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En marge des travaux du Synode

Une lecture du Père Scalese (17/10/2010)

Je n'ai traduit en entier que la première partie de son article, mais elle vaut le coup!
Il y souligne un aspect que personne n'a remarqué, semble-t-il et qui pourtant était déjà apparu au premier plan lors du voyage du Saint-Père à Chypre (cf. http://benoit-et-moi.fr/2010-II/...): la présence d'une importante communauté catholique en provenance d'Inde, du Sri Lanka et des Philippines.

Dans la seconde partie (non traduite in extenso, donc), très "technique", il exprime sa perplexité face à une demande de l'Exarque Arménien d'Argentine, Mgr Vartan Waldir Boghossian , celle de faire participer les Patriarches orientaux à l'élection du pape.
Le Père Scalese renvoie à un article paru sur le blog de Paolo Rodari .

16 Octobre 2010
En marge des travaux du Synode

1. J'avoue ne pas suivre de près les travaux du Synode pour le Moyen-Orient.
Je me limite à lire les compte-rendus qui apparaissent dans les médias, qui ont leurs propres critères pour la sélection des nouvelles. Et ces critères - on le sait - ne sont pas toujours ceux de l'objectivité. Si vous voulez un exemple de parfaite désinformation (le synode lui aussi pourrait toujours servir...), vous pouvez aller lire l'article publié hier sur Il Foglio, "L'Islam rafle la mise (pigliatutto). Le Moyen-Orient se dirige vers la disparition (svuotamente) des chrétiens".
Non qu'il ne soit pas vrai que les communautés chrétiennes traditionnelles au Moyen-Orient soient soumises à un amoindrissement progressif, avec un risque réel d'extinction.
Ce qui dérange, c'est la façon biaisée avec laquelle est présenté un fait objectif: on tend à amener le lecteur à une seule conclusion possible: "L'islam rafle la mise". Comme si l'islam était un phénomène nouveau dans ces régions, comme si les musulmans et les chrétiens n'avaient pas vécu ensemble pendant des siècles sur les mêmes terres.
Alors, pourquoi l'islam "raflerait-il la mise" seulement aujourd'hui?
N'y aurait-il pas eu, dans l'intervalle, d'autres facteurs pour déterminer l'exode des chrétiens de ces régions?
Questions que, bien sûr, personne ne se pose; parce qu'il y a une solution extrêmement simple à portée de main, la prétendue incompatibilité entre musulmans et chrétiens. Mais personne ne pense que pour éliminer les chrétiens de Turquie (où - nous informe Il Foglio - ils étaient deux millions), il y a eu la révolution «laïque» d'Atatürk.
Le dépeuplement des chrétiens de Palestine ne peut certes être attribué à l'Autorité palestinienne ou au Hamas, mais plutôt au conflit dans ce pays qui a été déclenché à la suite de la création de l'État d'Israël. La fuite des chrétiens d'Irak (où ils vivaient tranquillement, même sous le "dictateur" Saddam, au point que le vice-président était en fait un chrétien) a commencé au moment où l'Amérique a occupé ce pays pour y apporter la démocratie. Donc, la situation est un peu plus complexe que Il Foglio ne voudrait nous le faire croire. Et, à bien y réfléchir, on pourrait arriver à une conclusion différente de celle donnée par le journal de Ferrara.

