n’a pas parlé de la Chine.

La Chine est un pays qui détient de nombreux records, dont un qui est emblématique : c’est le seul pays au monde où deux évêques sont emprisonnés en raison de leur foi. On ne sait plus rien à leur sujet, depuis 14 ans pour l’un et depuis 11 ans pour l’autre.
Le Saint-Siège n’a jamais protesté au grand jour contre ce fait et il n’a jamais réclamé publiquement leur libération.
Mais l'agence de presse en ligne de l’Institut Pontifical des Missions Étrangères, "Asia News", spécialiste de la Chine et très lue dans ce pays, a décidé ces jours-ci d’attribuer précisément à ces deux évêques le titre d’"homme de l’année".
Il est bon de dire toute la vérité à propos de ce pays qui, dans un avenir proche, sera la nouvelle superpuissance mondiale.
On peut lire ci-dessous l'éditorial par lequel le directeur d’"Asia News" a rendu hommage à ces évêques qui se sont sacrifiés pour la vérité et pour la liberté.

* * *

Le prix de l'année à deux évêques de Chine, martyrs inconnus
par Bernardo Cervellera

À la fin de chaque année, beaucoup de revues et de sites web établissent un classement des personnalités les plus connues, qui se sont distinguées dans un domaine d’activité quelconque ou qui ont déterminé l’information mondiale. Habituellement il s’agit de personnalités de la politique, de la culture, ou bien d’un mouvement tout entier, comme c’est le cas, cette année, dans le magazine américain "Time", qui a consacré comme personnalité collective de 2011 les jeunes du “printemps arabe” et tous les manifestants du monde.
À "Asia News", nous voulons faire un choix à contre-courant : celui de donner un prix à quelqu’un qui n’a jamais été cité par les médias, qui n’a été l’objet d’aucune distinction publique, qui a été oublié bien qu’ayant lutté pendant des années pour la vérité, la dignité et la justice. En somme, nous voulons attribuer un prix “à l’illustre inconnu”.
À l’instar de "Time", nous voulons, nous aussi, attribuer un prix collectif, à deux grands inconnus : deux évêques chinois de la communauté "souterraine" qui ont été enlevés par la police, il y a de cela des décennies, et dont aujourd’hui personne ne sait plus rien.

..... (à lire sur le site chiesa.expresso)

JM Guénois: parler clairement aux islamistes

http://www.lefigaro.fr..

La montée de l'islamisme gêne la diplomatie vaticane
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Après avoir fait l'éloge de la diplomatie vaticane " la seule diplomatie du monde qui parle vraiment toutes les langues et qui ne travaille pas pour les intérêts d'un pays", Jean-Marie Guénois apporte un bémol:

* * *

(...) cette belle machine est placée depuis un an devant un problème délicat: l'émergence du printemps arabe.
Il y a de nombreux catholiques arabes en Afrique du Nord et dans les pays du Proche-Orient. Ce sont des Arabes à part entière. Mais une question nouvelle est posée par l'islam.
Jusque-là, l'Église catholique s'était confrontée de manières diverses avec cette religion. Allant du drame - comme actuellement au Nigeria où pas moins de 130 chrétiens ont été sciemment tués depuis Noël - à la bonne intelligence, comme au Liban. Mais rien, jamais, ne se ressemblait.
Cette fois la diplomatie de l'Église catholique - qui en a vu d'autres, notamment à l'époque du communisme - voit fleurir un front de gouvernements ouvertement inspirés par l'islamisme même si, là encore, des variantes existent.
Ce qui l'inquiète, au même titre que les diplomaties occidentales, c'est la dynamique générale: les urnes ont ouvert les portes de la politique à la religion musulmane. Mais il y a cette fois une forte différence. Cette diplomatie de l'Église n'est plus simplement observatrice mais directement impliquée puisqu'il en va de l'avenir vital de populations chrétiennes.
Ce n'est donc pas un hasard si Benoît XVI a déploré lundi ce statut de «spectateurs secondaires de la vie nationale» où sont «relégués» tant de chrétiens quand les lois civiles établissent leurs références fondamentales sur le Coran.
Le défi pour les diplomates du Saint-Siège n'a donc rien de théorique. L'exercice concret la «liberté religieuse» dans la Syrie ou l'Égypte de demain est plein d'incertitudes.
Le Pape comme ses diplomates doivent savoir dire les choses dès maintenant, avec netteté, mais sans jamais provoquer.

