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Le Professeur Roberto de Mattei y voit un des mauvais fruits de l'"esprit du Concile". Traduction d'un article du site Corrispondenza Romana (10/6/2012)

Le Concile Vatican II

Image sur le site du Vatican



Ce qui se passe dans les faits, Roberto de Mattei ne tente pas de répondre à cette question.
Il ne le sait pas plus que nous.
Sur ce point, je partage l'opinion de Sandro Magister (http://chiesa.espresso.repubblica.it):

Il faut encore vérifier les motivations qui auraient poussé les voleurs de documents à faire ce qu’ils ont fait : l’argent, la volonté de "faire le ménage", ou autre chose. Et l’on ne sait pas si, derrière cette opération, il y a un projet unitaire ou une mise en scène occulte.

Sur ce point, les dessous de l’affaire font l’objet de présentations peu solides, aussi suggestives que pauvres en faits vérifiés. D’une part il y a des gens qui fantasment sur des complots "de droite” en cours, ayant pour but d’amener à la démission un pape considéré comme trop faible. D’autre part il y a ceux qui souhaitent que l’une des conséquences de cette grande confusion soit de retarder la pleine réintégration des lefebvristes dans l’Église catholique, événement envisagé avec horreur par les sphères progressistes du monde ecclésial.
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Plus le temps passe, donc, plus le "mystère" s'épaissit, et plus on réalise que les mécanismes en jeu pourraient être complexes. Plus on s'informe, plus on est désinformés, avec le sentiment que les medias (qui ne roulent pas pour eux-mêmes!) font tout pour entretenir la confusion.
Le Professeur de Mattei tente de voir les choses dans une perspective plus ample.

Article en italien: http://www.corrispondenzaromana.it/
Ma traduction.

Que se passe-t-il au Vatican?
Le Professeur Roberto de Mattei: S'il n'est pas facile de comprendre ce qui se passe, on peut tenter de comprendre pourquoi tout ceci arrive aujourd'hui.

Roberto de Mattei (*)
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Que se passe-t-il au Vatican? Les catholiques du monde entier se demandent, consternés, quel est le sens des nouvelles qui explosent dans la presse et qui semblent révéler l'existence d'une guerre ecclésiastique à l'intérieur des Murs léonins, dont la portée est artificiellement exagérée par les médias. Toutefois, s'il n'est pas facile de comprendre ce qui se passe, on peut tenter de comprendre pourquoi tout ceci arrive aujourd'hui.

Il n'est pas sans signification que l'autocombustion se propage au moment même du 50e anniversaire du Concile Vatican II. De tous les documents de ce Concile, le plus emblématique et peut-être le plus discuté, est la constitution Gaudium et spes, qui ne plut pas au théologien Joseph Ratzinger. Dans ce document était célébrée avec un optimisme irénique l'étreinte de l'Eglise avec le monde contemporain. C'était le monde des années soixante, imprégné de consumérisme et de sécularisme; un monde sur lequel se projetait l'ombre de l'impérialisme communiste, dont le Concile ne voulut pas parler.

Vatican II voyait les germes positifs de la modernité, mais il n'en découvrait pas le danger, il renonçait à en dénoncer les erreurs et il refusait d'en reconnaître les racines anti-chrétiennes. Il se mettait à l'écoute du monde et essayait de lire les «signes des temps» dans la conviction que l'histoire apporterait avec elle un progrès indéfini. Les Pères conciliaires semblaient être pressés de refermer le passé, dans la conviction que l'avenir serait propice pour l'Eglise et pour l'humanité. Malheureusement, il n'en fut pas ainsi. Dans les années post-conciliaires, à l'élan vertical vers les principes transcendants se substitua la poursuite de valeurs mondaines et terrestres.

Le principe philosophique d'immanence (1) se traduisit en une vision horizontale et sociologique du christianisme, symbolisé dans la liturgie, par l'autel tourné vers le peuple. La 'conversio ad populum' payée au prix de dévastations artistiques inouïes, transforma l'image du Corps mystique du Christ en celle d'un corps social dépouillé de son âme surnaturelle. Mais si l'Eglise tourne le dos au surnaturel et au transcendant, pour se tourner vers le naturel et l'immanent, elle renverse l'enseignement de l'Evangile selon lequel il faut être «dans le monde, mais pas du monde »: elle cesse de christianiser le monde et elle est «mondanisée» par lui.

Le Royaume de Dieu devient une structure de pouvoir dominée par le calcul et la raison politique, les passions humaines et les intérêts contingents. Le «virage anthropocentrique» apporta dans l'Église beaucoup de présence de l'homme, mais peu de présence de Dieu. Quand nous parlons de l'Église, naturellement nous ne parlons pas de l'Eglise en soi, mais des hommes qui en font partie. L'Église a une nature divine que rien ne peut obscurcir et qui la rend pure et sans tache. Mais sa dimension humaine peut être recouverte avec cette suie que Benoît XVI, lors du Chemin de Croix avant son élection, nomma «saleté» et Paul VI, devant les fissures du conseil, appela, avec des mots inconsciemment prophétiques: «la fumée de Satan qui a pénétré dans le temple de Dieu».

Fumée de Satan, avant les faiblesses et les misères des hommes, ce sont les discours hérétisants et les déclarations équivoques qui, depuis Vatican II , se succèdent dans l'Eglise, sans qu'ait encore commencé ce travail que Jean-Paul II appelait de «purification de la la mémoire» et que nous appelons simplement «examen de conscience», pour comprendre où nous nous sommes trompés, ce que nous devons corriger, comment nous devons correspondre à la volonté de Jésus-Christ, qui reste le seul Sauveur, non seulement de son Corps mystique, mais d'une société à la dérive.
L'Eglise vit un moment de crise, mais elle est riche en ressources spirituelle et de sainteté qui continuent à briller dans beaucoup d'âmes. L'heures des ténèbres s'est toujours accompagnée, dans son histoire, de l'heure de la lumière qui brille.

Notes

(1) L'immanence est le caractère d'avoir son principe en soi-même. Un principe métaphysique immanent est donc un principe dont non seulement l'activité n'est pas séparable de ce sur quoi il agit, mais il le constitue de manière interne. Ce concept s'oppose à la transcendance, qui est le fait d'avoir une cause extérieure et supérieure. ... (wikipedia)

(*) Roberto de Mattei sur ce site: ici.