Selon une tradition désormais bien installée, après chaque voyage du Saint-Père, Jeannine nous fait un récit détaillé de ce qu'elle a vu à la télévision. Cette fois, la lettre est en deux parties. "La boue et le sourire du Saint-Père". 1ère partie: La boue. (8/6/2012)
>> Voir ici: Le sourire du Saint-Père.
La boue
Chère Béatrice,
Pendant trois jours notre Saint-Père a été éloigné de l'ambiance délétère qui règne au Vatican et cela a été une grâce pour lui.
Les révélations vont continuer à apparaître tant que des documents (combien y en a-t-il?), seront en possession de ce groupe qui demanderait presque des remerciements puisqu'il œuvre pour rendre service à l'Eglise!!
Benoît XVI est attaqué de front par un ramassis de criminels.
Je veux bien que Paolo Gabriele soit une perle, plein d'attentions pour son patron, ne le quittant pas de 6h30 à 19h30, veillant sur lui avec un dévouement sans borne, mais moi je ne vois qu'une chose, il a trahi, il est impliqué dans une affaire sordide et je ne lui accorde aucune circonstance atténuante. Le dernier mercredi, dans la jeep, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession mais il avait déjà une longue habitude pour dissimuler sans se faire prendre, tous les matins assistant à la messe privée de surcroît.
Il faut beaucoup plus qu'une tenue impeccable, un regard scrutateur dans le rétroviseur de la jeep des audiences, pour me convaincre de la valeur d'un tiers; j'en arrive à me demander si toute l'attention portée à son patron n'était pas aussi destinée à protéger ses arrières. Ce Paoleto modèle que bon nombre plaignent, était discret, qualité nécessaire pour son activité parallèle. Que ce soit lui ou un autre, l'acte est le même, aussi abject, aussi dégradant, pour celui qui a agi soit pour son propre compte ou pour celui d' un commanditaire.
D'un article de J-M Guénois du 28 mai dans le Figaro je vous reproduis ces phrases qui correspondent bien à l'étalement des révélations dans le temps, dans la montée en puissance pour attaquer toujours plus haut et plus près de Benoît XVI avec un cruel raffinement.
« Nous nous sommes retrouvés, vivant ou travaillant au Vatican et avons compris que nous partagions la même perplexité, les mêmes critiques. Nous étions frustrés de nous trouver impuissants devant trop d'injustices, d'intérêts personnels, de vérités cachées. nous sommes un groupe qui veut agir ..... Personne ne connaît tous les autres.... Quand ces documents seront publiés, l'action de réforme commencée par Benoît XVI connaîtra une inévitable accélération. »
Je pense qu'avec le chantage annoncé, le groupe est passé à la vitesse supérieure, une autre façon de procéder en utilisant l'intimidation et d'affirmer sa force puisqu' il tient les rênes de l'action; on est en période de prise d'otages avec des malfrats odieux qui font monter la surenchère pour frapper les esprits et obtenir gain de cause à n'importe quel prix; de la lâcheté.
Puisque le groupe est composé d'éléments qui ne se connaissent pas (??), cela me ramène à l'armée des ombres de la Résistance Française : réseaux souterrains , noms de codes, avec des héros certes mais aussi des agitateurs qui profitaient de cette période plus que troublée pour régler des comptes de façon fort peu orthodoxe en assouvissant des vengeances personnelles. Qui est ce groupe, combien d'opposants de toutes origines regroupe-t-il: une véritable maffia, une pieuvre aux tentacules multiples... (ou autre chose)? Diffuser sous le sceau de l'anonymat des informations sulfureuses, nocives, qui permettent sans se dévoiler de réussir une entreprise de déstabilisation, d'attaquer férocement le Saint-Père me fait dire que là on ne parle plus d' Eglise et de grandeur mais bien d'un milieu interlope tout ce qu'il y a de plus bassement humain. Je me méfie des médias comme de la peste mais parfois, au milieu de tous les articles publiés, certains détails ne sont pas inventés. Le journaliste italien devenu auteur à succès, ce contact suffisamment corrompu choisi par le porte-parole du groupe, sa vile besogne ayant atteint ses buts, a perdu de son omniprésence dans les médias et pourtant c'est lui qui avec son livre, a déclenché le cataclysme.
Pour moi qui suis plus que rationnelle il y a trop de choses qui ne me plaisent pas du tout, Si cette affaire n'était pas si grave elle serait tout bonnement rocambolesque avec toutes ses zones d'ombre. Que ceux qui ont fait du mal payent, je suis pour. L' indulgence n'est pas mon fort. Je supporte très mal de voir à quel point cette trahison, ce viol de l'intimité de notre Pape, le vol de correspondances qui lui étaient destinées, pèsent douloureusement sur cet homme que j'apprécie infiniment et pour lequel j'ai tant d'affection; cela me fait d'autant plus mal que je ne vois pas comment et quand va cesser cette entreprise de démolition de la crédibilité du Saint-Père et de l'Eglise.
Avec toutes les revendications annexes que l'on voit poindre, on arrive à une campagne très bien orchestrée qui va servir de locomotive à des mouvements secondaires qui vont prendre le train en marche pour faire entendre leurs voix haineuses, augmenter le trouble. Si le réseau qui tire les ficelles de cette campagne nauséabonde décide de jouer avec les nerfs comme le chat avec la souris qu'il tient prisonnière il devrait ne pas se déjuger et aller jusqu'au baroud d'honneur.
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Jeannine, 7 juin 2012
