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Le magistrat comparaît pour avoir enfreint la loi d'amnistie en voulant enquêter sur le sort des disparus de la Guerre civile et du franquisme (selon la presse française, voir par exemple ici). Il vient d'être condamné à 11 ans d'interdiction d'exercer. Carlota a enquêté de l'autre côté, elle a traduit en particulier un article de Pio Moa, qui rapporte les faits d'une façon bien différente. (11/2/2012)

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A propos de Pio Moa:
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Pío Moa, un Espagnol vraiment libre.

Commentaire de Carlota

Un juge démasqué ?
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Il y a quelques jours Béatrice m’a demandé si l’on parlait beaucoup du procès du juge Baltasar Garzón sur les blogs « catholiques » (les guillemets pour bien souligner qu’ils ne représentent pas une instance catholique) espagnols. Je lui avais répondu que la meilleure façon qu’avaient ces blogs de parler de lui, c’était de rappeler inlassablement ce qui s’était vraiment passé durant la Guerre Civile, sans oublier d’évoquer les milliers de béatifications et canonisations martyrs par haine de la foi, de cette époque. Et c’est ce qu’ils font.
Néanmoins je lui avais dit qu’un prêtre blogueur de la province de Jaén avait mis en ligne un article où il donnait l’emploi du temps et les matières étudiées par le jeune Garzón lorqu’il était scolarisé au petite séminaire de Baeza. En effet Baltasar Garzón (sa fiche wikipedia en français n’est pas des plus exactes et complètes) est né en 1955 dans une modeste famille andalouse de 5 enfants. Son père d’abord ouvrier agricole devient ensuite pompiste puis gérant d’une station essence à Séville, dans cette Espagne de Franco où va se constituer pour la première fois une classe moyenne à l’image de celle qui existait déjà en France. J’ai même vu sur un blog qui lui semblait favorable qu’il avait envisagé, petit collégien, de devenir prêtre et missionnaire mais qu’il avait changé d’avis, déclarant lui-même, qu’il aimait trop les filles.
Il a vingt ans à la mort de Franco, et il va poursuivre sa progression dans l’échelle sociale en prenant l’ascenseur qui convient à l’époque du socialisme triomphant de Felipe González. Puis il se fera notamment le pourfendeur d'hommes politiques ayant été à la tête de régimes autoritaires de droite, en se gardant bien d’évoquer le contexte de l’époque de leur prise de pouvoir, comme par exemple Augusto Pinochet, retiré volontairement des affaires et soigné à Londres, sans parler bien sûr de Francisco Franco, mort depuis des années. Son regard perçant de redresseur de tort de la planète ne l’a pas, par contre, porté aussi spontanément vers Pol Pot et ses séides, ou Kim Il-sung et fils, par exemple. Mais c’est vrai que l’on ne peut être partout et que la barrière de la langue ne facilite pas toujours les choses...

Sans évidemment nier les victimes des périodes troublées évoquées, j’avais donc conclu en indiquant à Béatrice que je ne m’intéressais pas spécialement au(x) procès du juge Garzón et qu’en plus je ne le voyais pas du tout dans une position particulièrement critique, qu’il soit ou non coupable, que la soif du pouvoir et l’idéologie lui aient fait perdre ou non la mesure dans les fonctions qu’il avait exercées. Je pensais en effet que le Système et les médias étaient là pour le soutenir au mieux. J’avoue aussi, que je suis parfois fatiguée d’avoir sans cesse à répéter la même chose par rapport à la propagande qui sévit !

Le Juge Garzón vient donc d’être condamné pour prévarication à 11 ans de non pratique de ses fonctions de juge, à la suite d’une plainte concernant le cas « Gürtel » (voir ici la fiche wikipedia France), une affaire très complexe de soutiens financiers occultes au Parti Populaire, où il a abusé de ses pouvoirs en utilisant des procédures hors la loi d’écoutes téléphoniques des conversations entre les prévenus et leurs avocats.
Pour certains, c’est un peu comme Al Capone condamné pour un redressement fiscal, non pas que le magistrat espagnol ait joué à la sulfateuse dans les bas-fonds de Chicago, mais parce que ce qui a été retenu comme plainte par la justice espagnole par rapport à l’ensemble de sa carrière ne correspond pas forcément au préjudice le plus grave qu’il a imposé à son pays (il s’est fait notamment le bras armé de la politique zapatériste de réouverture des blessures de la Guerre Civile). D’ailleurs plus que son procès en particulier, n’est-ce pas aussi le procès d’une certaine idéologie, qu’il reste toujours à faire, alors que déjà les gardiens du Système, pardon les pro-Garzón manifestent Puerta del Sol avec des slogans du genre, L’Espagne à l’envers, les corrompus et les fascistes font juger un juge, ou bien juger Garzón c’est étouffer la vérité sur les victimes du franquisme. Il est bien évident que je n’émets pas d’avis sur les sentences de la justice espagnole qui n’est de toute manière que terrestre, car la vérité et la justice doivent être toujours recherchées, c’est le Jugement dernier qui aura le dernier mot.

