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Luce del mondo: le Pape en privé

Extraits publiés dans L'Avvenire. Où l'on apprend de la bouche même de l'intéressé ce que Marie-Anne nous avait déjà révélé: Le Pape aime bien Don Camillo! Des passages vraiment craquants (24/11/2010)

Interrogé dans la revue Tempi, Paolo Rodari dit "Joseph Ratzinger se met à nu et dément tous les mythes".
Il avoue que les passages qu'il préfère sont ceux concernant la vie privée. Et parmi eux, le plus touchant et captivant, celui où le Saint-Père évoque le moment où, tout juste élu, il se demandait ce qu'il allait dire, sur le balcon de saint-Pierre.

L'Avvenire a mis en ligne l'extrait, et quelques autres, que j'ai partiellement traduits.
Cela donne plus que jamais l'envie de lire le livre.

A propos, je l'ai commandé ce matin sur Internet, sur le site d'une librairie religieuse italienne (Libreria del Santo). Contrairement à ce qui a été dit (c'est vrai, je ne l'ai pas encore reçu!), il semble encore disponible.



- Saint-Père, le 16 avril 2005, jour de votre soixante dix-huitième anniversaire, vous informiez vos collaborateurs combien vous savouriez par avance votre retraite. Trois jours plus tard, vous vous retrouviez à la tête de l'Eglise universelle, qui compte 1,2 milliard de fidèles. Ce n'est pas exactement la tâche qu'on se réserve pour la vieillesse.
" Réellement, j'avais espéré trouver la paix et la tranquillité. Le fait d'être soudainement confronté à cette tâche immense a été pour moi, comme chacun le sait, un véritable choc. La responsabilité, en effet, est énorme. "

- Il y a eu un moment où plus tard, vous avez dit avoir eu l'impression d'entendre un «couperet» tomber sur vous.
" Oui, en effet, la pensée de la guillotine m'est venue: voilà, maintenant elle tombe, elle te frappe. J'étais absolument sûr que ce poste n'était pas pour moi, mais que Dieu, après tant d'années épuisantes, me donnerait un peu de paix et de tranquillité. La seule chose que j'ai réussi à me dire, à me préciser à moi-même, c'est: «Evidemment, la volonté de Dieu est différente, et pour moi commence quelque chose de complètement différent, quelque chose de nouveau. Mais Il sera avec moi "."

- Dans ce qu'on nomme la "chambre des larmes", dès le début du Conclave, trois soutanes sont prêtes pour le futur pape: une longue, une courte et une moyenne. Qu'avez-vous pensé, dans cette chambre où on a dit que plus d'un pape nouvellement élu s'est effondré? C'est là que pour la dernière fois, on se demande encore une fois: pourquoi moi? Qu'est-ce que Dieu veut de moi?
" En réalité, dans ces moments, on s'occupe de questions très pratiques, extérieures: avant tout, comment ajuster ce vêtement, et des choses de ce genre. Je savais que d'ici peu, depuis le balcon central, je devrais dire quelques mots, et j'ai commencé à penser: «Que pourrais-je dire?" Pour le reste, depuis le moment où le choix est tombé sur moi, je n'ai pu dire que cela: «Seigneur, qu'es-tu en train de me faire? Maintenant, la responsabilité est à toi. Tu dois me guider! Je n'en suis pas capable. Si tu m'as voulu, maintenant, tu dois aussi m'aider". En ce sens, j'ai été, pour ainsi dire, dans un dialogue très pressant avec le Seigneur, pour lui dire que s'il faisait une chose, il devait faire l'autre aussi. "

- Jean-Paul II vous avait voulu comme successeur?
" Je ne crois pas. Je pense qu'il a tout remis entre les mains de Dieu. "