Frédéric Mounier: une diplomatie en mode mineur

C'est l'article le plus rosse, et de loin!
Alertée par Raffaella, j'ai dû acheter la version papier du journal pour lire l'article, payant sur Internet.
Le titre que mon amie a choisi pour présenter l'analyse du correspondant de la Croix à Rome est particulièrement bien choisi:

Il più grande complimento a Papa Benedetto: si occupa più di fede che di politica
(le plus grand compliment au Pape Benoît: il s'occupe plus de foi que de politique).
Frédéric Mounier insinue assez perfidement en conclusion que "crise oblige", plus d'un état réfléchit à la nécessité de maintenir ouverte une représentation coûteuse au Vatican!
Ce n'est pas vraiment ce qu'expliquait Sandro Magister il y a un peu moins de trois ans, citant les propos de l'ambassadeur du Japon près le Saint-Siège.... (http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1338534?fr=y ). Ou plutôt, c'est l'exact contraire!

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Extraits
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Les 80 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège résidant à Rome (sur 179 accrédités) exercent un métíer particulier. Face au flot de papier, mais surtout de silences, qui sort des murs du Vatican, ils doivent faire oeuvre d'orpailleurs, à la recherche des pépites d'informations utiles à leurs gouvernements. Mis en alerte, il y a un an, lorsque Benolt XVI, recevant leurs voeux, avait lancé un vibrant appel en faveur de la liberté religieuse, nombreux sont ceux qui disent aujourd'hui être restés sur leur faim. « Sur la Libye, le printemps arabe, la crise ivoirienne le Saint-Siège e a été peu audible», regrette l'un d'eux, même si le discours prononcé hier par Benoît XVI répond partiellement à ces interrogations.
Plane encore le souvenir de la diplomatie menée tambour battant par Jean-Paul II. Certes, Benoit XVI assume cet héritage, mais « comme plusieurs tons en dessous », note un diplomate. Plusieurs d'entre eux décrivent l'année diplomatique de Benoît XVI comme « plus ecclésiale que politique, plus multilatérale que bilatérale (ndlr:??)».
....

« Je traite avec la Curie de sujets les plus divers », se réjouit un diplomate accrédité. Mais il déplore une « obsession » de ses interlocuteurs romains sur la question du « genre » et sur « la santé reproductive ». « Rome pourrait pourtant participer de façon constructive à ces débats, sans s'y opposer a priori », imagine-t-il.
...

En toile de fond, nombreuses sont les voix diplomatiques romaines qui regrettent « l'absence de moyens et le manque d'organisation de la Curie » : « Très peu de personnes suivent des continents entiers », constate-t-on. Après le rappel du nonce à Dublin (Irlande), le 25 juillet, la fermeture de l'ambassade d'Irlande près le Saint-Siège, annoncée le 3 novembre, semble avoir fait réfléchir plus d'un État, crise financière oblige. On entend parfois : « À quoi bon maintenir une telle survivance diplomatique, onéreuse ? » Pourtant, « la présence concrète et les relations personnelles sont absolument indispensables », constate un ambassadeur nouvellement arrivé. La décision, annoncée le 15 décembre, de ne plus remettre un discours du pape aux nouveaux ambassadeurs venus lui présenter leurs lettres de créance a été perçue comme confortant le déclin du bilatéralisme.
Plus largement, un ambassadeur au fait des cours royales européennes constate, amusé : « Ici, c'est une cour : tout vient du sommet, et l'accès en est difficile! » Et lorsque le « sommet », le pape, privilégie la nouvelle évangélisation et la conversion personnelle plutôt que les réformes de structure, la machine diplomatique souffre de l'absence de relations entre les dicastères, de conseil des ministres, voire de conseils de cabinet. Plus prosaiquement, nombreux sont les diplomates dépités par la trop grande attention accordée, à leurs yeux, par leurs homologues du Saint-Siège à la situation italienne.