J’ai néanmoins fini par traduire les textes de deux blogueurs atypiques et que nous avons déjà rencontré sur le site de benoit et moi, pour essayer de donner un éclairage différent de celui de la Große Presse et notamment française sur Baltasar Garzón:

- Eduardo Arroyo, qui comme d’habitude ne s’embarrasse pas de diplomatie pour évoquer les sujets qui lui tiennent à cœur. Dans ce cas précis, l’on peut encore mieux comprendre pourquoi. Je vous livre donc son article « La kermesse de l’hypocrisie ». Je précise que son blog n’est pas hébergé par un site spécialement « catholique », même s’il n’est pas furieusement marqué à gauche. Il est plutôt grand public et parfois même « people ».

- Pio Moa qui sur son blog « Présent et passé » qui n’hésite pas à parler de l’arnaque de Garzón.

     


A.- La kermesse de l’hypocrisie par Eduardo Arroyo (original ici)
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Il paraît que les « magistrats qui luttent contre la haine et la discrimination » et les diverses ONG qui veillent à ce que les droits d’aucune des « nationalités » qui enrichissent notre « diversité multiculturelle » ne soient piétinés, ont beaucoup de travail. En peu de temps, Paz Vega a posé à demi nue, avec seulement une mantille, déguisée en Vierge de l’Incarnation (1), un certain Asier Etxeandia expose grâce à la municipalité d’Ana Botella (2) une photographie polémique avec un crucifix sur le pubis (3)

Par malheur pour beaucoup, la religion catholique continue à être la religion majoritaire en Espagne, et cela doit être au minimum une raison de poids pour agir légalement face à des manifestations offensantes pour les croyants catholiques, comme lorsqu’on blesse, pour donner un exemple, les croyances d’un juif ou d’un musulman. S’il n’en était pas ainsi, alors le fait d’être majoritaire conférerait moins de droits. Quelque chose qui, si c’est possible, est une idée profondément antidémocratique. Le « magistrat » Aguilar (4) qui a perdu, pour des raisons d’agenda, sans doute, l’occasion de défendre les universitaires catholiques de Barcelone contre la discrimination dont ils souffrent face à une extrême-gauche agressive, pourra se racheter dans les prochains jours.

Mais quelque chose me dit que non. En fin de compte, même le magistrat de la Cour Suprême pense que Baltasar Garzón n’a pas fait acte de prévarication (ndt Prévaricateur : personne qui, par intérêt, manque aux devoirs de sa fonction. Personne qui détourne des fonds publics) dans la cause des « victimes du franquisme ». La gauche de l’âge des cavernes et médiatique s’est employée à fond ces jours derniers à endoctriner les gens au sujet de ce qu’ils doivent penser (ndt des pirates informatiques d’extrême gauche viennent d’ailleurs d’attaquer le site des moines de l’abbaye de la Vallée de « Los Caídos » pour soutenir le juge Garzón !)

Celui qui écrit ces lignes est le petit fils de trois condamnés à mort pour des raisons d’ordre religieux, des mains de différents groupes, principalement des milices communistes et socialistes. Parmi leurs voisins et leurs proches, j’ai recueilli divers récits à vous faire dresser les cheveux sur la tête, de racaille armée qui assassinait au nom de la « révolution » et qui prétendait faire de notre pays un lieu comme par exemple l’Albanie ou l’heureusement défunte RDA. Tant de morts et tant de vilenies étaient profondément oubliées, sauf pour un petit groupe qui ne voulait pas admettre, soixante-dix ans après, qu’il voulait la guerre au nom de la « révolution » et qu’il avait perdu.