- Cependant, il ne vous a jamais permis de quitter votre poste. Un fait qui pourrait être interprété comme un argumentum e silentio, un accord tacite pour son candidat préféré ...
" Il m'a toujours reconfirmé dans ma charge, le fait est connu. Comme j'approchais de mon soixante-quinzième anniversaire, la date de la limite d'âge, pour remettre sa démission, il m'a dit: "Il n'est même pas nécessaire que vous écriviez la lettre parce que je vous veux avec moi jusqu'à la fin". Telle a été la bienveillance grande et imméritée qu'il a eue envers moi depuis le début. Il avait lu mon livre Introduction au christianisme. Pour lui, évidemment, une lecture importante. A peine élu pape, il s'était promis de me faire venir à Rome comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il avait placé en moi une grande confiance, affectueuse, profonde. C'était en quelque sorte la garantie qu'en matière de foi, nous étions sur la bonne voie"

- Vous avez encore rendu visite à Jean-Paul II sur son lit de mort. Ce soir-là, vous reveniez en hâte d'une conférence à Subiaco, où vous aviez parlé de "L'Europe de Benoît dans la crise des cultures". Quelles ont été les dernières paroles que le Pape mourant vous a adressées?
" Il souffrait beaucoup, et pourtant il était très lucide. Mais il n'a plus rien dit. Je lui ai demandé sa bénédiction, qu'il m'a donnée. Ici, nous nous sommes quittés en nous serrant les mains avec affection, sachant que ce serait notre dernière rencontre"
(...)

- Vous êtes aujourd'hui le pape le plus puissant de tous les temps. Jamais l'Eglise catholique n'a eu autant de fidèles, jamais une telle extension, littéralement jusqu'aux confins de la terre.
" Ce sont des statistiques qui ont certainement leur importance. Elles montrent à quel point l'Église est grande, combien est vraiment ample cette communauté qui englobe les races et les peuples, les continents, les cultures et les gens de toutes sortes. Mais le pouvoir du Pape n'est pas dans ces chiffres. "

- Pourquoi non?
" La communion avec le Pape est d'un autre type, et bien sûr aussi l'appartenance à l'Eglise. Dans ce milliard et deux cent millions de personnes, il y en a en réalité beaucoup qui dans leur cœur n'en font pas partie. Déjà à son époque, Saint Augustin disait: beaucoup de ceux qui semblent être à l'intérieur, sont dehors, et beaucoup de ceux qui semblent dehors, sont à l'intérieur. Dans une qustion comme la foi et l'appartenance à l'Eglise catholique, l'intérieur et l'extérieur sont mystérieusement liés. Staline avait effectivement raison quand il a dit que le Pape n'a pas de divisions et ne peut pas imposer ou ordonner quoi que ce soit. Il ne possède pas non plus une grande entreprise, dans lequel, pour ainsi dire, les fidèles de l'Église seraient ses employés ou ses subordonnés. En ce sens, d'un côté, le Pape est une personne totalement impuissante. De l'autre, il a une grande responsabilité. Il est, dans un certain sens, le chef, le représentant et en même temps le responsable du fait qu'on croit encore en cette foi qui maintient les deux hommes unis, qu'elle reste vivante et qu'elle reste intégre dans son identité. Mais seul le Seigneur a le pouvoir de maintenir les hommes dans la foi. "
(...)

- Selon l'Annuaire Pontifical, dans la seule année 2009, vous avez érigé neuf nouveau diocèses, une préfecture apostolique, deux sièges métropolitains et trois Vicaires Apostoliques. Le nombre de catholiques a par la suite augmenté de dix-sept millions d'unités,autant que les habitants de la Grèce et de la Suisse réunies. Dans les près de trois mille diocèses, vous avez nommé 169 nouveaux évêques. Et puis, il y a des audiences, les homélies, les voyages, et de nombreuses décisions à prendre. Mais malgré tout cela, vous avez également écrit un ouvrage majeur sur Jésus, dont le deuxième volume sera publié prochainement. Vous avez maintenant 83 ans; d'où tirez-vous toute cette force?
" Tout d'abord je dois dire que tout ce que vous avez indiquée est un signe de la vitalité de l'Eglise. En l'observant seulement du point de vue européen, elle semble sur le déclin. Mais ce n'est qu'une partie de l'ensemble. Dans d'autres parties du monde, l'Eglise grandit et elle est vivante, très dynamique. Ces dernières années, le nombre de nouveaux prêtres est en augmentation à travers le monde, et aussi le nombre de séminaristes. Sur le continent européen, nous ne faisons l'expérience que d'un aspect, et non de la grande dynamique du réveil qui dans d'autres parties existe vraiment et que je rencontre continuellement dans mes voyages et par les visites "ad limina" des évêques. C'est vrai qu'en réalité, c'est un effort presque excessif pour un homme de 83 ans. Dieu merci, j'ai beaucoup de bons collaborateurs. Tout est conçu et réalisé dans un effort commun. J'ai confiance que le bon Dieu me donne la force dont j'ai besoin pour faire ce qui est nécessaire. Mais je me rends compte que mes forces diminuent".

