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Il a une grande expérience, et sa "retraite" lui permet une relative liberté de ton. Il prend bien soin de préciser qu'il ne s'agit que d'hypothèses. (13/6/2012)

... je ne les partage pas toutes!!
Mais celle selon laquelle l'affaire du Vatileak aurait pour effet collatéral que l"a gouvernance ecclésiastique est en train de se recomposer" est intéressante.

     



Corbeau boomerang
(Liberal)

Luigi Accattoli
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La chasse aux corbeaux et la guerre de l'IOR sont des entreprises à long terme, et pendant ce temps-là - sur le court terme - la gouvernance de la Curie se reconstitue: une sorte d'armistice entre les stars permettra la collaboration de tous pour la conclusion des deux campagnes .
Cela pourrait prendre six mois, ou un an. L'épuration sera sans pitié et on me dit qu'elle a déjà commencé, visant pour l'instant les niveaux inférieurs, tant pour les corbeaux que pour les magouilles de l'IOR. C'est mon interprétation, à la fois par présomption, et hypothétique, des événements du Vatican. Je n'ai pas de preuves, ni de confirmation, même officieuse. Tout le monde y va au nez et je cherche à utiliser le mien.
Je vois peu de monde, mais je suis libre de contraintes, y compris celles, innocentes, de la hâte que mes collègues qui écrivent tous les jours. Je suis parmi ceux qui considèrent que les corbeaux sont nombreux et éparpillés dans des environnements différents, mais je ne partage pas l'avis de nombreux observateurs selon qui il y a un mise en scène «en haut» qui impliquerait des personnalités de premier plan. (?)

Je pense que ce sont des gens de troisième niveau (?), avec des motivations différentes et même contradictoires, la plupart du temps sans contact entre eux. Je crois qu'ils décident des coups en fonction de la disponibilité de nouveaux documents et du bruit causé par le coup précédent.
Prenez les dernières sorties de documents secrets: trois qui ont paru dans la Repubblica, le 3 Juin, et autant samedi sur Il Fatto quotidiano. Ces dernirs concernent l'IOR, les trois autres les Néocatéchumènes et la personne de Don Georg, le secrétaire personnel de Papa Ratzinger.
Les dernières cartouches contre l'IOR tendent à mettre en lumière le fait que l'expulsion de Gotti Tedeschi (24 mai) a eu le consentement préalable du cardinal Bertone et était le résultat d'une orchestration convergente avec la direction laïque de l'Institut. Comme la version non officielle selon laquelle le secrétaire d'Etat avait pris acte après les faits d'une décision totalement autonome du conseil d'administration de l'Institut commençait à s'implanter, voici le rôle de la nouvelle version: atteindre à nouveau Bertone, par la contradiction flagrante avec sa version des faits.
Don Georg et le cardinal Bertone: les deux objectifs déjà ciblés par les «corbeaux» qui arrosaient le collègue (ndt: car «journaliste» comme lui: Accattoli est bien bon!) Gianluigi Nuzzi en vue de la publication du livre Sua Santità (arrivé dans les librairies le 18 mai): comme pour faire comprendre que, même après l'arrestation du majordome (qui a eu lieu le 23 mai), la fuite de documents a continué comme avant.
Le point obscur de toute l'affaire, ce sont les intentions des noirs volatiles vivant dans les salles du Vatican.
En dehors de l'intention déclarée - dans la préface du livre de Nuzzi, dans des interviews anonymes à tel ou tel de ces corbeaux, dans le message à la Repubblica accompagnant les articles publiés le 3 Juin - de vouloir aider le pape contre ceux qui veulent enterrer les réformes, reste le fait que la fuite de documents frappe les collaborateurs directs de Benoît et font du tort à ceux qui se sont tournés vers lui avec des conseils et des appels, en particulier durant les deux dernières années. En fin de compte, la fuite affecte principalement le pape.
Arrêtons-nous - comme preuve - sur les derniers documents, concernant l'IOR. La partie Gotti Tedeschi est close, comme l'a dit et redit le porte-parole Lombardi.
La publication des nouveaux papiers ne peut donc pas avoir pour but de la rouvrir, ils pourraient même être utilisés pour en confirmer la fermeture, s'il en était besoin. Ils ont en revanche un impact évident pour rendre difficile, peu sereine, peu rapide ou peu consensuelle toute décision relative au réglement de la liquidation de Gotti Tedeschi, et au choix de son successeur. Le premier à en pâtir, c'est le cardinal Bertone, comme toujours, mais aussi le pape, et le sort de l'IOR en vue de son inclusion dans la «liste blanche» de la confiance des institutions financières.