Maintenant, pour perpétrer leur revanche, ils mettent en avant le droit légitime de tous à savoir où sont leurs morts, avec une analyse politique totalement partiale. Pour cela, quand Garzón sous-estime le cas d’un criminel de guerre encore vivant, sur lequel pèsent des charges pires que sur Milosévic et Saddam Hussein (ndt: je pense qu’il veut parler de Santiago Carrillo – la fiche wikipedia ne présente pas vraiment les faits d’une façon impartiale...), il incite à la haine en mettant tout sur un formidable double pied d’égalité. Et quand on m’explique que le jugement de Garzón stipule que « alors que les vainqueurs de la Guerre Civile appliquèrent leur droit aux vaincus et mirent en œuvre toute l’action de l’État pour la localisation, l’identification et la réparation aux victimes côté vainqueur, il n’est pas arrivé la même chose aux vaincus qui en plus furent poursuivis, emprisonnés, ont disparu et furent torturés par ceux qui avaient rompu la légalité en vigueur en prenant les armes contre l’État », je peux opposer évidemment à cela qu’il existe aujourd’hui des moyens techniques performants qu’on n’a jamais pu appliquer aux victimes du camp des vainqueurs et qu'en bonne logique, les descendants des ces victimes pourraient demander justice.

Le juge Garzón va-t-il s’y employer? J’ai bien peur que non. Pour escamoter ce type de raisonnement, la gauche de l’âge des cavernes et beaucoup de personnes bien intentionnées mais dont on voit qu’elles perdent la tête, s’abritent sous le parapluie de la propagande insultante qui pollue le climat en toute conscience. Et nous avons ainsi écouté ces messieurs de la Gauche Unie (ndt le Parti IU, à la gauche du PSOE) où se terre un parti comme le PCE (ndt Parti Communiste Espagnol) dont l’histoire est semée de destruction, de cadavres et de complicité avec les régimes les plus génocidaires de l’histoire, demander « la démocratie » et exiger « l’épuration des juges franquistes ». En matière d’hypocrisie, on ne fait pas mieux.

Pour cette même gauche, la vérité est la vérité de sa propagande et elle entraîne avec elle toutes les sardines qu’elle trouve accrochées à son hameçon, depuis la dame juge argentine tellement ignorante qu’elle est capable de croire à une telle bêtise jusqu’à un autre gandin, de cette même nationalité, qui en qualité « d’observateur » croit mener une lutte pour une grande cause. Cela les affligerait au plus haut niveau s’ils savaient que leur travail n’est qu’un autre engrenage de la propagande la plus pourrie et que, prisonniers de leurs nouveaux tabous, pour leur malheur, ils ignorent tout ce qui s’est passé en Espagne depuis les cent dernières années.

Sans doute la valeur de tous ces gens est-elle celle que leur attribue la loupe d’un complexe médiatique effrayant, et c’est pour cela qu’ils passent sur la pointe des pieds sur les évènements à caractère de coup d’état des partis de gauche, comme l’ERC (ndt pour Esquerra Republicana de Catalunya, Parti de la Gauche Républicaine en Catalogne qui à l’imitation de la révolution de 1934 dans les Asturies, tenta par les armes de s’emparer à la même époque du pouvoir en Catalogne, le gouvernement légal espagnole de la Sde République dut faire intervenir l’armée), sur les « promenades » (ndt pour désigner le déplacement des personnes vers les murs d’exécution improvisées, après des arrestations comme « ennemis du peuple »), les rafles et les fournées de prisonniers, et le plus important, sur les « combattants de la liberté » assassinés par d’autres « combattants de la liberté ». L’existence en zone républicaine de quatre ou cinq organisations, avec chaque des milices armées, qui se réclamaient représentantes exclusives du « prolétariat » a produit dans cette même zone une abondance de sang : ce sont les anarchistes assassinés par les communistes et vice-versa. Un autre cas frappant est celui des homosexuels et des prostitués assassinés par l’anarchiste Durruti à Bujaraloz (ndt Benaventura Durruti, évidemment en disant cela Arroyo touche à un symbole. L’information qui n’est pas forcément inexacte, - à cette époque l’on devenait effectivement suspect et ennemi du peuple particulièrement rapidement, mais il n’est pas aisé sur la toile de trouver des références à ce sujet et a fortiori en français. Je ne fais que citer l’auteur. Bujaraloz est une commune d’Aragon où Durruti a stationné avec ses hommes).

Mais dans toute cette affaire, ce ne sont que les grands perdants qui gagnent. La machinerie médiatique de la gauche cache, avec ce « victimisme » cynique, son grand échec historique et le silence qui, durant des décennies, a accompagné sa gestion assassine dans presque un tiers de la planète.

