En 2004, le cardinal Ratzinger avait célébré le mariage de deux jeunes gens inconnus. Ils révèlent une façade de sa personnalité que les medias persistent, aujourd'ui encore à nier. (29/1/2012)
Cette histoire a déjà été racontée ici (benoit-et-moi.fr/2011-I), ayant fait l'objet d'un article sur Zenit en italien.
Teresa a déniché un autre article, sur Vatican Insider, et la photo ci-dessus.
Ma traduction.
Le vrai Ratzinger : L'amoureux des amoureux
Anthony et Marta Valle
22 avril 2005
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Qui est le vrai Joseph Ratzinger, aujourd'hui le Pape Benoît XVI?
Pour le monde, il est plein de choses; pour nous, il est le prêtre qui a célébré notre messe de mariage dans la basilique Saint-Pierre le 24 Juin 2004, 10 petits mois avant qu'il ne devienne le Pape Benoît XVI.
Qui sommes-nous? Deux étudiants ordinaires qui se sont rencontrés il y a trois ans à Rome sur les marches d'une église après la messe. Quelle était notre «connexion» à l'actuel successeur de saint Pierre? Aucune. Nous avons simplement demandé, et il a dit oui.
En Février 2004, nous avions assisté à la messe hebdomadaire du cardinal Ratzinger, célébrée le jeudi matin à 7 heures dans l'église du Campo Teutonico, à l'intérieur du Vatican mais ouverte au public. Il y disait la messe depuis de nombreuses années pour quiconque souhaitait y assister.
Après avoir célébré la messe, le cardinal Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, émergea de la sacristie dans une simple soutane et fut accueilli chaleureusement par une foule excitée de gens venus du monde entier, certains pour obtenir un autographe personnel du grand théologien, d'autres pour faire une photo avec le prélat le plus puissant de l'Eglise, et d'autres encore pour remercier ce saint prêtre allemand pour son service persévérant et fidèle au Christ et à l'Eglise.
D'abord, il nous sembla un peu timide. Toutefois, comme il s'approchait de la foule enthousiaste et assez importante, il commença à parler, s'intéressant à chaque personne venue le voir. Il répondait aux questions en différentes langues, s'adressant à certains de lui-même, lançant parfois quelque plaisanterie, tout en consacrant toujours toute son attention à chaque personne, d'une façon tellement douce et pastorale. C'était totalement évident: chez lui, le vrai Ratzinger était un homme du peuple, comme un berger veillant sur son troupeau.
Puis ce fut notre tour. Nous nous sommes présentés à Son Eminence, baisant son anneau, et nous avons engagé une conversation agréable avec lui, et ensuite - nous sommes passés à la question: "Nous avons une faveur à vous demander, votre Eminence". Il attendit patiemment. "Voulez-vous célébrer notre messe de mariage?". "Eh bien, voyons ce que nous pouvons faire. Pourquoi ne pas m'écrire une lettre avec quelques dates et horaires possibles". "Eh bien, justement, Votre Eminence, nous en avons déjà une de prête."
Moins d'une semaine après, Marta recevait une enveloppe de la Congrégation de la Doctrine de la Foi. Nous l'avons ouverte, stupéfaits: c'était un oui!
Plusieurs mois plus tard, et quelques jours avant notre date de mariage, à la demande du cardinal, son secrétaire nous planifia une rencontre avec le cardinal. Il voulait apprendre à nous connaître un peu mieux. Comme c'était un secrétaire responsable, il souligna à plusieurs reprises: «Vous n'avez que 10 minutes avec le cardinal, c'est tout; c'est un homme très occupé et je suis responsable de son emploi du temps".
La porte s'ouvrit et nous entrâmes dans son bureau pour être chaleureusement reçus par le cardinal. Cependant, nous n'en sommes sortis que quelque 30 minutes plus tard, ne réalisant qu'à la fin que ce n'était pas nous, mais plutôt lui, qui avait de loin dépassé la limite fixée. Nous avons parlé de tout, de nos origines, de nos familles et nos études, de spiritualité, de musique sacrée, de liturgie , de théologie, de plain-chant et de polyphonie.
Pourtant, ce qui nous a frappé immédiatement chez le cardinal lors de notre rencontre en privée avec lui, comme quand il avait célébré la messe, ce n'est pas son génie intellectuel, mais son évidente simplicité, son humilité et sa sainteté.
Deux jours plus tard, c'était le 24 Juin, le jour de notre de mariage. Nous étions débordants de joie - nous allions recevoir le sacrement du mariage, être éternellement attachés l'un à l'autre dans le Christ, et tout cela dans la Ville Eternelle, au cœur de l'Eglise, par un homme dont le cœur brûlait clairement d'un amour profond pour le Christ.
Le sermon fut une profonde méditation sur la lecture du jour, en particulier sur l'épître de Paul aux Ephésiens, 5.
Là, le cardinal a passionnément souligné le rôle de subordination du mari à l'épouse dans la mesure où le mari doit se sacrifier en permanence pour sa femme dans un amour profond pour elle, tout comme le Christ s'est sacrifié pour sa propre Epouse, l'Eglise.
Qu'est-ce qui a fait que le prélat du rang le plus élevé dans l'Eglise catholique à côté du Pape, dise oui à la demande d'un couple inconnu qu'il célébre leur messe de mariage?
A leur mariage, qu'est-ce qui a fait qu'il prononce un tel sermon, de près une demi-heure, qui aurait pu - certains prétendent même aurait dû - être beaucoup plus court, étant donné les responsabilités immenses du cardinal?
Et par dessus tout cela, qu'est-ce qui l'a obligé à nous envoyer, avec une dédicace personnelle, en édition limitée, son dernier livre comme cadeau de mariage?
Ce sont des questions que nous nous posons en permanence nous-mêmes, et la seule réponse qui nous revient dans le murmure de la prière est "Amour": mieux encore, une personne ainsi frappée d'un profond amour personnel pour le Christ devient lui-même un amoureux des amoureux.
Et c'est le vrai Ratzinger que nous sommes venus à connaître.
