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Quand le Cardinal Biffi cite l'Epître de Saint Paul aux Romains, 1, 21-32 (7/3/2012)

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Dodici digressioni di un italiano cardinale


Saint-Paul

Lorenzo di Niccolo (XVe siècle)

(Attention, c'est hard!
Ce n'est pas moi qui ai écrit ce texte, il date de 2000 ans, je le précise, au cas où...)


21 puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres.
22 Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous;
23 et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles.
24 C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs coeurs; en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps;
25 eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen!
26 C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes: car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature;
27 et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.
28 Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes,
29 tant remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité; rapporteurs,
30 médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents,
31 dépourvus d'intelligence, de loyauté, d'affection naturelle, de miséricorde.
32 Et, bien qu'ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font.

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Le cardinal Biffi, archevêque émérite de Bologne, est âgé de 84 ans, et il se fait rare. Trop rare.
Il est pratiquement inconnu en France, où le principal journal catholique, la Croix, lui préfère indubitablement son presque contemporain, le cardinal Martini, archevêque émérite de Milan - et n'en parle donc jamais.
Je ne crois pas qu'un seul livre de lui soit actuellement disponible en français, si tant est que certains aient été traduits, et pourtant, sa notice wikipedia en italien atteste qu'il est un auteur très prolixe: .

En mars 2007, le Saint-Père l'avait chargé des prédications de Carême (voir ici: beatriceweb.eu/)

En 2007, il publiait ses mémoires sous le titres "Mémoires et digressions d'un italien cardinal" (il me faut insister: il n'a surtout pas dit un "cardinal italien"! et c'est très important pour situer à quel point il est à contre courant): http://benoit-et-moi.fr/2007/

Il y racontait "son" conclave, celui de 2005. Et il écrivait:

Le nouveau Pape Benoît XVI a conquis le peuple des croyants dès sa première apparition au balcon, et ses premiers mots. Et dans les jours suivants, l'admiration et l'affection ont grandi, pour la clarté et la douce vigueur de son annonce évangélique, la gentillesse naturelle de son caractère, l'extraordinaire aptitude à se faire comprendre de chaque auditeur. Encore une fois le Seigneur avait pourvu généreusement son "épouse"; et tous, nous en avons été consolés.

Ces mémoires ont été mis à jours en 2010, occasion pour Sandro Magister de lui consacrer un article intitulé "Les embarrassants mémoires du cardinal Biffi".

Parmi les "brûlots" potentiels identifiés par le vaticaniste, il y avait un passage sur "L'idéologie de l'homosexualité", traduit en français sur son site www.chiesa.
Je l'avais reproduit ici, avec mon commentaire:

L’idéologie de l’homosexualité – comme cela arrive fréquemment aux idéologies lorsqu’elles deviennent agressives et qu’elles en arrivent à être politiquement victorieuses – devient un piège pour notre légitime autonomie de pensée : ceux qui ne l’approuvent pas risquent d’être condamnés à une espèce de marginalisation culturelle et sociale.
Les attentats contre la liberté de jugement commencent par le langage. Les gens qui ne se résignent pas à faire bon accueil à l’“homophilie” (c’est-à-dire la bonne opinion théorique concernant les relations homosexuelles) sont accusés d’“homophobie” (étymologiquement la “peur de l’homosexualité”). Que ce soit bien clair : celui qui est rendu fort par la lumière de la parole inspirée et qui vit dans la “crainte de Dieu”, n’a peur de rien, sauf de la stupidité, face à laquelle, disait Bonhoeffer, nous sommes sans défense. Maintenant on va parfois jusqu’à lancer contre nous l’accusation incroyablement arbitraire de “racisme” : un terme qui, d’ailleurs, n’a rien à voir avec ce problème et qui, en tout cas, est tout à fait étranger à notre doctrine et à notre histoire.
Le problème de fond qui se profile est le suivant : est-il encore permis, de nos jours, d’être des disciples fidèles et cohérents de l’enseignement du Christ (qui, depuis des millénaires, a inspiré et enrichi toute la civilisation occidentale), ou bien faut-il que nous nous préparions à une nouvelle forme de persécution, mise en œuvre par les homosexuels factieux, par leurs complices idéologiques et aussi par ceux dont le devoir serait de défendre la liberté intellectuelle de tous, y compris celle des chrétiens ?

Nous posons une question en particulier aux théologiens, aux biblistes et aux responsables de la pastorale.
Comment se fait-il que, dans l’actuel climat de valorisation quasi obsessionnelle de la Sainte Écriture, le passage de l’épître aux Romains 1, 21-32 de saint Paul ne soit jamais cité par personne ?
Comment se fait-il que l’on ne se préoccupe pas un peu plus de le faire connaître aux croyants et aux non-croyants, malgré son évidente actualité ?

     



Les textes prophétiques ont souvent une seconde vie, des circonstances inédites en fournissent l'opportunité, et c'est tant mieux.

Ces jours-ci, un chanteur italien célèbre est mort. Il s'appelait Lucio Dalla, et il est inconnu en France, mais peu importe. Une émission de télé italienne a tout de suite fait état de sa supposée homosexualité - un outing post-mortem inadmissible, alors que lui-même était toujours resté pudique sur sa vie privée; mais l'info a naturellement été reprise par les media, l'occasion était trop belle. Témoin cet article sur le Point:

* * *

Lucio Dalla entre goupillon et Gay Pride
Les funérailles du chanteur catholique pratiquant et homosexuel non déclaré provoquent une polémique en Italie. Les mouvements gays dénoncent l'hypocrisie de l'Église.

* * *

Je ne vois pas en quoi l'hypocrisie de l'Eglise catholique peut être mise en cause pour les moeurs d'un artiste décédé, qui avait décidé de les garder pour lui, ce qui est juste.
Oserons-nous rappeler, avec La Rochefoucauld, que de toutes façons, «l'hypocrisie est l'hommage que le vice rend à la vertu»?

La Bussola n'a pas vraiment apprécié, et a saisi l'occasion pour republier le texte du cardinal Biffi, sous le titre Une vision sexuelle aberrante.

Et c'est ainsi que je le rappelle ici

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Voir aussi cette interviewe du cardinal Biffi en 2009 par Antonio Gaspari, dans Zenit en italien (http://benoit-et-moi.fr/2009-I), à propos de la sortie de son livre "Pecore e Pastori":