Quoiqu'il en soit, à part les divergences sur son interprétation, le phénomène lui-même ne peut en aucune façon être nié. Il est juste de s'en inquiéter. Et les évêques du Moyen-Orient font bien d'y réfléchir, afin de trouver des stratégies pastorales pour y remédier.
Mais il y a un autre aspect qui se produit sous nos yeux, dont toutefois on ne tient aucun compte. Alors que nous nous plaignons que les chrétiens fuient le Moyen-Orient, on ne réalise pas que des groupes de chrétiens se déversent en masse dans ces mêmes régions, voire dans certains pays où on n'a jamais vu de chrétiens. Il s'agit des millions (j'insiste sur "des millions", et pas seulement quelques milliers) de travailleurs, surtout des Philippins et des Indiens, qui vont travailler dans les pays arabes. Pour l'instant, ces communautés ne sont pas très visibles, soit parce qu'elles ne sont pas du tout organisées, soit parce que dans certains cas (par exemple l'Arabie Saoudite) toute expression religieuse extérieure est interdite. Mais le fait demeure, et cela jette les bases d'une véritable «révolution». Dans certains émirats du Golfe, les chrétiens constituent déjà la majorité de la population (évidemment sans aucun droits). À long terme, cela ne peut pas rester sans conséquences. "Nos" travailleurs indiens et philippins - souvent exploités et méprisés, parfois moralement peut-être pas irréprochables, mais certainement inspiré par une grande foi- constituent une présence objective de l'Eglise dans les régions où, jusqu'à récemment, il était inconcevable d'imaginer même une présence chrétienne.
«Tes voies ne sont pas mes voies» (Esaïe 55:8): Dieu a ses plans, souvent indéchiffrables pour nous. Alors que nous nous inquiétons de l'exode des chrétiens du Moyen-Orient, Dieu remplace ces pertes avec l'arrivée d'autres chrétiens, peut-être plus nombreux.

2. Un autre point qui a retenu mon attention est la demande de l'Exarque Arménien d'Argentine, Mgr Vartan Waldir Boghossian, de faire participer les Patriarches orientaux à l'élection du pape.
Paolo Rodari en parle sur son blog Palazzo Apostolico .
En dehors de l'incohérence de l'article (d'abord, il est dit que les Patriarches ne devraient pas recevoir le titre latin de "cardinaux" et ensuite que les Patriarches demandent à "entrer de droit dans le collège le plus exclusif de la catholicité, le Collège des Cardinaux") , la chose n'est pas si simple qu'il y paraît. En fait, une tentative dans ce sens était déjà arrivé dans le passé: Jean XXIII avait admis les patriarches des Églises orientales dans le collège des cardinaux; mais cela n'avait pas été très apprécié par les chrétiens d'Orient, lesquels voyaient dans un tel geste non pas tant la reconnaissance de leur rôle dans l'Église catholique, qu'une tentative d'assimilation de l'Église romaine. Et ils n'avaient pas tous les torts. À l'heure actuelle, font partie du Collège des Cardinaux le Patriarche des Maronites (Sfeir), celui des Chaldéens (Delly) et celui émérite des Syriens (Daoud), ainsi que plusieurs "Archevêques majeurs".

Où est le problème?
Le problème réside dans la conception de l'Eglise que nous avons à l'esprit. Parfois nous avons tendance à penser que l'Église catholique est une grande organisation internationale, ayant à sa tête le Pape, avec de nombreuses filiales locales, avec à leur tête les évêques. S'il en était ainsi, il serait juste que tous les évêques de l'Eglise contribuent à l'élection de leur "président". Mais en réalité il n'en est pas aussi: l'Eglise est quelque chose d'un peu plus complexe, qui se compose essentiellement d'un ensemble d'églises locales en communion les unes avec les autres.
Parmi ces églises, ensuite, il y en a une - la romaine - qui a une primauté sur les autres Eglises et dont l'évêque a une primauté sur les autres évêques. Tout comme les Églises d'Orient ont leurs propres procédures juridiques pour l'élection de leur Patriarche, de même l'Eglise romaine a adopté sa procédure: elle a confié au Collège des cardinaux la tâche d'élire son propre évêque. Les cardinaux font partie, pour des raisons diverses (comme évêques, prêtres ou diacres) de l'Eglise de Rome; et c'est seulement à ce titre qu'ils élisent le Pape; on objectera que la grande majorité des cardinaux sont maintenant pasteurs d'autres Eglises. C'est vrai, mais, à part les quelques exceptions rapportées, ces Églises particulières font toutes partie de l'Eglise latine. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que, de même qu'en Orient, il existe différentes églises patriarcales, en Occident, il existe une Eglise patriarcale qui est précisément l'Eglise latine, dont le Patriarche est le Pape (titre auquel Benoît XVI a inexplicablement renoncé). Il est donc juste que certains évêques de l'Eglise latine participent à l'élection de leur patriarche, comme cela se passe dans les Églises orientales. Au contraire, cela n'aurait aucun sens que les patriarches des Églises orientales y participent.
(...)

http://querculanus.blogspot.com/2010/10/in-margine-ai-lavori-sinodali.html

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