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Rétrospective 2011

... Google Translate et Wikipedia. Très intéressant article de l'OR. (18/1/2011)

Rédigeant ce site qui me demande beaucoup de travail, je sais ce que je dois aux services offerts par internet (sans lesquels beaucoup moins serait possible), et j'essaie d'en faire le meilleur - et le plus honnête - usage possible.
Le moteur de recherche Google me permet d'accéder directement et quasi-instantanément à une information, y compris sur mon propre site (me permettant de croiser des articles), parce que je sais exactement quoi y rechercher. C'est un incroyable "aide-mémoire"
Le traducteur automatique Google Translate me fait aussi gagner du temps, surtout lorsqu'il s'agit de traduire un texte de l'anglais - ce que je ne fais pas très souvent.
Mais ceci n'est possible que dans la mesure où je lis à peu correctement l'anglais; j'ai d'ailleurs beaucoup de mal lorsqu'il m'arrive de traduire des américains, je cite au hasard George Weigel, car ils utilisent des idiomes qui me sont inconnus, et sont même très difficiles à retrouver sur internet. Je suis formelle: on ne peut pas comprendre le sens d'un texte traduit par Google si l'on ne connaît pas du tout la langue. Un exemple flagrant pour moi est l'allemand: passés à la moulinette de Google Translate, tous les mots sont dans le désordre, et cela n'a plus ni queue ni tête. C'est vrai aussi avec l'italien, mais à un degré nettement moindre.
Avec l'anglais, il en va autrement, mais les contre-sens sont derrière le tournant. Souvent, les négations sont omises, ou bien une tournure négative indûe apparaît, faisant dire à une phrase exactement le contraire de ce qu'elle voulait dire.
Un exemple particulièrement grave d'un mauvais usage d'un traducteur automatique avait été donnée par le NYT qui, au plus fort des affaires de pédophilie, avait accusé le cardinal Ratziner sur la base d'un texte transmis et incorrectement traduit par ... Yahoo (cf. Les bobards du NYT, benoit-et-moi.fr/2010-I).
De toutes façons, quelle que soit la qualité de l'outil fourni, quelle que soit la langue, il faut à peu près tout retaper.
Quant à Wikipedia, n'en déplaise au Monde (qui n'a pas besoin de Wikipedia pour répandre la désinformation...), c'est un instrument fabuleux. Il suffit d'une part de savoir qu'il faut un peu de recul pour l'utiliser, d'autre part de croiser les informations. Mais on peut dire que les contributeurs se contrôlent mutuellement, ce qui est la meilleure garantie contre les dérapages.

Une fois de plus, il se vérifie que la machine est un magnifique supplétif de l'homme.... mais qu'elle pourra jamais le remplacer.

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Les pièges cachés du réseau. Lumières et ombres de Google Translate et Wikipedia
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La technologie met à la disposition des personnes des outils exceptionnels, qui doivent toutefois être utilisés avec grande attention et conscience pour exprimer à plein leur potentiel.
L'un d'eux est l'encyclopédie en ligne Wikipedia, l'autre pourrait être le traducteur vocal auquel travaille Google.
Celui qui s'en occupe, selon ce que rapporte "la Repubblica" du 16 Janvier, est un expert en informatique de 33 ans, Ashish Venugopal, déjà auteur du traducteur de phrases écrites, fondé sur un critère très novateur.

Le moteur de recherche actuel, en effet, fournit un outil qui utilise pour la traduction des critères statistiques et non grammaticaux.
Le moteur de recherche le plus visité a ainsi à sa disposition une énorme archive. Tirant parti de cette richesse d'information, Venugopal a développé un système qui compare les phrases à traduire avec les classiques de la littérature et des religions ou les discours prononcés à l'ONU dans toutes les langues (ndt: ceci explique que "Congrégation pour la Doctrine de la foi" est souvent traduit par "Inquisition", et pape par.... "Jean-Paul II").
Le résultat, dit l'auteur, est "quelque chose qui fonctionne toujours, même avec des erreurs, mais ça fonctionne".
De ce point de vue, la langue est difficile non pas lorsque ses structures sont complexes, mais quand elle est peu fréqentée sur le web. En conséquence, les traductions en anglais sont les plus efficaces.

Mais la véritable erreur - explique Stefano Bartezzaghi sur les mêmes pages - "commence quand on pense que pour traduire un texte il suffit de le passer par un traducteur automatique".
Il faut tenir compte du fait qu'«une phrase n'est pas un empilement de mots, mais est surtout une forme syntaxique qui donne un sens à chaque mot, grâce aux liens entre eux; ceux-là, il n'y a que nous qui les percevons. Pour l'instant et, bien sûr, quand il y en a" poursuit-il.
Plus évidente encore est la question, posée dans le supplément culturel publié par "Le Monde" dans son numéro du 14 Janvier, dans un dossier intitulé "Wikipedia, bazar libertaire" (!!), à propos de Wikipedia, l'encyclopédie la populaire sur le net, traduite en 280 langues, se demandant s'il s'agit d'un site «trop libre».
La possibilité sans précédent de diffusion de la culture encyclopédique est indubitablement un fait positif, mais il est très dangereux de répandre l'illusion que n'importe qui - surtout les passionnés d'une question particulière, qui peuvent se révéler très nuisibles, pour ne pas mentionner ceux qui répandent de fausses informations à dessein - puisse s'improviser encyclopédiste.

Wikipedia et les traducteurs automatiques peuvent en effet être très précieux, mais à condition de conserver la capacité critique et l'humilité (de humus, qui en latin signifie «terre»): qualités unies par le fait d'être attentif à la réalité. Sans l'illusion que la connaissance peut être réalisé avec peu d'effort.

(Marcello FILOTEI) (© L'Osservatore Romano, 16 à 17 Janvier 2012)