- En tout cas, on a l'impression que vous pouvez encore nous donner une leçon de fitness.
" (Le pape rit) Je ne crois pas. Bien sûr, il faut disposer de son temps avec sagesse. Et veillez à en réserver suffisamment pour le repos. Afin qu'ensuite, au moment où c'est nécessaire, on puisse être vraiment bien présent. En un mot: respecter avec discipline les rythmes de la journée et savoir quels sont les moments où il faut économiser son énergie ".

- Utilisez-vous le vélo d'appartement que vous avait prescrit votre ancien médecin personnel, le Dr. Buzzonetti?
" Non, je n'ai pas le temps, et Dieu merci, en ce moment, je n'en ai pas non plus besoin."

- Donc, le Pape est comme Churchill: pas de sport!
"Exactement".

- Depuis le second étage du Palais apostolique, où les audiences ont lieu, vous vous retirez normalement autour de 18 heures, pour continuer encore avec lesdites "audiences de table", avec vos collaborateurs les plus importants. A partir de 20h45, le pape est «en privé». Qu'est-ce qu'un pape fait de son temps libre, en supposant qu'il en ait?
" Ce qu'il fait? Même pendant le temps libre, il doit étudier des documents et lire des papiers. Il reste encore beaucoup de travail à faire. Et puis, avec la famille pontificale - quatre femmes de la communauté des Memores Domaines, et les deux secrétaires - il y a des repas en commun, et c'est un moment de détente".

- Vous regardez la télévision ensemble?
"Je regarde les nouvelles avec mes secrétaires, et parfois aussi un DVD."

- Quels films aimez-vous?
" Il ya un très beau film sur Ste Joséphine Bakhita, une femme africaine, que nous avons vu ces derniers temps. Ensuite, nous aimons Don Camillo et Peppone .... "

- J'imagine que vous connaissez par cœur chaque épisode.
- (Le pape rit) "Pas tous".

- Donc, il y a aussi un pape «privé» ...
" Bien sûr. Avec la famille pontificale, nous célébrons Noël, dans les jours de fête, nous écoutons de la musique et nous conversons. Nous célébrons les fêtes (des saint-patrons, ndt) et, parfois, nous récitons ensemble les Vêpres. En somme, nous passons les fêtes ensemble. Et puis, avec les repas, en commun, il y a surtout la Sainte Messe du matin. C'est un moment particulièrement important dans lequel, à partir du Seigneur, nous sommes ensemble d'une manière très intense. " [...]

- Votre foi a-t-elle changé depuis que, comme le Pasteur suprême, vous êtes chargé du troupeau du Christ? On a parfois l'impression que votre foi, d'une certaine manière est devenue plus mystérieuse, plus mystique.
"Je ne suis pas un mystique. Mais il est certainement vrai que, comme Pape, il y a plus de raisons de prier et de faire totalement confiance à Dieu. En effet, je me rends compte que tout ce que je fais, je ne pourrais pas le faire seul. Et rien que pour cela je dois me mettre dans les mains du Seigneur ent disant: «Fais-le Toi, si Tu veux!" En ce sens, la prière et le contact avec Dieu sont maintenant encore plus nécessaire, mais plus naturelle et spontanée qu'avant " . [...]

Luce del mondo: erreur de traduction La couverture de La Vie: une capote!