Dans une interviewe anonyme, quelqu'un a dit que la publication des «papiers» viserait à «accélérer» les décisions du pape, parce que «la connaissance détermine le changement». Mais la quasi-totalité d'entre eux sont des papiers qui sont passés par le bureau du pape ou les mains de Don Georg, ou du cardinal Bertone, ou des deux. Par conséquent, ce ne sont pas eux qui ont besoin de «connaissance». La connaissance publique de l'un ou l'autre conflit, de l'une ou l'autre campagne (par exemple celle contre Viganò, ou la dernière contre Gotti Tedeschi), en quoi aiderait-elle ceux qui doivent agir? L'effet certain est le discrédit sur ceux qui ont agi et généralement ce sont les décisions du pape: et donc qui sera discrédité?
Ou bien, l'effet sera de compliquer l'action de celui qui doit agir, ou de contrecarrer chacun de ses choix (de nouveau et toujours le pape).
En attendant des éléments cognitifs - qui sortiront de l'enquête, qui a déjà mis en cage l'un des corbeaux - il faut s'en tenir à l'évidence: et c'est que la fuite des papiers vise à la désintégration de l'ensemble de la gouvernance du Vatican , y compris le rôle du Pape. Et il est raisonnable de penser que la fuite est le fait de personnes avec de fortes rancunes personnelles et je pense qu'il ne faut pas écarter la motivation économique.

La remise en état des secteurs économiques du Saint-Siège, qu'elle soit menée par Viganò ou Gotti Tedeschi ou Cipriani, doit avoir nui aux intérêts de nombreuses personnes, qui peuvent avoir utilisé - pour s'y opposer - la fuite des documents, perdant peut-être en cours d'exécution le contrôle de l'opération déloyale.

Je disais au début qu'en réponse à l'attaque, la gouvernance ecclésiastique est en train de se recomposer. C'est la nouvelle la plus intéressante de la dernière semaine: le cardinal Sodano qui déclare à l'Osservatore Romano sa disponibilité à «collaborer» avec le cardinal Bertone, le cardinal Sandri qui commente avec des paroles convergentes la déclaration de Sodano, l'entretien que les cardinaux Tettamanzi et Bertone ont eu le 1er juin à Milan à l'archevêché, les mots avec lesquels le cardinal Bagnasco, samedi dernier - le jour même du dernier vol de documents confidentiels - a invités à faire bloc: «Rassemblons-nous autour du Saint-Père comme le roc solide qui confirme la foi et le timonnier qui guide le navire».

Les mots les plus significatifs sont ceux du cardinal doyen Angelo Sodano, que les médias soupçonnent de diriger la lutte contre Bertone au sein de la Curie romaine. Interviewé par l'Osservatore Romano - et par le directeur du journal du Vatican en personne, que tout le monde s'accorde à juger bertonien certifié - le 6 Juin, il dit: «Je suis heureux de collaborer, autant que je le peux encore, avec le cardinal Tarcisio Bertone, à laquelle je suis lié par une familiarité ancienne et un esprit commun de service au Pontife Romain».

Il vient spontanément à l'esprit que cette assurance est tardive, ou «diplomatique» .
Mais le fait est que jusqu'à présent il n'y avait eu ni interviewes, ni assurances. Un autre membre de la Curie de l'école diplomatique, indiqué par les médias comme hostile au «non-diplomate» Bertone, s'est exprimé dans le même sens le jour même où l'Osservatore publiait l'interview de Sodano: le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales. En référence aux paroles du doyen, Sandri a déclaré: «Les gens croient qu'il y a une guerre des gangs, mais pour l'amour de Dieu nous sommes tous derrière le pape, un front commun, comme, l'a également dit le cardinal Bertone».
Il ne faut pas sous-estimer dans ce contexte, les mots cités ci-dessus du cardinal Angelo Bagnasco, président de la CEI. Il les a prononcés samedi, à l'issue de la procession du Corpus Domini à Gênes. La légende sur l'aversion envers le Cardinal Bertone veut que Bagnasco soit aujourd'hui lui aussi enrôlé parmi les opposants à celui qui était son prédécesseur comme archevêque de Gênes. Et comme il est également président de la CEI, il est en quelque sorte le porte-parole du malaise de l'épiscopat italien contre les grêles sur le Vatican de la saison dernière.
Les mots «Rassemblons-nous autour du Saint-Père» sont la devise par laquelle, à partir de maintenant et jusqu'à la fin de la tempête, sera motivé l'armistice entre les différentes composantes du monde ecclésiastique, conclu en vue de mettre fin à l'attaque contre la gouvernance du Vatican qui, objectivement, implique le pape.