C’est ce qui apparaît d’une façon prodigieuse, selon ce paradigme du mensonge et de la manipulation, avec le journal ABC où Paul Preston (5), dans un entretien (ndt original ici), - sans opinion contradictoire, répète les mêmes bêtises comme il le fait depuis des années, alors qu’il s’oppose à la recherche des nombreux crimes perpétrés par l’armée de son pays en Europe durant la dernière guerre. Parmi eux, le moindre n’est pas précisément d’avoir mis 150 millions d’Européens sous la botte soviétique ni d’avoir effectué des bombardements de la terreur sur des civils, qui ont causé des milliers de morts en à peine quelques jours. S’il s’en donnait la peine, Preston pourrait retrouver encore vivants quelques uns des responsables (ndt Cette affirmation est tout à fait dans le style d’Eduardo Arroyo. Et si le comportement des uns ne peut pas être excusé par le comportement des autres, il est certain qu’aucune guerre n’est « propre » et qu’il y a sans doute matière à aborder des sujets classés « tabous » pour les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale).

Tout cela n’est rien de plus que la grande kermesse (ndt: entre guillemets et en français dans le texte original) de l’hypocrisie. Il ne s’agit que d’utiliser des succès lamentables pour sanctifier des idées qui ont échoué mais qui, grâce à la couverture médiatique, ont des gens décidés à les défendre. Sans doute Garzón sera-t-il absout (ndt effectivement il a été condamné par rapport à une pratique illégale dans le cadre d’une procédure et une affaire qui n’est pas liée stricto sensu à son combat politique), parce qu’il faut un courage à toute épreuve pour résister à la pression des cinq ou six grands journaux du complexe médiatico-gauchiste (ndt au sens le plus large comme chez nous, la preuve avec l’article de l’ABC, cité plus haut !). Pendant ce temps, de l’autre bord, personne ne fait rien. Tous regardent d’un autre côté, pendant que redonnant des fondations au passé, une bande de médiocres prétend, rien de moins, que redonner des bases au futur, un futur dans lequel, quoiqu’il arrive, ils auront toujours raison et feront toujours ce qui leur plaira.


Notes de traduction

(1) L’actrice espagnole Paz Vega a posé récemment nue, seulement recouverte d’une mantille dans l’ermitage de la Vierge de l’Incarnation, patronne de la petite ville andalouse de Gerena.
La photo était destinée à illustrer un calendrier publicitaire érotique de l’entreprise allemande Lambertz (chocolats) La Fraternité locale responsable des lieux a semble-t-il fait preuve d’ingénuité en donnant l’autorisation de prises de photos. L’archevêque de Séville a bien sûr réagi. Les journaux du système ont évidemment chargé contre l’obscurantisme ecclésial et un article du « País » n’a pas hésité à faire le parallèle avec la réaction de l’évêque d’Oviedo en 1885, à la parution de « La Regenta » (un peu le « Madame Bovary » espagnol) de Leopoldo García-Alas y Ureña (1852-1901).

(2) Ana Botella (Ana María Botella Serrano) Parti Populaire, est le nouveau maire de Madrid. Elle est aussi l’épouse de l’ancien président du gouvernement espagnol José María Aznar qu’elle a épousé en 1977 et dont elle a eu trois enfants.

(3) Asier Etxeandia est un comédien espagnol don le portrait fait partie d’une exposition qui a été mis en place dans différentes villes d’Espagne non sans avoir généré un scandale sciemment provoqué. La présentation de l’exposition à Madrid avait été retardé jusqu’en 2012, sous prétexte des élections (source).

(4) Miguel Ángel Aguilar : Magistrat en poste à Barcelone en charge des délits de haine et de discrimination.

(5) Paul Preston, historien britannique né en 1946. Il est totalement opposé à Pio Moa, qui, est au contraire soutenu par le nord-américain Stanley G. Payne (né en 1934), considéré comme l’un des meilleurs spécialistes anglo-saxons de cette période.

     



B – L’arnaque de Garzón, par Pio Moa (original
ici)
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Quand Garzón appelle à son secours des familles des supposées victimes du franquisme, il n’est pas seulement en train de faire de la prévarication mais il est en train d’arnaquer autant la justice que le peuple espagnol dans son ensemble (a).
Pourquoi cela:

a) Un témoignage ne peut être admis sans une enquête préliminaire qui rend compte de son authenticité, et les faux témoignages dans la « mémoire historique » (a) sont à l’ordre du jour (se rappeler toute la compagne autour de la Vallée des Morts, du ravin d’Órgiva, etc.).

b) D’entrée de jeu, un témoin qui exprime une aussi forte émotionnalité pour des évènements qui ont eu lieu il y a soixante-dix ans, ou est assez mal psychiquement parlant, ou n’est pas fiable d’entrée de jeu. Il y a quelque chose d’obscène en cela, principalement en tenant compte des cruautés énormes de leur côté.

