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Le site Contre-Débat consacre un billet à un article publié par le blog "Une foi par semaine" qui minimise la portée de la fronde des évêques américains contre l'administration Obama, afin de convaincre les lecteurs que les principes non négociables sont ... relatifs. (22/2/2012)

-> A lire:
Quatre ans après, l'imposture Obama explose

     



Le site Contre-Débat (François H.) consacre un billet à un article publié sur blog de La Croix "Une foi par semaine" (La liberté chérie des catoliques américains).
Je ne lis plus "Une foi par semaine", mais à la suite de Contre Débat, j'ai lu l'article en question: il s'emploie à minimiser la portée de la fronde des évêques américains (au besoin en les discréditant) contre l'administration Obama, pour convaincre les lecteurs que les principes non négociables sont une spécifité américaine liée à leur conception de la liberté - en un mot, qu'ils ne sont pas si importants que ça.
Simultanément, comme en écho, un autre notable blog catholique publie un billet:
Campagne présidentielle US : la grande équivoque
La tyrannie démocrate sur les hôpitaux catholiques n'efface pas l'iniquité sociale du parti républicain...

Artcle à lire en entier ici: contre-debat.blogspot.com


La doctrine oubliée des journalistes catholiques français
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Journaliste au quotidien assomptionniste La Croix, Isabelle de Gaulmyn publiait le 13 février dernier sur son blogue Une foi par semaine une brève réflexion sur l’opposition de l’épiscopat catholique américain à l’Obamacare.
L’article s’intitule « La liberté chérie des catholiques américains ».
Il s’agit de présenter la résistance catholique au projet du président américain d’imposer le remboursement intégral des coûts liés à la contraception comme une pure et simple défense de la liberté religieuse. « C’est toute une conception de la liberté religieuse qui est en jeu pour les catholiques américains », écrit ainsi la journaliste. La preuve, nous dit-elle, en est que l’épiscopat américain est également soutenu par les catholiques de gauche, alors que, rappelle-t-elle, « plus de 75% des femmes catholiques américaines ne suivent pas les prescriptions de l’Eglise en matière de contraception ».
Si les catholiques des Etats-Unis se lèvent pour résister presque unanimement à l’Obamacare, ce n’est donc pas, que l’on se rassure, pour rappeler au peuple chrétien comme aux dirigeants américains l’enseignement de l’Eglise, en vue du salut des âmes : c’est seulement pour rappeler « l’importance de la liberté religieuse ». Les catholiques de France peuvent donc respirer.
...

Si l’on relit l’article d’Isabelle de Gaulmyn, l’on s’aperçoit que tout est fait pour relativiser la portée de la mobilisation épiscopale américaine. La journaliste aurait pu s’émerveiller de l’unité des catholiques américains dans la défense des droits de Dieu et de la loi morale naturelle au cœur de la cité ; il n’en a rien été.
« Difficile, vue de France, de comprendre l’ampleur de la protestation des catholiques américains contre le plan Obama pour la couverture maladie». « Le problème n’est pas celui de la contraception », nous assure-t-elle. Ce qui doit tout expliquer, ce sont les deux arguments d’une conception « très américaine » de la liberté religieuse et de l’importance d’une philosophie politique libérale hostile à l’Etat aux Etats-Unis.
Et, de surcroît, la journaliste n’oublie pas de nous apprendre que des « arrière-pensées politiques » ne sont « pas absentes » du combat des évêques, « affaire d’Etat largement relayée par les candidats républicains ». En bref : c’est une affaire américaine qui ne nous concerne pas, pire, une affaire politique et même partisane, et qui dissimule mal l’hypocrisie de l’épiscopat d’outre-Atlantique. Car, nous dit Isabelle de Gaulmyn, « certains théologiens américains regrettaient, ces derniers jours, que cette question de la conscience ne soit posée de manière spectaculaire que dans des cas de morale sexuelle, et non en matière d’économie ou d’armement ». Voilà qui ne donne guère une image très reluisante de l’épiscopat américain. On ne voit pourtant pas très clairement quel rapport il y a entre les pratiques contraceptives et abortives, intrinsèquement mauvaises, et l’armement, alors que le Catéchisme de l’Eglise catholique affirme que les gouvernements disposent d’un droit de légitime défense (§2308) et que les pouvoirs publics ont « le droit et le devoir d’imposer aux citoyens les obligations nécessaires à la défense nationale » (§2310).
Au lieu de mettre simplement en évidence ce qui rend possible aux Etats-Unis l’affirmation publique par l’épiscopat de la doctrine catholique et des principes de la morale naturelle, doctrine et principes qui valent universellement, ce qu’Isabelle de Gaulmyn a voulu montrer, c’est, précisément, que ce discours épiscopal de résistance ne vaut que dans la culture propre des Etats-Unis, en plus d’être moralement suspect : ce qui est aussi bien dire qu’il n’est pas souhaitable et ne vaut rien chez nous. L’intransigeance de l’épiscopat américain avait quelque chose d’inquiétant : il fallait donc rassurer les lecteurs des blogues de La Croix.
Il s’agit, une fois encore, de suggérer aux catholiques de France que les points non négociables, loin de s’imposer toujours et en tous lieux, sont une doctrine américaine ; mieux, ne sont pas même une doctrine, mais le produit de traditions libérales propres aux Etats-Unis. La défense de la vie, de la morale familiale et sexuelle ne concerne qu’eux : la nécessité en disparaît aux frontières de notre pays. On ne saurait mieux confirmer dans leurs silences ou dans leurs compromis les responsables du catholicisme français. Tout cela ne les regarde pas : on peut piétiner le Décalogue, cela ne justifiera jamais que l’on invoque contre les pouvoirs civils les droits de Dieu et la morale naturelle. On ne saurait mieux non plus remettre en cause l’universelle valeur des commandements de Dieu et des maximes de l’Evangile. Les catholiques français peuvent dormir sur leurs deux oreilles : ce n’est pas le quotidien La Croix qui viendra les réveiller.