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Rétrospective 2011

Hier à onze heures, le nouveau chef du gouvernement italien, deux mois après avoir prêté serment, était reçu par le Saint-Père. (15/1/2012)


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Les observateurs des medias étaient très soucieux de faire remarquer qu'il ne s'agissait pas d'un "adoubement". Et de souligner la différence avec Silvio Berlusconi: Mario Monti, bien que catholique pratiquant (et pas un "catholique adulte", comme Romano Prodi, semble-t-il), tenait beaucoup à manifester une stricte laïcité, au sens de non allégeance de l'Etat à l'Eglise, et il ne s'est pas incliné pour baiser l'anneau du Pape, se contentant de lui serrer la main (mais le Saint-Père a la magie de tranformer ce simple geste en un moment de grâce, serrant longuement entre les siennes les mains de son hôte...)
Si cela doit éviter les tensions, pourquoi pas. On ne pourra au moins pas l'accuser de "draguer" les voix catholiques. Ce n'est d'ailleurs manifestement pas son genre.

Monsieur Monti offre un contraste absolu avec son prédécesseur: il est aussi peu italien que possible (quelque chose qui me gêne un peu, comme si les peuples devaient être représentés par des hommes qui ne leur ressemblent pas). Réservé, distingué, inspirant le respect. La visite était empreinte d'une grande dignité (une épouse de son âge, semble-t-il, discrète et parfaite!), et - très souligné par les journalistes - d'une grande sobriété, avec une escorte modeste. En regardant le direct sur CTV, il m'est arrivé de regretter l'exubérance latine de Silvio Berlusconi, qui était certainement sincère, lorsqu'il s'inclinait devant le Pape, mais la rencontre m'a semblé empreinte d'une vraie cordialité. Les medias ont d'ailleurs souligné la complicité entre deux "Professeurs" (qui font bien sûr partie de l'aristocratie de la profession).

Evidemment, rien n'a filtré de ce que se sont dits les deux hommes, au cours des 25 minutes qu'a duré l'entretien (même si l'on insiste beaucoup sur le fait que le nouveau gouvernement bénéficie de la sympathie du "Vatican"...). On a juste entendu le Pape murmurer "Vous avez bien affrontré une crise complexe", avant que la porte ne se ferme.
Les vaticanistes ont donc été obligés de "broder".




Pour l'anecdote:

Andrea Tornielli a relevé le soin apporté au choix des cadeaux:

* * *

Au Pape qui a l'habitude de rencontrer les évêques en visites ad limina avec un atlas ouvert sur la table et qui lors de l'Angélus du 6 Janvier avait parlé d'une civilisation occidentale «naviguant à vue», Monti a offert une reproduction d'un Atlas Nautique du seizième siècle, celui de Francesco Ghisolfi, fac-similé reproduit par l'Institut Polygraphique national, disant à Ratzinger: «De vous, nous attendons conseils et orientations». Et il a également donné un exemplaire de son livre sur le gouvernement de l'économie et de la monnaie. Dans le volume remis au Pape, Monti a ajouté deux marque-pages en argent, avec le symbole du Sénat, pour souligner deux passages significatifs du livre: l'un dans lequel il affirme que le marché doit «coexister avec la solidarité» et que le garant de ce rapport est l'état, et un autre passage sur «éthique et responsabilité» avec une référence à la figure de Luigi Einaudi.


Video complète ici: http://www.vatican.va/video/index.html