c) Ces témoins, on ne doit pas l’oublier, ont touché des « indemnisations » considérables (comme les familles des membres de l’ETA), - qu’on peut également considérer comme corruptions, en tant que supposés familles des victimes. Ce sont, littéralement parlant, des témoins payés.

d) Une autre falsification politico-historique est de présenter ces victimes comme innocentes ou défenseurs de la démocratie. Ce qui est radicalement faux en ce qui concerne la deuxième chose, et en ce qui concerne la première devrait être démontré avant de donner cours aux déclarations.

e) Un juge doit exiger aux supposés témoins-victimes le nom des victimaires (bourreaux) pour pouvoir se porter contre eux, et non pas l’abstraction « franquisme ». Mais si ces supposés victimaires sont morts comme cela arrive toujours ou presque toujours, un juge ne peut rien faire à ce sujet. C’est une affaire qui revient aux historiens, et non pas aux juges. Cela sans compter l’annulation de responsabilités décrétées par le franquisme lui-même, l’amnistie de la démocratie et la prescription des délits.

f) La supposée ardeur justicière de Garzón pourrait s’exercer contre Carrillo, un nonagénaire responsable principal de la tuerie de Paracuellos (c), la plus documentée de la guerre. Pour tout cela, Garzón n’a ni enquêté ni ne peut enquêter sur les supposés crimes. Il met en œuvre une infâme campagne politique similaire à celle déchaînée par la gauche après le soulèvement de 1934, planifiée comme guerre civile (d). Le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol a alors monté une des accusations massives au sujet de « La répression des Asturies » que je me suis donné le mal d’analyser pour la première fois dans «L’écroulement de la République » (ndt: ici) et qui a empoisonné l’opinion publique, en étant responsable dans une grande mesure de l’échec des élections de février 1936 et de la férocité avec laquelle s’est produit la reprise de la guerre quelque mois plus tard.
Garzón agit ici comme un professionnel de l’arnaque et de l’empoisonnement politicien. Mais dans l’actuelle Espagne avilie, il semble que l’histoire et la logique manquent de la moindre utilité. Si la gauche misérable dont nous souffrons est capable de lancer d’énormes campagnes de ce style, il n’y a que des contre-compagnes de la même envergure qui puissent réussir à éclairer l’opinion publique et donner leur niveau politique mérité à des arnaqueurs et empoisonneurs. Par malheur, la réaction est encore minime (ndt il va s’en dire que d’une manière générale et sur bien d’autres sujets, l’on peut penser la même chose pour certaines campagnes et peut-être contre-campagnes actuellement en France).

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Notes de traduction

(a) Lors de ses comparutions devant les juges, Baltazar Garzón a fait appel à des témoins que l’on peut peut-être qualifier de moralité par rapport à la ligne de conduite qu’il s’était fixé en tant que juge. Je n’ai pas les minutes des jugements mais effectivement la presse a beaucoup parlé des témoignages des victimes du franquisme.

(b) Comme déjà signalé, la loi dite de la « mémoire histoire » avait pour but « que soient reconnus et augmenter des droits et que soient établies des mesures en faveur de ceux qui ont souffert de la persécution et de la violence pendant la Guerre Civile et la Dictature ». Dans les faits il y a eu également une interdiction quasiment légale de présenter des études contradictoires à « l’histoire officielle zapatériste » relative à la Guerre Civile espagnole.

(c) Pio Moa fait référence à l’affaire de « l’ossuaire du ravin d’Órgiva », localité andalouse de la province de Grenade et de l’emballement médiatique qui a suivi sa découverte, suite à des travaux effectués sur les lieux Dans un ravin dont les terrains avaient été retournés par des engins de travaux publics, des os ont été découverts en août 2003. On en est arrivé à présenter ce lieu comme un nouveau Paracuellos, mais à l’envers, les milliers de victimes ayant été là, assassinés par les franquistes. Quelques jours plus tard le rapport des médecins légistes déclara qu’il s’agissait d’os d’origine animale (chèvres notamment). Cette information n’a pas eu droit à la même publicité…(réf ici).

(d) Après les élections générales de 1933, pour faire bref, le gouvernement de la Seconde République espagnol et le Parlement espagnol élu démocratiquement passent à droite. D’importants dirigeants, notamment du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol et de l’Union Générale des Travailleurs, décident alors de reprendre le pouvoir par la force en déclenchant des grèves et mettent en œuvre des mouvements insurrectionnels armés particulièrement meurtriers dans les Asturies et en Catalogne. Le gouvernement légal doit envoyer l’armée pour protéger les habitants des massacres révolutionnaires.